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EAN : 9782213718248
180 pages
Fayard (07/04/2021)
3.39/5   9 notes
Résumé :
Alain Corbin nous offre une promenade dans le vent, au gré des expériences humaines de cette force élémentaire et des efforts réalisés par l’homme pour le comprendre et le dompter.
Chacun peut éprouver le vent, sa présence, sa force, son influence. Parfois il crie et rugit, parfois il soupire ou caresse. Certains vents glacent, d’autres étouffent. Si l’homme a depuis l’Antiquité témoigné de cette expérience, il s’est longtemps heurté au mystère de ce flux inv... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Quel beau titre, très poétique, qui fait davantage penser à un vers de Victor Hugo plein de lyrisme et d'élan qu'à un ouvrage historique sérieux, didactique et froid. Mais ce n'est pas pas un livre purement intellectuel, car son sujet lui-même est poétique, la perception du vent dans l'histoire. Alain Corbin est un historien du corps, qui a évolué comme historien des sensibilités. Il travaille sur l'évolution des représentations, des sensations et des perceptions de phénomènes qui touchent les hommes : les odeurs, les bruits et le silence... Ici, ressentir le vent se fait par tous les sens : ouïe pour évaluer la force d'une brise ou d'une bourrasque, vue avec l'observation de feuilles qui volent, odorat car le vent apporte des senteurs, le toucher quand on ressent sur sa peau la caresse ou la violence du vent, même le goût aussi.
Le titre oppose deux termes, comme deux éléments perçus différemment de façon parallèle au cours de l'histoire. La "rafale" renvoie à l'étude scientifique du vent, le développement des appareils de mesure, des prédictions, des analyses des tempêtes... C'est au XVIII ème siècle, à l'époque des Lumières, que les premières expérimentations rationnelles apparaissent, les connaissances progressent vraiment au XIX ème siècle.
Le terme de "zéphir", lui, renvoie à la perception poétique du vent, de la conception mythologique des Grecs qui incarnent les formes du vent avec le dieu Eole ou, à la conception biblique qui y voit le souffle de l'esprit divin voire la colère divine comme un châtiment, au souffle du Printemps chez Botticcelli, au lyrisme romantique. Évidemment, Alain Corbin évoque Victor Hugo, par exemple avec les Travailleurs de la mer, mais aussi Leconte de Lisle. Enfin, le vent est aussi perçu pour son potentiel érotique, notamment lorsqu'il dévoile les formes féminines collant leurs vêtements sur le corps, ou qu'il émeut les femmes en provoquant des caresses sensuelles.
Je regretterai juste d'un point de vue très personnel que dans un court panorama plus contemporain, Alain Corbin n'ait pas évoqué la Horde de Contrevent, roman où le vent est le personnage principal, sous toutes ses formes.
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« La rafale et le zéphir – Histoire des manières d'éprouver et de rêver le vent » : Alain Corbin (Fayard, 160 p)
Déception. Je n'avais jamais rien lu de cet «historien des sensibilités» (belle spécialité), connu surtout pour son essai «Le miasme et la jonquille», sur lequel se serait appuyé (?) Patrick Süskind pour écrire «Le parfum» ; une approche historique et sensorielle des représentations du vent, a priori, ça fait donc plutôt envie. Las, je me suis beaucoup ennuyé.
Corbin fait un voyage dans l'histoire (depuis l'Antiquité grecque, l'Ancien Testament, jusqu'à nos jours), pour nous raconter les vents, la manière dont ils ont été perçus, surtout par le biais de la littérature, puis très brièvement du cinéma. Il y a un certain nombre de considérations sur la perception scientifique du vent et son évolution à quelques moments de l'histoire. Surtout, de chapitres en chapitres se succèdent les citations de textes bibliques, de poésies, de romans, de pièces de théâtre. Même si certaines sont intéressantes, émouvantes, parfois très belles (je songe à une longue citation très sensuelle de «Regain», de Giono, à des extraits de poèmes de Hugo, de Leconte de Lisle…), cette profusion est d'autant plus gênante qu'elle se mêle à des citations partielles (parfois intéressantes) mais plus ou moins bien répertoriées empruntées à des essayistes qui ont réfléchi aux mêmes questions, au point qu'on se demande parfois qui a écrit quoi. Surtout, j'ai eu l'impression que ce flot noyait une réflexion qui m'a semblé (?) rester en surface, je me suis demandé au long (long...) de cette lecture assez fastidieuse quel était finalement l'objet réel de ce texte. Et que reste-t-il de la pensée de Corbin ? Certes, l'auteur impressionne par l'éclectisme de sa culture, mais j'y cherchais une poésie, « un souffle » (oups), une originalité que sa plume propre ne m'a pas offerts. Il reste quand même l'ouverture vers quelques beaux textes cités qui font envie, (et j'en retiens le dernier nommé « L'Arche de Kerguelen. Voyage aux îles de la Désolation », de Jean-Paul Kaufmann, qui rejoint ma PAL)


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Sans doute le plus poétique des historiens contemporains, Alain Corbin étonne encore avec un sujet d'étude peu ordinaire. Après avoir donné toute sa grandeur à la pluie, aux arbres et à l'herbe, il propose dans ce dernier essai de dresser le portrait du vent et de la manière que nous avons de l'éprouver, voire même de l'appréhender. Ce n'est qu'au XIXe siècle que cet élément commence à être compris et à prendre de l'importance dans le domaine scientifique, trop longtemps relégué à une sorte de fiction mythologique. Corbin raconte la naissance de la cartographie des différents courants atmosphériques, évoque les poètes romantiques, redonne vie aux angoisses tirées des journaux de grands aventuriers et j'en passe. Ce grand vulgarisateur a du souffle et prouve encore une fois que son talent d'érudition à du vent dans les voiles...
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Dans un ouvrage passionnant, l'historien du sensible, des sensibilités et du XIXe siècle, cherche à retracer les différentes manières dont les individus ont pu percevoir, imaginer, dire, rêver, sentir, éprouver, ressentir, le vent pour le comprendre et le dompter.

Ce livre est un voyage fascinant dans cet élément mystérieux et puissant. Au fil des siècles, tous les plus grands artistes ont été influencés, inspirés, par cet élément naturel, symbole du temps et de l'oubli.
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critiques presse (4)
LaCroix
21 mai 2021

L’historien Alain Corbin retrace avec sensibilité une petite histoire « des manières d’éprouver et de rêver le vent ».
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeFigaro
19 avril 2021
L’historien, qui estime que la chronologie reste un élément de base de l’enseignement du passé, publie La Rafale et le Zéphyr.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeMonde
19 avril 2021
La réalité du vent de l’antiquité à nos jours ? Tour à tour un objet de curiosité et un mystère, un dieu malicieux et un problème mathématique, sous la plume virtuose du grand historien.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaTribuneDeGeneve
15 avril 2021
Alain Corbin, merveilleux historien, ne manque pas d’air.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Mieux que la littérature, la musique ou les arts plastiques, [le cinéma] est le médium qui, de multiples manières, est propre à révéler, ou plutôt à faire ressentir le "passage mystérieux des vents". (p.150)
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Dans ses assauts, ses colères, ses vacarmes et surtout sa plainte pourrait se lire, de la part du vent, victime d'une damnation éternelle, le reproche fait à l'homme d'accéder à la mort. (p.143)
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Le zéphyr, nous l'avons lu dans les épopées, peut se faire - rarement - menaçant; son image est donc contrastée. Reste qu'il est, avant tout, le vent qui effleure, qui doucement rafraîchit; le vent de la subtile jouissance, sous toutes ses formes, le vent révélateur des frissons féminins, le vent qui favorise la sensualité amoureuse et la rencontre des amants. (p.117)
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Il a souvent été prétendu que la navigation sur la mer Méditerranée, mer théologique, était la préfiguration du cours de la vie humaine, à destination du port, c’est-à-dire du salut. C'est dans cette perspective qu'il convient d'interpréter le vent qui souffle en ce lieu, symbolisant les affres de la vie humaines que le pécheur se doit de surmonter. (pp.85-86)
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Avant même la découverte de Lavoisier de l'exacte composition chimique de l'air, l'aérisme néo-hyppocratique conduisait à prôner la ventilation en tant que restauratrice de l'élasticité et de la qualité antiseptique de l'air. Le vent balaie les basses couches de l'atmosphère, purifie et désodorise l'eau corrompue. (p.18)
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Et si au lieu de raconter l'histoire de ce que nous connaissons, nous faisions l'histoire de ce que nous ignorons ? Une histoire de l'ignorance, en somme. Croyez-moi, la tâche est immense et très importante !
« Terra Incognita. Une histoire de l'ignorance » d'Alain Corbin, c'est aux éditions Albin Michel.
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