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sur 66 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Etoile Notabéniste : *

ISBN : 9782226402141

Nous tenons avant tout à remercier les Editions Albin-Michel, lesquelles, dans le cadre d'une opération "Masse Critique" sur le site Babelio , nous a permis de recevoir un exemplaire de ce livre à titre gracieux.


Bon, vous qui en avez l'habitude, vous savez que, si je n'annonce aucun extrait à la clef, c'est plutôt mauvais signe. le fait est que ...

... comment m'exprimer sans choquer personne ? ...

Qu'il soit entendu que je n'ai rien contre le style de M. de Cortanze. Seulement, pour une raison qui m'est inconnue mais que je suspecte - la mode - ne voilà-t-il pas que l'essentiel de son texte est rédigé au présent simple de l'Indicatif. Disons-le tout de suite, je n'ai rien non plus ni contre ce temps, ni contre ce mode. Simplement, je sais qu'il n'est pas vraiment le temps du récit, qu'il peut avoir d'autres emplois pour produire, par exemple, un effet de surprise, etc, etc ...

Là, tout-de-suite, voyez-vous, ça me bloque. Parce que, étant née en 1960 et ayant passé mon BAC à seize ans, et même si je n'ai vécu le "yé-yé" qu'en bruit de fond, eh ! bien, il me faut plus que le présent de l'Indicatif. Notez que je ne demande pas systématiquement le Subjonctif ou le Conditionnel passé deuxième forme, mais, au temps des "yé-yé", on les apprenait encore, on ne cherchait à rabaisser ni la culture, ni l'instruction publique, et il y avait encore des tas de petits magasins où le client ne cherchait pas à toutes forces à "consommériser" en slalomant parmi les "techniciens de surface" ... Bref ...

Mais, après tout, je continue ma lecture. Je suis têtue - je suis née comme ça. Et, brusquement, mes pensées commencent à dériver vers une critique rapportée par Armand Lanoux dans sa biographie sur Emile Zola. L'auteur de la critique disait à l'époque que, s'étant plongé dans "La Faute de l'Abbé Mouret", certains passages lui avaient paru directement extraits d'un catalogue de grainetier. Et que, pour sa part, il n'avait aucun mal à imaginer Zola, avec son caractère minutieux et "naturaliste", en train de recopier (en les améliorant tout de même), certains paragraphes dudit catalogue.

Eh bien, voyez-vous, j'ai eu la même impression dans "Laisse Tomber Les Filles," avec cette énumération - appliquée, soulignons-le - des noms des jeune idoles de l'époque et de leurs chansons. Idem avec les scènes dans un Paris sans Hidalgo et ses rats bien-aimés, où les voitures ne provoquaient pas encore beaucoup d'embouteillages : ces scènes s'intercalaient là parce qu'il fallait bien montrer Paris au temps des "yé-yé" et tout au long des "Trente Glorieuses" - je reconnais cependant que, sur la fin, les embouteillages en ont pris un coup.

Nos Présidents de la Vème République ont aussi tous défilé, le Général gardant soigneusement ses distances - et on le comprend - avec la horde de hyènes qui attendaient de pouvoir se régaler de l'héritage que leur laisserait le Grand Homme.

Bien entendu, comme on s'y attendait, on n'a pas pu éviter Conh-Bendit, Geismar & C°, réunis, tels des "mousquetaires" (sic) pour mai 1968. Quand on connaît la carrière qui attendait de ces "révolutionnaires" papa-mamistes, tous issus de milieux on ne peut plus bourgeois, on ricane.

Quant à L Histoire, la grande et la petite - c'est-à-dire l'intrigue qui relie nos quatre héros, trois garçons dont un révolutionnaire convaincu et une fille, plutôt bourgeoise - j'ai eu beau faire : je n'ai pas vu un seul aspect de la première et j'ai trouvé la seconde terriblement gnan-gnan - et quasi-léthargique.

D'abord, parce qu'on ne peut pas brosser la fresque de plus d'un demi-siècle d'Histoire en un seul livre. Qu'on aime ou qu'on soit indifférent aux sixties et à ce qui vint à leur suite, cette période appartient désormais à L Histoire et nous en sommes encore tributaires, jusque dans les malheurs dont la France d'aujourd'hui est atteinte.

Ensuite, parce qu'une "petite histoire", une intrigue, nécessite, c'est indispensable, des personnages qui ont de l'allure et du caractère. Peu importe ou non que vous partagiez leur vision politique (beaucoup d'entre eux étaient manipulés mais ils ne furent pas les seuls) ou encore leurs goûts culinaires si, par miracle, ils parviennent à vous faire comprendre pourquoi, l'une comme les autres, ils les ont séduits. Quant à l'appréhension de leur future existence, ma foi, que voulez-vous ? Ils sont jeunes, ils ont bien le droit de rêver ...

Mais au moins, Nom de Dieu, qu'ils le fassent avec passion, avec folie, même ! Parce que les "Trente Glorieuses", on aura beau dire, mais c'était ça : la passion, l'outrance, le rejet de tout ce qui faisait renâcler et un amour, sincère bien que parfois tordu, pour la Liberté.

La Liberté a toujours du panache et ce livre, hélas ! je suis désolée de l'écrire, n'en a aucun. Rien qu'un petit plumet ridicule tremblotant faiblement dans une brise bien légère qui prétend personnifier la bouleversante tourmente de tout une époque ...

C'est bien triste, tout ça. Allez, je vous quitte. Je vais me repasser "The End", des Doors. Eternelle, impérissable, intemporelle chanson, où une partie de la Liberté - libre à vous de ne pas aimer cette part-là - a trouvé le moyen de s'incarner.

... Mais rassurez-vous. A la Liberté comme aux saisons, il faut se reposer. La Liberté est immortelle et "The End" ne marque que la fin de l'un de ses innombrables cycles. Personnellement, en espérant que je le verrai naître, j'attends le prochain avec impatience car je SAIS qu'il viendra et que la pensée unique et la bien-pensance d'aujourd'hui auront une fin, eux aussi.

A part ça, on recherche toujours un écrivain français qui saura peindre, comme le fit Zola pour le Second empire, la fresque prodigieuse qui s'étala sur plus d'un demi-siècle à la fin du XXème siècle.

Réfléchissez-y : il y a une place à se faire - à condition de s'assumer. La responsabilité - l'autre visage de la Liberté. Oui, la Liberté, c'est le Droit, certes, mais c'est aussi le Devoir. L'un privé de l'autre, il n'y a pas de Liberté - nulle part. Paradoxal ? Non : équilibré, c'est tout. ;o)
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J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une opération « masse critique spéciale» et je remercie Babelio et les éditions Albin Michel. Seulement voilà. Ce livre raconte ma génération, précisément. Alors, moi, je l'ai déjà écrit ce roman. Oh, pas sur papier, mais dans ma tête et dans mon coeur, dans les moindres replis de mon cerveau, j'y suis encore parfois. Alors je crois qu'il aurait fallu bien du talent pour que ce roman choral de quatre amis m'apparaisse autre chose que redondance, ce qui n'est pas grave, et facilités à tous les étages. Ca part très mal, c'est aussi banal qu'une chanson de Sheila et ça ne s'arrange jamais. L'auteur a choisi un quatuor, une fille et trois garçons qu'il suit de 1963, le concert yéyé de la Nation, jusqu'à 2015. Une sorte de Jules et Jim et Jack + Catherine, en l'occurrence Michelle. Sévère je suis, j'ai trouvé que ce roman n'avait aucun intérêt.

Gérard de Cortanze égrène laborieusement tous les épisodes qu'ont vécu les baby boomers, les plus tardifs, promo 49. Tout y passe de leurs quatorze ans lors ce concert gratuit à la grande manifestation juste après Charlie, ils en ont alors soixante-six. C'est peu de dire que défilent, en bon ordre, nombre de poncifs insupportables sur le bac, les parents qui ne comprennent rien, les premières vacances "sans", la libération sexuelle pas toujours si libérée, les substances qui vous ouvrent un peu avant de vous occire beaucoup. On passe par les cases Woodstock 69 et Mur de Berlin 89. On passe par les cases Boulevard Saint Michel mai 68 ou mariage raté. Vous et moi en quelque sorte, même si Woodstock c'était à distance.

Je n'ai pas envie, encore moins besoin, qu'on me raconte ma promo. J'y étais. Je veux qu'un livre me fasse voyager dans le temps ou l'espace, joliment ou douloureusement. J'ai détesté cette rédaction appliquée et ces chapitres dont les titres sont extraits de bluettes des années soixante, C'est ma première surprise-party ou J'irai pleurer sous la pluie. Non que je crache sur ces refrains de mes quinze ans, probablement nécessaires avant les choses autrement fondatrices du côté de Liverpool (curieusement presque passée sous silence, Liverpool). Mais ce catalogue systématique et à mon avis pas mal démagogique a glissé sur moi sans laiser la moindre trace. Un petit peu de temps perdu cependant, pas trop car ça se lit vite et s'oublie plus vite encore. Eddy chantait J'ai oublié de l'oublier et Johnny J'ai oublié de me souvenir de l'oublier. Moi, je n'oublierai pas le pensum de Gérard de Cortanze. Ou plutôt, si.
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J'étais en Italie. Mon guide touristique recommandait la lecture de cet auteur. Très prolixe, je n'avais pas les titres indiqués dans ma liseuse mais celui là y figurait.

Et bien j'ai fait un voyage mais très peu en Italie plutôt dans le temps.

Ce livre revisite les années 60. On a le droit à une playlist longue comme le bras.

La jeune femme, qui fait tourner toutes les têtes, s'émancipe. Mais de façon super égoïste... A part son nombril pas grand chose ne l'intéresse. Quant à ses 3 compagnons, ils sont également caricaturaux.

Bref une lecture si vous êtes nostalgique de cette époque, sinon sans intérêt.
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