Moi, Angela Milhat, presque quinze ans, les cheveux presque bruns, les yeux presque verts, les dents presque droites, je trébuche sur le sac de Lorna et je tombe en avant, comme une masse, sans avoir le réflexe d'avancer les mains. Un patate qui chute. le syndrome du caillou qui ne réfléchit pas et subit les lois de la pesanteur.
Si je suis élue Miss Camping, je garderai mes poils sous les bras en signe de protestation contre la tyrannie de l’apparence!
On trouve différentes combinaisons de boulets. Pour ma part, j’ai un physique généreux, pour employer un euphémisme de ma mère qui n’ose pas dire que sa fille, la chair de sa chair, est grosse. Je déborde sur le monde.Je n’ai pas trop d’acné et des dents plutôt correctes. Mon manque de répartie me permet de me classer dans une double catégorie: muette et moche. J’aurais même pu être un boulet qui couche. Mais Antoine Falliéri ne sait même pas que j’existe.
Elle décrit de façon drôle sa dépression, j'ai bien aimé.
J'ai droit aux vacances en Ariège : mon père me propose de passer trois semaines de folie pure, de délire, dans un des lieux les plus branchés de la planète people, les plus tendance, un cran au-dessus d'Ibiza ! Le fameux village de Mounicou ! MOUNICOU ! Qui connaît pas Mounicou ? Six habitants, trente biquettes, cent vingt mouches et mon grand-père en prime.
On pourrait croire que ça va s'arrêter. Je veux dire que c'est bon, au niveau du quota. J'ai donné, j'ai payé ! Je mérite un peu de respect et une accalmie au niveau de l’enchaînement des catastrophes.
Elle me soulage, Alice, parce qu'elle voit toujours les choses du côté blanc de la vie. Ce qu'elle en dit : Faut pas la voir en rose, la vie. Le rose, c'est cucul, c'est gnangnan, c'est pour les chochottes, les cruchasses. Nous, on voit le côté blanc, celui qui éclaire, celui qui éblouit, celui qui illumine. Celui qui s'oppose au noir, à la grisaille, à la tristesse.
« ma vie est comme une bouse de vache qui sèche en plein soleil : plate, puante et inutile » p.7
« Je comprends que je suis devenue le mouton noir de la classe. Le boulet. La boulette. C’est comme ça, c’est terrible, mais dans une classe y a toujours un vilain petit canard, un bouc émissaire, un bestiau qui va prendre cher pour que le groupe puisse se sentir fort, soudé, puissant. » p.16
« Je m’appelle Angela. En référence à Angela Davis. Pour mes parents, c’est un prénom censé me donner de la force, un destin de courageuse, de combattante. » p. 25
« Je danse, je m’en fiche et je lève les bras en l’air parce que j’accepte tout. Le ridicule qui tue. Le vie qui se déglingue. J’ai envie de hurler que je le vois enfin, le côté blanc de la vie. C’est pas le contraire du noir, c’est juste un vide qu’il faut remplir de couleurs. » p.108
C'est même très simple : ma vie est comme une bouse de vache qui sèche en plein soleil : plate, puante et inutile...
Ceci est MON calendrier des MALHEURS.