Avec la participation des autrices Laurence Biberfeld, Rachel Corenblit, Catherine Dabadie et de l'autrice-illustratrice Cécile Dupuis.
Et la classe de 3èmeB du collège Gustave Courbet, Romainville (93).
Un grand merci à la professeure Émilie Restoueix.
Avec la participation de Cécile Ribault Caillol pour Kibookin.fr
Avec la séquence La Tête dans les images
Henning Wagenbreth, L'Univers à l'envers, trad. de l'allemand Clément Bénech, Les Grandes Personnes
Avec le soutien du Goethe-Institut Paris.
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Il sait où il va. C'est rare, dans la vie, de connaître la bonne direction. En général, on flotte, on se laisse porter par les événements. On rencontre une fille, à un repas de famille, un mariage et la fille est belle, elle a des yeux et des seins magnifiques, un sourire incroyable et on a envie de la serrer dans ses bras, de l'aimer tout de suite mais on n'a rien décidé. Il y a une minute, on ne savait pas qu'on allait la trouver. C'est la vie qui ordonne. Qui dispose. On navigue à vue de nez. La fille, on l'aime. Où est la part de soi dans les décisions qu'on prend ? Dans les sentiments qu'on éprouve ?
On vante les mérites de la beauté intérieure. Je commencerai à y croire quand on assistera à l'élection de Miss Monde Beauté Intérieure.
On s'en fiche, des Arabes et des Juifs. Des guerres de religion, des guerre de territoire. Des histoires pourries que les autres inventent pour se rentrer dedans.
Vingt-cinq ans qu'ils [papa et maman] sont ensemble. Parfois, je me dis que pour vivre avec quelqu'un un quart de siècle, il ne faut pas être humain. Nos parents sont des extraterrestres qui n'ont pas compris que la monogamie, c'était valable quand les hommes avaient une espérance de vie réduite. Comme pendant l'Antiquité ou au Moyen Âge. Tu vivais jusqu'à quarante ans maxi, tu n'avis pas le temps de laisser s'effriter ton amour. Tu pouvais y croire encore. De nos jours, tu as le temps d'expérimenter cinquante façons d'aimer. Cinquante histoires d'amour. C'est mathématique.
Dans cette fraction d'instant, il se dit qu'il est mort le jour de sa naissance.
Que le souffle perdu de sa mère était le sien, en vérité.
Le reste, c'est un mensonge. Un mirage.
Ma mère est athée, elle déteste les religions, la religion et elle affirme que Dieu, c'est comme le Coca, beaucoup de pub pour un truc qui contient beaucoup d'air.
Elle a commencé par dire que c’était le passé. Que le passé, on le laissait dans un trou et qu'on le recouvrait de terre et que c’était inutile de vouloir le déterrer. Rien de bon ne sortait du chaos. Et son passé c’en était un, de chaos, immense.
A dix-sept ans, Clara Bauman n'était jamais tombée amoureuse.
Jamais.
Pas le moindre souvenir d'un garçon pour lequel elle aurait laissé ses pensées dériver plus que de raison et ces fameuses histoires de battements de cœur, de rouge aux joues, de frissons parfaits, la faisaient ricaner. Elle ne parvenait pas à comprendre comment c'était possible, d'aimer.
A quoi pouvait ressembler l'amour ?
On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière et on se dit : j'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois mais j'ai aimé.
Je lui ai pourtant expliqué que les manifs de ce genre, ça craignait pas. Le peuple a le droit de s'exprimer et c'est dans la rue que sa voix porte le mieux. Dans les urnes aussi !