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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Envoûtée !
Par la maîtrise de l'histoire, par la qualité de la traduction et par le sujet. Tant et tant de livres ont été écrits sur l'Ordre des Templiers et leur fin épouvantable ! Et pourtant celui-ci me paraît bien différent de ceux que j'ai lus. D‘abord parce qu'il est écrit par un historien espagnol, que le héros de ce roman historique est espagnol, et parce qu'il donne à connaître des faits survenus à des Espagnols.

Le roman démarre aux jeunes années de Jacques de Castelnou, catalan élevé par le très catholique comte d'Empuries qui le destine à l'Ordre du Temple. Une faute du grand-père, cathare, à réparer ! A 20 ans, Jacques, rompu aux combats par son maître d'armes et aux règles de l'Ordre par son père adoptif, rejoint Saint-Jean-d'Acre, l'une des dernières forteresses chrétiennes de Jérusalem. Les Mamelouks ont vaincu les Arabes qui dominaient la ville sainte et toléraient les pèlerinages et la présence des Croisés. Les Egyptiens les interdisent et c'est à nouveau la guerre.

En mai 1291, Acre tombe et cette défaite est aussi le chant du cygne de la présence franque en Terre sainte. Jacques de Castelnou est chargé de mettre les richesses de l'Ordre, notamment le Graal, en lieux sûrs. Parmi les Templiers, se trouve Roger de Flor, excellent navigateur, qui embarque des civils à prix d'or sur l'un des navires de l'Ordre. Il s'approprie le bateau, est accusé de trahison et de vol d'une partie du trésor de l'Ordre. Il en est banni et devient mercenaire en Occident, à la tête des almogavres, au service de la couronne d'Aragon.

En 1294, Jacques de Molay, nouveau grand maître de l'Ordre, envoie Jacques de Castelnou proposer une alliance aux Mongols et aux Arméniens contre l'Islam pour reprendre la Syrie et la Palestine. La bataille de Homs (1299) est un succès pour les alliés mais, délaissés par les royaumes d'Occident, les Templiers ne peuvent conserver ce qu'ils viennent de reconquérir.

Jacques de Castelnou, décidé à se venger de la trahison de Roger de Flor, se fait engager dans la troupe des Almogavres qui sert à présent l'empire byzantin en lutte contre les Turcs. Fantastiques pages des sièges divers menés par les Aragonais qui repoussent les Turcs. Roger de Flor est fait mégaduc (grand amiral de la flotte impériale). Trop ambitieux et trop coûteux pour les Byzantins, il est assassiné, ce qui rend caduque la promesse de Jacques de Castelnou.

En 1306, en France, alors que les dépenses exorbitantes de Philippe le Bel et de ses prédécesseurs ont vidé les caisses de l'Etat, le roi, ingrat et fourbe, expulse tous les Juifs du pays et confisque leurs biens, préambule à l'expropriation des avoirs des Templiers l'année suivante. Juifs et Templiers sont les créanciers du royaume et les rentes de la couronne sont incapables de rembourser ses dettes. de sinistre mémoire et par traîtrise, tous les Templiers sont arrêtés en 1307. L'âme damnée du roi, Guillaume de Nogaret, lance contre eux, tous azimuts et à répétition, des rumeurs d'hérésie, de comportements obscènes et d'idolâtrie.

Jacques de Molay et bon nombre de ses compagnons sont torturés et, pour éviter des souffrances et des morts inutiles, le dernier grand maître de l'Ordre passe aux aveux, puis se rétracte et en appelle au pape, Clément V, seul habilité à juger les Templiers. Hélas ! le pape doit son trône pontifical à Philippe le Bel et préfère se ranger à ses côtés. de procès iniques en emprisonnement et en tortures répétées, Jacques de Molay se déclare innocent, ainsi que son ordre, de tous les délits dont ils sont accusés.

En mars 1314.alors qu'il est sur le bûcher, il aurait prononcé cette terrible malédiction contre ses accusateurs : « Pape Clément !… Chevalier Guillaume !… Roi Philippe !… Avant un an, je vous cite à paraître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste jugement ! Maudits ! Maudits ! Maudits ! Tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos races ! ». Qui se réalisa…
L'ordre du Temple a définitivement cessé d'être.

Jacques de Castelnou a échappé à la rafle de 1307 et retourne en Espagne avec le Graal, cette coupe en onyx censée avoir recueilli le sang du Christ après sa crucifixion. Il se retire au monastère aragonais Saint-Jean-du-Rocher près de Jaca et y dépose le Graal qui, deux siècles plus tard, est expédié à la cathédrale de Valence.

L'héritier du Temple raconte donc les dernières années de l'Ordre. Si Jacques de Castelnou paraît trop obéissant, trop intègre, trop parfait en quelque sorte, c'est que l'auteur a voulu qu'il symbolise cet idéal religieux du Moyen Age sans émettre de jugement a posteriori. Historien, José Luis Corral s'en tient strictement aux faits. Néanmoins, son héros est animé de doute sur sa foi, d'incertitude quant à la réalité du Graal dont il est dépositaire et de perplexité quant au rôle de l'Eglise.

Les Templiers ont fait et font encore l'objet d'un engouement certain en raison des mystères qui planent sur eux et sur leur prétendu trésor qui suscite tant d'élucubrations et de fantasmes depuis des lustres. La pondération de l'auteur n'exclut absolument pas une histoire palpitante et efficace qui fait de ce roman une prouesse littéraire érudite sans prétention ni emphase.

Un tout grand merci à Pecosa car ce livre est encore une pioche réussie dans la liste consacrée à « Romans historiques à travers l'Espagne, du Moyen Age au XVIIe siècle » dont je ne me lasse pas.
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Fin XIIIème- début XIVème siècle.
Jacques de Castelnou, orphelin, est recueilli et élevé, comme son propre fils, par le comte d'Empuries en Catalogne.
Le jeune homme, sans qu'il le sache, est destiné au Temple pour parachever la mission de son père mort alors qu'il partait en croisade pour défendre la terre Sainte.
Il vouera sa vie au Temple comme chevalier, échappera à la rafle des templiers effectué par Philippe IV le bel et terminera sa vie, plein de sagesse et de raison dans un monastère aragonais.

Bon encore un livre sur les templiers! La malédiction du grand maitre, Jacques de Molay sur le bûcher à l'intention de Nogaret, du pape Clément V et du roi Philippe jusqu'à la treizième génération.
Oui, il y a tout cela, mais il y a aussi le Temple vu de l'autre côté des Pyrénées, la défense de la terre Sainte, la bataille et la perte de Saint-Jean d'Acre (formidablement décrite) et l'alliance Du Temple avec les mongols et les arméniens pour la reconquête de la Palestine.
L'écriture (la traduction) est de très bon aloi faisant que l'on ne s'aperçoit (presque) pas que l'on tourne les pages jusqu'à la dernière.
La fin du bouquin étant pleine de vertu et de sagesse et l'aboutissement d'une quête tant attendue, même si c'est improbable c'est bien quand même.
J'ai beaucoup aimé bien que connaissant le thème par coeur.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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L'héritier du temple est un roman magnifique qui retrace la fin du célèbre ordre des Templiers. Nous suivons pas à pas le héros, figure imaginaire du roman, de ses premiers pas comme novice jusqu'à devenir un guerrier aguerri. Il traverse les dernières décennie que vit l'Ordre: de la chute de Saint-Jean-d'Acre, où les chevaliers vivent leurs dernières heures en Terre sainte, au bûcher qui consumera Jacques de Molay, le dernier maître du Temple, après un dernier stratagème de Philippe le Bel, roi de France, vouant une haine tenace aux Templiers...

José-Luis Corral Lafuente nous livre, dans un langage clair et précis, un récit dépaysant et captivant. Une trame très bien documentée, évitant les pièges de la simplicité et ne tombant que rarement dans le mythe, fait de ce roman un livre à lire absolument.Un héros attachant, que nous suivons de bout en bout du roman, permet de sortir de l'aspect purement historique et amène une touche romanesque bienvenue.
Le connaisseur chevronnée du temple y trouvera un récit agréable, le béotien y apprendra, en outre, une foule de choses sur la vie et la fin des Templiers... Personnellement, je me suis délecté de ce roman que j'ai eu de la peine à lâcher une fois commencé !

Un grand merci à Babelio et aux éditions HC pour ce beau cadeau reçu lors d'une opération Masse Critique

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On révise son histoire au temps de Philippe le Bel qui convoite le trésor des templiers.
On plonge dans ce roman et on en sort à regret.
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