Il y a des policiers qui sont supposés encadrer la Marche, bien sûr ils ont rien remarqué, ou ont choisi d'ignorer l'événement. On ne peut rien attendre d'eux, surtout pas une forme de protection.
Combien de fois j'ai imaginé des répliques, des scénarios où je leur tenais tête ? J'ai jamais osé. Et puis faut dire que j'avais pas spécialement d'alliés. Pourtant les gens voyaient et entendaient ce que ces connards me balançaient. Personne n'a jamais rien dit, personne n'a jamais cherché à me défendre.
Le monde de l'art n'est pas tendre avec les artistes noir•e•s et la littérature en fait partie. Nous sommes complètement invisibles ou réduit à nos traumatismes, à l'histoire de l'esclavage ou aux violences policières aux États-Unis. Quand on demande à quelqu'un de citer dix écrivain•e•s noir•e•s, il n'est pas rare qu'iel n'y parvienne même pas. Ou il est probable que la personne ne cite que des auteurices noir•e•s américain•e•s.
Je me fraye un chemin à travers les valides, écrasant sans doute quelques pieds au passage. Mais aucun•e n'ose me faire la moindre remarque, iels ont cet air de pitié qui me fait vomir. "La pauvre", doivent-iels se dire. Eh bien, la pauvre leur roule dessus !
Devoir cacher une partie de soi, mentir pour se protéger, esquiver les question, c'est usant et destructeur.
Oui, nous en avons assez. Oui, nous sommes à bout. C'est tous les jours, tout le temps, nous n'avons pas droit à une seconde de répit. Nous n'avons pas le privilège de pouvoir "oublier" notre couleur de peau, le monde entier nous rappelle que nos voix comme nos vies ont moins de valeur. Nous avons le droit d'être en colère, d'exprimer notre lassitude et notre douleur.
Je goûte un cookie vegan. Plutôt bon. On ne dirait pas qu'il est vegan.
C'est la première fois que j'embrasse une fille et je suis maintenant certaine que c'est beaucoup mieux qu'embrasser un garçon.
Tout est souvent une question de vocabulaire. Personne ne trouvera rien à redire si les femmes mettent les hommes à la porte de la cuisine pour discuter entre elles, mais si elles commencent à vouloir se réunir dans une entreprise, les réactions seront bien différentes. Et bien sûr, cela dépend aussi du groupe social concerné, les colloques entre hommes blancs n'ont jamais choqué personne.
C'est une personne passionnante, je ne vois pas le temps passer. Les autres ne s'occupent plus de nous, et j'en suis très heureuse.