La fierté des détenus qui réussissaient à un examen. Je me souviens de la joie de l'un d'eux qui attendait le prochain parloir pour annoncer à sa fille de sept ans qu'il venait d'avoir le baccalauréat. Continuer à être. Redevenir.
On m'a retiré l'amour de ma vie. Afin qu'il soit puni. Mais dans toute cette histoire, c'est comme si moi aussi, on m'avait emprisonnée.Ma prison à moi, je peux y entrer et en sortir à mon gré. Ma prison n'a pas de barreaux à ses fenêtres. Mais c'est une prison quand même. Une prison d'amour.
J'aimerais tellement rester dans cette forteresse. J'aimerais tellement que quelqu'un nous oublie dans ce parloir. J'aimerais tellement être enfermée. Moi aussi. Avec lui. Je sais que ça n'arrivera jamais. Alors dans ma tête, j'essaie de transformer ces trente minutes de tendresse en un instant d'éternité.
Sophie: Ils nous font des crises de jalousie, je te dis pas ! Ils se rendent pas compte les mecs... On se tape la bagnole, l'attente, la vie sans eux et pendant la demi-heure que dure le parloir ils trouvent encore le moyen de nous faire une scène !
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Je ne comprends pas. Même les proches jugent. Et ce jugement fait très mal. Je croyais que la famille ça s'unissait dans les coups durs. Quand les gens ont des problèmes; ils ont besoin d'aide, pas d'être enfoncés.