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Citations sur Terra incognita (3)

Pour Victor Hugo, le Rhin "réunit tout" ce qui constitue un fleuve. Il est "rapide comme le Rhône, large comme la Loire, encaissé comme la Meuse, tortueux comme la Seine, limpide et vert comme la Somme, historique comme le Tibre, royal comme le Danube, mystérieux comme le Nil, pailleté d'or comme un fleuve d'Amérique, couvert de fables et de fantômes comme un fleuve d'Asie". En bref, l'évocation du Rhin est l'occasion, pour le poète, d'établir le catalogue des impressions et des merveilles des fleuves de la Terre.
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Quand nous lisons Balzac, Goethe, Dickens ou Stendhal, il nous faut faire un effort de compréhension pour imaginer quelles étaient leurs représentations de la Terre, laquelle était mystérieuse et revêtait à leurs yeux des formes d'autant plus terrifiantes qu'elles étaient incompréhensibles ; une Terre dont les représentations demeuraient empreintes d'épaves de cultures ; et que dire de ceux qui n'avaient pas d'instruction. Or, à partir du XVIIIe siècle déjà, le feuilletage des ignorances allait s'élargissant entre ceux qui l'on qualifiait de "savants" - il n'était pas alors question de "scientifiques" - et la masse des individus d'Occident. Dans le même ordre d'idées, cela conduit à s'interroger sur l'histoire des dénivellations du désir de savoir, ou de ce que les philosophes, se référant à Augustin, qualifient de libido sciendi. Ce qui fait la profondeur du Bouvard et Pécuchet de Flaubert, lequel met à nu, de manière ironique, tout à la fois, la profondeur de l'ignorance et l'intensité d'un désir de savoir irréalisable qui pouvait tenailler des employés du milieu du XIXe siècle.
Le repérage du manque, qui constitue mon objet, implique donc de guetter, tout à la fois, le rythme des découvertes et celui de la vulgarisation ; c'est-à-dire la descente sociale des trouvailles scientifiques concernant la Terre, qu'il s'agisse de la géologie, de la vulcanologie, de la glaciologie, de la météorologie ou des sciences de la mer ; sans oublier les représentations de la figure de la Terre, de la profondeur de son histoire, de sa géographie, de l'effacement progressif des "taches blanches", des tentatives en vue de résoudre l'énigme des pôles. Or il nous est difficile de faire taire dans notre esprit les images de notre planète que nous portons en nous. Tel est l'objet de ce livre.
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Victor Hugo s'est dit, tout au long de son existence, particulièrement torturé par l'énigme que constituait le vent, lui qui écrit avoir souvent parlé aux arbres, écouté leur discours suscité par le vent dans leurs branches, élément de la harpe éolienne des romantiques allemands.
"Pourquoi ce sifflement toujours le même ? Pourquoi ce grincement, toujours le même ? A quoi bon s'égosiller dans la nuée pour répéter sans cesse les mêmes choses ?" "Que dit le vent. A qui parle-t-il ? Quel est son interlocuteur ? A quelle oreille murmure-t-il ?".
Selon Victor Hugo, le vent et ses extravagances sont révélation privilégiée de l'Inconnu de la Création, "respiration et appel de l'abîme". L'ignorance de l'homme à son propos est souffrance.
(p. 160)
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