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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les dessous, ce sont ceux que vend la mère d'Esther et Fanya dans sa boutique de confection. Dessous, c'est là que leur mère les force à se placer, imposant sa volonté et l'avenir qu'elle a choisi pour elles, qui doivent forcément lui succéder pour gérer la boutique. Les dessous de l'histoire familiale paternelle, l'auteure nous les livre dans deux chapitres qui nous permettent de mieux comprendre le fonctionnement de cette famille étrange. Dessous les jupes des danseuses, c'est ce qui fascine Esther qui se laisse embarquer dans le cabaret et dans des rêves de danseuses. le dessous des cartes, c'est ce que vont découvrir les deux soeurs, Esther en comprenant que danser n'est pas suffisant pour réussir dans ce cabaret, Fanya en apprenant à écrire chez la faiseuse d'anges du quartier qui lui enseignera les bases d'un féminisme militant.

Les destins des deux soeurs si proches vont diverger et nous faire découvrir ainsi plusieurs facettes de la vie dans un quartier juif de New York au début du XXème siècle. La narration est étrangement peu linéaire, l'auteure choisissant de nous donner ponctuellement des informations éloignées dans le temps et l'espace qui éclairent parfois le récit d'un jour nouveau. Lorsque j'avais feuilleté le livre à la médiathèque, je n'avais rien compris dans l'enchaînement de certaines cases... et cela m'avait d'autant plus assuré (oui ne vous inquiétez pas, je consulte, je suis stabilisé... :p ). Lorsqu'on commence la lecture depuis le début, tout est logique, les ellipses se remplissent d'elles-même, un dialogue d'esprits s'installe entre le lecteur et l'auteure, jeu intellectuel très agréable que la forme du roman graphique permet de développer.

Le dessin est rempli de noirs sublimes qui magnifient notamment les chevelures des deux héroïnes. le travail sur les visages cabossés des nombreux personnages secondaires (notamment les "clients" du cabaret) est admirable, l'évolution physique des deux soeurs au fil des années est également particulièrement réussi.

Un roman graphique qui rend hommage à la liberté des femmes, quel que soient leurs choix de vie, véritable ode à la liberté qui nous pousse à sortir du dessous pour tutoyer les étoiles, même quand ce n'est parfois que leur reflet dans le caniveau.
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Une famille juive de petits commerçants à New-York, au tout début du XXe siècle. Isaac a fui les Pogroms russes quelques années plus tôt. N'ayant pas pu épouser la femme qu'il aimait là-bas, il s'est marié à Minna, sans la connaître, pour "passer en Amérique". C'est un homme meurtri, vieilli prématurément, qui a vu sa mère et sa soeur massacrées... Il se traîne, oisif, tandis que madame vend de la lingerie... et montre ses dessous à qui veut. Leurs fillettes, Esther et Fanya, devinent la condition féminine des quartiers défavorisés à mots couverts, dans la rue : grossesses non désirées, avortements à l'issue tragique, prostitution. le soir, elles échangent leurs interprétations sur les informations ainsi grappillées. Ces deux soeurs, à l'âge adulte, opteront chacune pour une activité liée à la sexualité, mais dans des orientations diamétralement opposées.

Album intéressant pour le contexte socio-historique, le hiatus entre les "femmes du peuple" résignées, illettrées, promises au mariage et à la maternité... et les 'intellectuelles' féministes. Intéressante aussi une telle différence de choix entre soeurs, en réaction à la condition féminine d'un même milieu.

J'ai parfois eu du mal à suivre, peinant à distinguer les personnages les uns des autres. Mais l'ouvrage mérite cet effort : le scénario est simple et captivant, le graphisme agréable, rappelant le trait de Marjane Satrapi et de Zeina Abirached.
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Parcours de deux femmes, deux soeurs qui, sur le chemin de la vie vont avoir des destinées divergentes mais un point commun, le combat féministe dans le début du 20ème siècle à New York.
des planches en noir et blanc , comme un film de l'époque qui donnent une profondeur au récit.
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"Nous sommes deux soeurs jumelles"

Je crois l'avoir déjà dit dans des chroniques précédentes, je ne suis pas une grande fan des romans graphiques. Cependant, je ne suis pas totalement bornée (enfin j'aime à le croire !) et si le thème m'intéresse, je peux me laisser tenter par ce format !
C'était le cas pour Dessous, dont j'avais, en prime, lu d'excellents avis sur Babelio et ailleurs.
Alors ? Alors essais réussi !
Ce roman résolument féministe nous entraîne à New-York au début du XXème siècle, dans le quartier du Lower East Side, et plus précisément dans la communauté juive, fraichement immigrée de Russie ou de Pologne. C'est là que vivent deux soeurs jumelles Fanya et Esther avec une petite soeur « différente », un père effacé mais tendre Pologne (deux chapitres, au milieu du roman, nous emmènent en Pologne en 1895 et 1896 aux racines de la famille paternelle des deux héroïnes) et une mère dominatrice et peu affectueuse qui tient une boutique de corsets. le roman commence lorsque les fillettes ont une dizaine d'années : Fanya qui fait des courses avec sa mère est témoin de la mort d'une femme -elle l'apprendra beaucoup plus tard, des suites d'un avortement. A cette occasion, elle fait la connaissance de Bronia, une sage-femme qui est aussi une faiseuse d'anges. Bronia prendra Fanya sous son aile, l'éduquera et la formera. Esther est fascinée par les danseuses d'un théâtre burlesque et leurs dessous élégants… Embauchée comme bonne dans la maison close du quartier elle s'apercevra que ces danseuses sont aussi des prostituées… En 1917, Esther est devenue Dalila, danseuse le soir, et l'une des filles de Miss Lucille, la plus recherchée d'ailleurs…
Ce n'est qu'en 1923 que les deux soeurs se retrouveront.
Voilà pour la partie « roman », qui relate avec brio une tragédie mais qui pourtant nous fait rire à plusieurs reprises. Fanya et Esther sont si différentes et si semblables, elles ont toutes deux fait des choix impossibles pour survivre dans ce « nouveau monde » et s'affranchir des traditions culturelles et matriarcales. La trame narrative peut dérouter mais ayant lu le roman, une première fois, d'une traite, cela ne m'a pas gênée. Une seconde lecture m'a permis d'appréhender toutes les subtilités, notamment des dessins.
Les dessins, justement, j'y viens : ils sont remarquables ! En noir et blanc, les traits parfois outranciers qui peuvent sembler simples au premier regard sont totalement au service de l'histoire qu'ils parviennent à amplifier.
Douloureux et superbe.
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une très bonne surprise que cette histoire de deux soeurs juives qui vont chacune suivre une voie différente pour échapper à leur condition. A travers elles, c'est toute la condition des femmes issues des strates les plus défavorisées de la société qui est exposée.
L'intelligence de Leela Corman est d'avoir assicé dans un long flashback la père, pour montrer que les hommes pouvaient aussi être victime d'une tradition. Pères et filles auraient voului trouver l'amour mais ce sont cassés les dents sur la tradition et la misère sociale.
Fin et intelligent
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New York, 1909. Fanya et Esther sont jumelles mais sont très différentes. Vivant dans une famille juive, leur père est plutôt effacé, leur mère a un fort caractère et leur jeune soeur est très joueuse. Un jour que Fanya accompagne sa mère au marché, elle est témoin du malaise d'une voisine et doit aller chercher Bronia, une sage-femme un peu particulière, qui va vite voir que Fanya est très intelligente et qui va la prendre sous son aile pour l'éduquer. Pendant ce temps, Esther est attirée par les belles tenues et fait la connaissance d'une tenancière de maison close, qui va l'embaucher pour des petits travaux d'entretien du linge …
La couverture annonce bien le sujet car on y voit les deux soeurs enfants en haut et adultes en bas et on voit tout de suite qu'elles n'ont pas suivi la même voie. Ce qui m'a tout de suite attirée dans cet album, c'est l'époque et le milieu décrits : le New York des émigrants de première générations, l'ambiance de melting-pot, la communauté juive, la condition des femmes à cette période. Fanya est très moderne, très décidée : elle refuse de se soumettre aux hommes alors qu'Esther est plutôt à l'opposé et semble indécise quant à sa vie. On découvre aussi la jeunesse du père de famille et pourquoi il a fui sa Russie natale. C'est aussi très intéressant, même si c'est un peu plus souvent abordé dans les livres et les albums. J'ai aussi bien aimé le dessin noir et blanc, avec un style art déco vaguement oriental. Il colle parfaitement au sujet et à l'époque, même si un graphisme plus réaliste aurait aussi pu faire l'affaire. En plus, l'auteure a utilisé de nombreux mots yiddish, ce qui plonge encore plus les lecteurs dans l'ambiance. L'histoire couvre l'enfance, l'adolescence et l'âge adulte de Fanya et Esther et la direction qu'elle prend est assez étonnante. J'ai été agréablement surprise par la fin car elle ne suit pas une ligne habituelle mais je ne dirai rien de plus pour de pas révéler quoi que ce soit. Par contre, je n'ai pas trop bien compris le titre (enfin, j'ai plusieurs explications mais aucune ne me satisfait vraiment). J'ai donc aimé cette lecture originale avec des personnages attachants et humains (enfin, ils ne sont pas tous attachants !) et une histoire qui fait découvrir, d'un point de vue féminin, une époque révolue mais pas si lointaine que ça !
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J'ai adoré me plonger dans l'histoire de ces deux soeurs jumelles vivant à New York au début du 20ème siècle. L'une deviendra avorteuse et féministe, l'autre va se prostituer et devenir riche. Elles vont s'éloigner l'une de l'autre pour se retrouver plus tard dans leur vie. Un album très réussi pour moi.
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Excellente BD à la fois par le point de vue de l'histoire, par le récit et le dessin. Très réussi. Un point de vue féminin sur des histoires cruelles, injustes et historiquement vraies. Une émancipation arrachée à la dureté de la vie et aux inégalités endurées. On les aime ces deux petites filles courageuses et volontaires qui essaient de refuser un certain fatalisme social et politique. Seul un grain de beauté sur la joue d'Esther la distingue physiquement de sa soeur Fanya mais c'est leur ''choix'' de vie qui va les séparer. Elles se retrouvent dans leur combativité contre les préjugés. Sans concession avec une lucidité féroce mais aussi beaucoup d'humour et d'ironie, des dessins qui rappellent parfois le meilleur de l'expressionnisme allemand ou de la Nouvelle Réalité.
Un petit chef d'oeuvre.
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