Citations sur La rafale et le zéphyr (10)
Mieux que la littérature, la musique ou les arts plastiques, [le cinéma] est le médium qui, de multiples manières, est propre à révéler, ou plutôt à faire ressentir le "passage mystérieux des vents". (p.150)
Dans ses assauts, ses colères, ses vacarmes et surtout sa plainte pourrait se lire, de la part du vent, victime d'une damnation éternelle, le reproche fait à l'homme d'accéder à la mort. (p.143)
Le zéphyr, nous l'avons lu dans les épopées, peut se faire - rarement - menaçant; son image est donc contrastée. Reste qu'il est, avant tout, le vent qui effleure, qui doucement rafraîchit; le vent de la subtile jouissance, sous toutes ses formes, le vent révélateur des frissons féminins, le vent qui favorise la sensualité amoureuse et la rencontre des amants. (p.117)
[Dans l'ossianisme], le vent apparaît, avant tout, comme une voix, souvent bruyante, et l'homme - ou plus souvent la femme - fait appel à lui pour transmettre des messages. D'autre part, le vent ravive le souvenir des héros disparus. Il incite à la réminiscence et à la fidélité du souvenir. (p.111)
C'est par l'épopée que, depuis la Renaissance, l'imaginaire du vent a été magnifié, exalté, nourri. (p.89)
Il a souvent été prétendu que la navigation sur la mer Méditerranée, mer théologique, était la préfiguration du cours de la vie humaine, à destination du port, c’est-à-dire du salut. C'est dans cette perspective qu'il convient d'interpréter le vent qui souffle en ce lieu, symbolisant les affres de la vie humaines que le pécheur se doit de surmonter. (pp.85-86)
Avec la vastitas, le vide, le silence et l'étrangeté, le désert est devenu, grâce au vent, le lieu privilégie de l'écoute de Dieu en un cadre qui évoque l'immensité et l'éternité. (p.65)
Dans leurs récits, les aéronautes [de la fin du XVIIIè siècle] insistent sur l'imbrication de la pureté morale et physique des cieux, sur l'idée que l'air de l'océan aérien, toujours en mouvement, purifie le corps et l'esprit. (p.59)
Les vents locaux sont des marqueurs de territoires, des signes d'autochtonie. Leur diversité se traduit par une gamme d'anémonymes, et chacun dispose d'une valeur emblématique. (p.30)
Avant même la découverte de Lavoisier de l'exacte composition chimique de l'air, l'aérisme néo-hyppocratique conduisait à prôner la ventilation en tant que restauratrice de l'élasticité et de la qualité antiseptique de l'air. Le vent balaie les basses couches de l'atmosphère, purifie et désodorise l'eau corrompue. (p.18)