La colère et la haine sont destructrices et je ne veux ressentir ni l'une ni l'autre.
Scarpetta entra le nom de la fondation Lecoq sur Google. Aucun résultat. Elle tapa ensuite "Monsieur Lecoq" pour voir apparaître les multiples références au roman policier d’Émile Gaboriau, écrit au dix-neuvième siècle. Toutefois, Scarpetta ne trouva aucune entrée au sujet d'une personne réelle nommée M. Lecoq, qui semblait être un riche mécène passionné de psychologie paranormale.
Cela fait très longtemps que j'exerce ce métier, bien avant l'intervention du terme "profileur", à l'époque où le FBI jouait toujours à la mitraillette et cherchait à tout prix les communistes, beaucoup moins ceux que l'on nomme les tueurs en série.
J'aurais tant voulu ne pas le faire../...J'ai fait beaucoup de choses que je ne peux pas défaire, répéta Lucy.
Nous sommes tous dans le même cas, argumenta Scarpetta. Des mots, une phrase idiote. Tout le monde la serine, mais en réalité on ne peut jamais revenir en arrière. Tout ce qui nous reste, c'est continuer à aller de l'avant en acceptant la responsabilité des dégâts que nous avons occasionnés et en nous excusant.
Vous pouvez régler votre note quand bon vous semble, mais vous ne pourrez jamais partir, chantonnait Filene sans se rendre compte de l’ironie des mots. Scarpetta marqua une pause devant le bureau et lança : — Il doit y avoir quelqu’un dans la salle des familles. Filene se pencha et éteignit la radio
-Je te donnais ton bain, je pansais tes blessures, j'écoutais tes colères, je réparais tous les dégâts que tu semais autour de toi, du moins j'essayais de t'en écarter d'une façon ou d'une autre. Parfois, je fondais en larmes une fois dans ma chambre, parce que tu me rendais folle. J'ai rencontré ta longue liste de partenaires amoureux ou de flirts et j'ai une bonne idée de ce que vous pouvez faire dans un lit parce que nous sommes tous les mêmes, nos corps sont identiques et nous nous en servons de façon similaire. De plus, j'ose dire que j'ai vu et entendu tant de choses dont tu n'as même pas idée...
Un corps ne ment pas. Scarpetta se souvint de ce qu'elle avait appris au cours de ses premiers jours de formation : Ne tordez jamais les constatations d'une enquête pour les rendre cohérentes avec le crime.
.../...
Après toutes ces années passées à travailler avec elle, presque toute sa carrière, dans une ville ou une autre, Marino savait d'expérience que si un cadavre disait quelque chose à Scarpetta, c'était exact. Cela étant, sa déclaration lui posait un problème. Ça semblait n'avoir aucun sens.
Marino n'en revenait pas. Le procureur balançait ni plus ni moins à Scarpetta qu'ils n'étaient pas dans un Agatha Christie, dans un foutu polar.
Les vies qu'ils menaient s'étaient peuplées de secrets, ressemblants à des pièces plongées dans une semi-pénombre. Des détours solitaires, des destinations parfois inconnues de l'autre décrivaient leur long pèlerinage mitoyen. Certes, la chose n'était pas aisée pour elle, mais, de bien des façons, elle était encore plus ardue pour Benton.