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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
S'inspirant de Tite-Live, Pierre Corneille met en scène le conflit qui oppose Rome et Albe. Au lieu d'une bataille sanglante, les rois penchent pour un affrontement de champions ; Rome choisit les trois Horaces, Albe les trois Curiaces.
L'histoire tourne au drame familial. En effet, Sabine, l'épouse d'Horace, est la soeur de Curiace, lui-même fiancé à Camille, soeur d'Horace. Les héros se doivent, malgré les supplications des femmes, d'oublier les liens affectifs par devoir pour leur pays.
Qui sortira vivant de ce combat sans merci?

Corneille a publié Horace en 1640 dans un contexte particulier. La France et l'Espagne étaient alors en guerre, et Philippe IV d'Espagne n'était autre que le frère d'Anne d'Autriche, reine de France, et époux d'Elisabeth de France, soeur de Louis XIII. Vous suivez? Nous retrouvons la même configuration familiale dans la pièce.
Horace marque aussi le début d'une longue série de tragédie romaine. Corneille est en effet friand d'Histoire romaine.
Pour ce qui est de savoir comment j'ai personnellement trouvé la pièce, j'ai apprécie cette lecture mais on est loin du coup de coeur du Cid.
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Horace et Curiace sont non seulement de grands amis, mais également des beaux-frères très unis: Horace est marié à Sabine, la soeur de Curiace, tandis que Curiace va épouser Camille, la soeur d'Horace. Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes, si Horace, romain, et Curiace, albain, n'étaient pas obligés de se battre à cause de la rivalité de leurs villes respectives, dont aucune ne veut céder la préséance à l'autre.

Le résumé de l'éditeur met l'accent sur l'amitié virile et la glorification des héros qui seraient les thèmes principaux de la pièce. ça me semble assez réducteur. Il est question aussi des rivalités imbéciles entre deux villes dont chacune veut être supérieure à l'autre, de masculinité guerrière s'opposant au bon sens féminin et, comme dans le Cid, d'honneur mal placé.

En tant que lectrice contemporaine, il est difficile pour moi de considérer comme bonne une pièce glorifiant des valeurs que je considère comme ineptes. Les conclusions que tirent les personnages d'une guerre absurde et fratricide me semblent tordues par une logique sans doute ordinaire pour l'époque d'écriture, mais qu'on considèrerait aujourd'hui plutôt relever d'une virilité toxique (...)
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Très belle tragédie romaine qui raconte le combat entre Rome et Albe à travers la lutte entre les horaces et les Curiaces. L'amour y trouve également sa place et son malheur. C'est de la grande littérature à laquelle je préfère le tableau de David illustrant le serment des horaces.
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L'opéra s'offre à l'Italie, Monteverdi y excelle.

Rubens quitte définitivement Anvers, la Contre Réforme son style à la nouvelle édification de la Sorbonne.

Alors que la noblesse et les parlements se taisent, la famine enfle les rangs des jacqueries à venir.

La Terre est déclarée ronde et tournant sur elle même, Galilée en restera cloîtré à Florence.

Ses tirades résonneront du Marais à Bourgogne avec timidités et réserves.

De Camille à Valère où le vieil Horace hésitant de tendresse et de paternité toute puissante, les tirades se souvienne d'un certain Don Diègue et de ses vaillantes répliques d'honneur et de défis.

Pages à redécouvrir sur ce jugement de Rome d'un père et de ses fils.

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En ce qui concerne l'histoire, étrangement (ou peut être grâce au préambule) j'ai assez apprécié le personnage de Horace. Qui se bat jusqu'au bout pour sa patrie, quittes à sacrifier ses amis au passage. L'histoire se présente de la sorte : les trois frères Horace, choisis par Rome, doivent se battre contre les trois frères Curiace, choisis par Albe, pour mettre un terme au conflit qui lie les deux pays. C'est donc un combat à mort dont un(e) seul(e) des deux pays (famille) sortira vainqueur (victorieuse). À partir de là il n'y a pas trente six solutions. Soit on tue, soit on est tué.

Horace, du temps de Corneille, fut alors reçu en héros, sauvant son pays malgré les sacrifices. Au contraire si il avait fui la bataille, il aurait à coup sûr déshonoré sa famille et Rome. de nos jours pourtant, son comportement est jugé « inhumain ». Malgré tout je n'ai pu m'empêcher d'éprouver du respect face à cette homme qui a su faire un choix difficile dont, à mes yeux, aucune des deux solutions ne pouvait lui être bénéfique.

En revanche j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher aux femmes dans cette oeuvre. Camille, la soeur de Horace et amante de Curiace, par exemple, n'a cessé de me tourmenter. Elle était, quoi qu'il arrive, condamner à perdre un être aimé. Soit ses frères, soit son amant. Et pourtant jusqu'à la fin elle ne fait que se plaindre. Incapable de se rassurer après le combat en voyant que tout le monde n'est pas tombé. Elle va jusqu'à en vouloir à son frère d'avoir provoqué la mort de son amant. Là où je respectais Horace, j'ai été déçue par cette femme, égoïste au possible. Après, peut-être est-ce moi qui suis inhumaine, après tout.

C'est une pièce que j'ai bien aimé dans l'ensemble. le seul point négatif serait le personnage de Camille. Bien qu'elle soit humaine au fond, elle n'a cesser de m'énerver. Horace quant à lui a eu la force de faire un choix impossible, c'est remarquable. Une pièce qui mérite d'être lue.
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Mon premier livre de Corneille, un dramaturge assez connu pour ceux qui aiment les classiques. Je dois dire que je suis mitigée sur cette lecture. Je pense lire le Cid, qui me semble meilleur.

Le style de l'auteur est superbe, on ne peut rien reprocher à Corneille, les vers riment, on trouve là de quoi établir toute une liste importante de citations. En effet, je trouve la plume de l'auteur vraiment belle, les vers sont bien tournés, on ressent bien les émotions et les caractères des différents personnages. J'ai réellement adoré lire Corneille pour son style vraiment beau.

Ensuite, la pièce se lit très vite, en moins de deux heures j'avais terminé. J'ai trouvé le premier acte un peu long et un peu confus. Il faut pour bien saisir la pièce comprendre les personnages et surtout leurs relations, sans cela, on a beaucoup de mal à interpréter les premières scènes.

À proprement parlé, il n'y a pas d'action. Nous sommes plus dans la description des sentiments amoureux et fraternels qui unissent les uns aux autres, le déchirement qu'ils vivent à cause de ce duel. L'action nous est rapportée par des personnages, notamment le duel, ou bien par des didascalies et là, je ne vous dis rien. Parce que même si ça se lit vite, je ne gâche pas la fin.

L'histoire, je vous la présente, Camille aime Curiace. Camille est la soeur d'Horace. Horace et Curiace doivent se battre en duel. Sabine est la femme d'Horace et elle est la soeur de Curiace. Une fois établit ces relations, nous comprenons l'histoire du déchirement de Camille et de Sabine. Elles aiment Curiace (pour des raisons différentes) et elles aiment Horace (pour des raisons différentes), et pourtant, l'un d'eux doit mourir de la main de l'autre. Quoi qu'il se passe, l'issue est fatale, d'où la nécessité de classer la pièce dans les drames.

Nous avons donc la thématique de l'amour avec un grand A, de l'amour familial, du devoir, de l'honneur. Des thématiques importantes pour les Romains à l'époque antique, je trouve par ailleurs le contexte bien exploité par l'auteur. Toutes ces thématiques sont habilement et magnifiquement bien contées par Corneille, même si je compte quelques passages un peu longs ou ennuyeux, ou le début difficile à saisir.

J'ai beaucoup aimé le personnage de Camille, sa relation avec Curiace, son devoir de Romaine, son amour impossible. Son monologue est très beau et sa fin terriblement triste. Je ne peux pas dire que j'aime Horace, mais je dois admettre qu'il n'est pas mauvais non plus. Il fait ce qu'on lui dit de faire, en bon soldat romain qu'il est. J'admets cependant qu'il est un brin effrayant lorsqu'il se met en colère contre Camille. Sabine a énormément de courage et de force et Curiace est lui aussi un personnage sympathique, quoique peu présent dans la pièce.

La fin est très belle, les derniers vers sont bien tournés, ils me rappellent la fin de Roméo et Juliette. Je n'en dis pas plus, mais j'ai apprécié l'idée. En soi, ce n'est pas une mauvaise pièce, elle est très bien écrite et le sujet est épique, il concentre honneur, courage et amour. Seulement, il m'emporte moins en raison des passages plus longs et moins intéressants, et puis je ressors de la Cabane aux orties qui m'a marquée. Je pense tenter plus tard le Cid.
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Histoire de famille un peu complexe mais comme souvent chez Corneille, on est emporté par l'histoire, l'énergie des personnages et l'action dramatique.
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Je n'ai jamais réussi à accrocher à cette pièce à cause du meurtre de Camille. J'ai beau avoir lu plein d'analyses sur la question, je n'arrive pas à adhérer et ça me bloque pour apprécier la pièce comme elle le mériterait sans doute. Lisez et faites vous votre opinion.
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De la même manière que le meurtre de Rémus par Romulus fondait la naissance de Rome, le meurtre des Curiaces par les Horaces est fondateur du nouvel ordre romain. Ce crime est d'autant plus symbolique que les Curiaces sont les hérauts de la ville d'Albe, véritable mère de Rome.

Le meurtre des Curiaces est fondateur d'un nouvel État, au même titre que ce meurtre marque la naissance d'un nouvel homme, investi d'une aura sacrée qui en fait véritable­ment un monstre, au sens où il s'est dépouillé par son acte de son humanité pour prendre place parmi les héros, à la fois terrifiants et fascinants. C'est pourquoi Horace souhaite mourir, afin de pré­server son nouvel héroïsme d'une inéluctable déchéance.

Alors que Curiace est déchiré entre son amour pour Camille et la nécessité de se battre, invoquant la cruauté du sort et avouant la pitié qu'il prend de lui-même, Horace parvient à faire le sacrifice de ses sentiments afin de servir la seule cause patrio­tique. Il transforme dès lors son malheur en ferment de sa valeur, et le combat contre Curiace est en cela inégal. La lutte contre Camille est alors la plus redoutable, car elle feint de croire son frère insensible, afin de détruire les fondements de sa valeur : sans sacrifice, Horace n'aurait été qu'un combattant prestigieux de plus. Elle hausse donc sa passion au rang de l'héroïsme en l'éprouvant jusqu'à la mort, puisque c'est elle qui, volontairement, défie son frère et provoque son acte meurtrier. Elle le pousse ainsi à la faute qui ternira sa gloire, puisque ce fratricide, même s'il peut être légitimé par la défense de Rome, n'en demeure pas moins aux yeux des hommes un scandale irréversible. Ce combat est important, car, loin de signifier, comme on a pu le dire, la séche­resse d'Horace, il témoigne justement du douloureux sacrifice qu'il opère sur lui-même. Vaincre sa soeur devient le moyen de dominer définitivement la part sensible en lui. L'héroïsme absolu auquel il aspire se conquiert à ce prix.
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un bon classique j'ai bien aimé!!!
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