"Etre fedeylin, c'est accepter"
"Un ami ne remplace pas un frère, mais il aide à supporte son absence et à accepter le destin."
La méditation est le fondement de la concentration. Et la concentration l'élément principal du vol
Accepter la vie. La mort. Accepter la douleur.
Accepter le destin. La marque.
Être fedeylin c'est accepter.
Les croyances des miens n’imprégnèrent et je me liai au peuple convaincu de la bonne parole dispensée par les Pères. Après tout, n'étaient-ils pas nos sauveurs?
Ma bulle. Douce chaleur. Lumière diffuse. Bien-être.
Je n’aurais jamais pensé revivre cette sensation, pourtant je flotte de nouveau dans les limbes. Comme j’aimerais retrouver la quiétude de mes premiers mois et l’insouciance d’alors… Je n’étais qu’un petit parmi
les trois mille fécondés sur le nénuphar de ponte. Un larveylin à peine formé.
Je roulais sur moi-même pour suivre la progression du Dor. Aujourd’hui, la lumière ne filtre plus à travers la membrane du cocon qui m’emprisonne. Les repères me manquent.
La brume du souvenir m’enveloppe et s’insinue dans les moindres replis de ma peau. Je me laisse aller. Je m’oublie et retourne au passé. Pour comprendre.
Cinq années à grandir sans inquiétude. J’appartenais encore à une génération porteuse d’espoir pour mon peuple. Avec les silhouettes des migrateurs et leurs terribles cris, un danger permanent planait mais je n’avais pas peur. Mon instinct m’assurait que ce n’était que le début d’une aventure plus grande. Après tout, les Pères Fondateurs veillaient sur nous. Mon corps imparfait évoluait lentement. Ma conscience s’étoffait. J’oscillais entre sommeil et éveil.
À travers la membrane opaque de ma bulle, le flou se précisa peu à peu. Il y eut d’abord le passage des nuages, poussés par de douces brises de chodoo, puis l’alternance des jours et des nuits. Les deux lunes, Olyne la rousse et Nooma la blanche, diffusèrent leur éclat et je devinai les contours de cocons identiques au mien. Mes semblables, proches et pourtant inaccessibles. Nous découvrions la vie côte à côte, soudés dans le silence de nos premières années.
Puis vinrent les murmures.
Ma bulle. Douce chaleur. Lumière diffuse. Bien-être.
Je n’aurais jamais pensé revivre cette sensation, pourtant me revoilà flottant dans les limbes.
Comme j’aimerais retrouver la quiétude de mes premiers mois et l’insouciance d’alors… Je n’étais qu’un petit parmi les trois mille fécondés sur le nénuphar de ponte. Un larveylin à peine formé.
Je roulais sur moi-même pour suivre la progression du Dor.
Aujourd’hui, la lumière ne filtre plus à travers la membrane du cocon qui m’emprisonne. Les repères me manquent.
La brume du souvenir m’enveloppe et s’insinue dans les moindres replis de ma peau. Je me laisse aller. Je m’oublie et retourne au passé.
Pour comprendre.
Chacun a sa place dans ce Monde. Ne pas l'accepter exposerait ce village au chaos.
La réalité de ma différence me frappa comme une gifle. Chaque fois qu'un espoir de normalité me traversait, les yeux de [XX] remplis d'horreur me revenaient en tête.
Un monstre.
Une aberration.
Une erreur.
Je n'étais que cela.
Je n'aurais jamais dû atteindre la berge. Je n'aurais peut-être même pas dû être fécondé. Ma mère n'aurait jamais dû pondre ma bulle.
Et Taranys créa les Fedeylins. Il leur offrit la connaissance pour bâtir et récolter. Puis Savironah se pencha sur ce nouveau peuple et lui donna la sagesse. Grâce à elle, les Fedeylins purent créer et transmettre.
Alors le couple divin se retira et la vie suivit son chemin.
[Extrait du Heilyk]
"Tous les soirs, nous échangions nos points de vue, nos tracas quotidiens et nos connaissances sur nos sociétés respectives..."