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Ryan Kelly (Illustrateur)
EAN : 9781401240479
176 pages
Vertigo (13/08/2013)
5/5   1 notes
Résumé :
Arcadia Alvarado, the leading Democratic candidate for President of the United States, says she was 'abducted by aliens.' As the Mexican-American Governor of New Mexico, she's dealing with immigration, budget cuts and an alcoholic ex. She's about to toss her hat into the ring as a candidate for President in the most volatile political climate ever. But then...a lonely road and a nightmarish encounter have left her with terrible, half-glimpsed memories. And now she h... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Run (épisodes 1 à 6) qu'il faut avoir lu avant. Il contient les épisodes 7 à 14, initialement parus en 2012/2013, écrits par Paul Cornell, dessinés et encrés par Ryan Kelly (épisodes 8 à 10 et 12 à 14), David Lapham (épisode 7) et Mirko Colak (encré par Andrea Mutti, épisode 11).

Ces 2 tomes forment une histoire complète et indépendante de toute autre.

Dans la première séquence, le lecteur retrouve Astelle Johnson qui s'est rendue dans le Nevada pour rencontrer monsieur Brady (propriétaire de l'entreprise aéronautique portant son nom) pour rendre compte de son avancée pour le compte du groupe Bluebird. Il lui raconte l'histoire de Joe Bermingen (pilote de chasse pendant la seconde guerre mondiale) qui a fondé le groupe des Bluebird, individus déterminés à prouver l'existence des extraterrestres par une approche scientifique. À Las Vegas, le gouverneur Arcadia Alvarado s'entraîne au prochain débat télévisé pour l'investiture à la candidature, face à son équipe rapprochée. Elle craque à nouveau du fait de questions orientées "étranger" (en anglais "alien"). le professeur Joshua Kidd se rend chez Annabel Bates pour l'interroger sur l'enlèvement extraterrestre dont elle dit avoir été victime. Il est toujours conseillé par ses 2 aides magiques. Michael (l'ex-mari d'Arcadia) continue d'avoir des visions inopportunes de petits gris, tout en essayant de faire bonne figure en public pour ne pas entacher l'image de la candidate. Mais juste avant une répétition pour le débat, Arcadia Alvarado est victime d'un attentat. L'agresseur n'est pas rattrapé.

Paul Cornell mène à bien son récit, sans qu'il soit bâclé (bien qu'il soit vraisemblable que les faibles ventes en aient accéléré le dénouement). Il reste dans le registre établi dans le premier tome : entre campagne électorale vue du côté relations publiques, et anticipation découlant de l'existence supposée d'extraterrestres ayant pris contact d'une manière ou d'une autre avec la Terre. Côté campagne électorale, Cornell prend un vrai plaisir à mettre en scène les stratégies de communication conçues et développées par Chloe Saunders. Il suffit de voir comment l'entourage de la candidate considère le pauvre Michael. Voilà un homme qui n'est pas à la hauteur, qui a tendance à trouver son courage dans l'alcool, qui s'est séparé d'Arcadia (sous-entendu parce qu'il n'était pas à la hauteur), un véritable handicap pour la candidate, un désastre en puissance. Autour de Michael, tout n'est que cynisme. Saunders lui fait répéter ses textes, lui explique quelle image il doit donner de lui-même, quelle fiction elle a construite pour lui (des sentiments rémanents pour son ex-femme sans oser lui dire de peur d'être un impedimenta). En son for intérieur, Saunders est persuadée que Michael ne sera pas à la hauteur, qu'il va déraper, qu'il sera incapable de tenir son rôle. Cette approche cynique et pragmatique atteint son apogée lors de la tentative d'assassinat. le premier réflexe d'Alvarado est de s'enquérir de ce qu'il est advenu de la balle. Saunders et elle se réjouissent de cette réaction qui sert de manière formidable l'image altruiste de la candidate, sans s'inquiéter de cette faille dans son service de sécurité. La fonction de façonneur d'image est mise en scène dans toute sa savoureuse rouerie, retournant chaque situation pour la présenter à l'avantage de la candidate. Saunders n'hésite par à rappeler la vraie nature de sa profession : plaquer une narration avantageuse sur les événements, créant ainsi une mise en abîme surprenante avec la fonction de Cornell et Kelly dans la narration de l'histoire.

Côté ufologie, Paul Cornell s'amuse tout autant à égrainer les conventions du genre, avec une ambiance des plus savoureuses. Tout y est : l'association de citoyens concernés (et convaincus que le gouvernement ne dit pas tout), le réseau de scientifiques décidés à apporter une preuve tangible, l'homme qui a vu l'homme (Joe Bermingen) qui a vu les extraterrestres, les images non transmises de l'atterrissage sur la Lune, le pilote de chasse qui a vu la source de ces étranges phénomènes célestes, les tests d'avions non conventionnels par l'armée... Cornell réussit à insérer un nombre impressionnant de ces preuves. Il n'hésite pas non plus à en tourner une ou deux en dérision. Par exemple, le professeur Kidd découvre qui sont réellement ces 2 hommes en noir qui systématiquement viennent poser des questions déconcertantes aux rescapés d'enlèvement par des extraterrestres (pot-aux-roses très drôle). Et bien sûr l'un des personnages finit par mettre la main sur le bidule, l'objet laissé par les extraterrestres lors d'un voyage, LA preuve matérielle.

Cornell a entremêlé ces 2 thématiques dans une intrigue bien ficelée, bénéficiant du suspense généré par la course à la Maison Blanche, l'apparition de groupes de pression pas commodes et l'usage d'armes prouvant que les enjeux sont majeurs et que la candidate Arcadia Alvarado dérange des intérêts supérieurs. le premier épisode est mis en images efficaces par David Lapham, avec ce qu'il faut d'ironie discrète et sous-jacente. Ryan Kelly dessine la majeure partie des épisodes (6 sur 8). Il sait rendre les visages expressifs pour transcrire le doute, la réflexion, le contentement, la manipulation, la détermination, les individus en train de se jauger, etc. Grâce à lui, Chloe Saunders devient une femme mutine, avec une capacité agréable à se réjouir de ses succès (même si le lecteur peut éprouver des doutes sur le bienfondé de ses agissements, la fin justifiant souvent les moyens). Arcadia Alvarado apparaît comme une femme crédible, forte et décidée, mais ressentant aussi la fatigue accumulée de ses prestations en public, de l'usure de la tension d'être tout le temps sur ses gardes, de l'angoisse de commettre un faux pas. Kelly s'avère tout aussi apte à transcrire les environnements dans lesquels évoluent les personnages, de la salle de séjour d'Annabel Bates (avec toutes les plantes vertes), à un studio de prises de vue improvisé, en passant par la banalité d'une autoroute. Il y a bien quelques séquences où les arrières plans disparaissent pour laisser toute l'importance aux personnages, mais rien de déraisonnable pour des comics. L'épisode 10 est dessiné par Mirko Colak et encré par Andrea Mutti, le rendu est plus quelconque, sans casser l'immersion du lecteur, mais sans la saveur de Kelly (en particulier un registre d'expressions très limité).

À l'issue de la série, le lecteur se rend compte que Paul Cornell et Ryan Kelly ont raconté une histoire disposant d'un haut niveau de divertissement, avec une présentation informative et construite de la mythologie associée à d'éventuels contacts sur Terre avec une vie extraterrestre, tout en faisant évoluer leurs personnages dans un environnement crédible (les protagonistes savent se servir de tablettes informatiques de manière naturelle et intelligente). Il prend également conscience que les auteurs l'ont emmené au coeur d'une théorie du complot sur les OVNI sans jamais verser dans le ridicule et que l'histoire prise dans son intégralité donne une signification très personnelle au titre "Saucer country" (Le pays des soucoupes"), avec un point de vue réfléchi et construit servant de révélateur sans appel.
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