J'ai enfin lu "
l'héritier du temple" ! Je présente toutes mes excuses à Babelio et à HCC édition pour ce retard, car j'aurai dû rendre mon avis il y a déjà de nombreuses semaines.
Ce laps de temps n'est pas dû à la qualité du livre qui une fois commencé se lit facilement malgré sa taille, mais bien à ma PAL déjà trop longue.
José Luis Corral est mon premier auteur espagnol et c'est une bonne découverte. Tout n'est pas parfait dans ce roman, mais cela reste une belle représentation d'une époque lointaine qui nous parait souvent obscure. (12e-13e siècle avant l'arrivée des Rois Maudits)
Les descriptions nous plongent dans l'univers des Templiers, de leur apogée jusqu'à leur chute, orchestrée par Philippe le Bel et le pape Boniface VIII. Nous suivons un jeune homme, Jacques de Castelnou, pieux chevalier, qui rentre dans l'ordre pour payer une dette familiale, et sommes témoin son évolution au sein de l'organisation.
Personnellement, Jacques est pour moi un personnage insipide, bien trop "parfait" et maître de lui. Je l'ai donc pris comme le fil conducteur qui me guiderait à l'intérieur de la trame - certes, le rôle d'un personnage principal - mais de manière plus technique que réellement fictionnel.
De même, alors que les longues descriptions, pouvant parfois se délier sur plusieurs pages, sont un plaisir à lire, les dialogues frôlent parfois le ridicule, se rapprochant plus des intonations du théâtre que du roman. le vieux français qui est parfois si chantant, ici, casse le rythme si élevé de la narration, et fait retomber le soufflet. Il y a paradoxalement peu de dialogue dans ce pavé, ce qui me fait dire que l'auteur est conscient de cette faiblesse.
J'ai donc pris du plaisir à cette lecture, mais en tant qu'apprenti historienne, j'ai été chagrinée par la vision manichéenne du duel entre les Templier et le roi de France. Certes, nous apprenons tous que la dissolution de l'ordre est dû en priorité à la puissance effrayante des moines chevaliers et leur prétendue fortune dont avait bien besoin le pouvoir en place, mais ici, les Templiers sont quasiment vus comme des saints tandis que les agents du roi sont décrits comme pire que des démons, et ce, jusqu'à la fin de l'histoire. Bien sûr, vous allez me dire que l'on voit l'histoire du point de vue de Jacques, mais pas seulement. Cette histoire aurait pu permettre une meilleure répartition des réputations. A mon sens, tous les templiers n'étaient pas des bienheureux, mais en dehors de ça, le travail historique et le rendu doivent être mis en valeur pour dépasser ce genre de défaut.