Ouvrir «
L'enfant et la rivière », c'est partir à la découverte d'un univers graphique au sein duquel on s'immerge comme en autant de tableaux-paysages que le dessinateur,
Xavier Coste, s'est plu à nous offrir. On tourne les pages et le voyage est un enchantement de formes et de couleurs.
Et l'histoire, me direz-vous ?
Xavier Coste a adapté le court roman d'
Henri Bosco, dont je connaissais seulement le titre si bien que je l'ai découvert avec cet album. On y fait la connaissance du jeune Pascalet : il se morfond dans la ferme de ses parents entourée de champs sans attrait, tandis qu'au loin la rivière, dont il lui est interdit de s'approcher, exerce sur lui un indicible attrait. Les passages du braconnier Bargabot, apportant les poissons qu'il y a pêchés, ne font qu'exacerber le désir de Pascalet de se rendre auprès du cours d'eau et il finit par y succomber.
Sur place, il est fasciné par l'univers qui s'ouvre à lui. Au cours de son exploration, il tombe sur un campement de bohémiens au sein duquel un enfant de son âge est retenu prisonnier et battu. Pascalet délivre Gatzo et c'est avec lui qu'il va poursuivre ses aventures auprès de la rivière, dans les bras de laquelle ils se cachent. le récit se déroule ensuite au rythme nonchalant des jours qui s'écoulent et des menues tâches à accomplir. Gatzo et Pascalet cultivent des frayeurs réelles ou imaginaires car dans les eaux miroitantes, le rêve n'est jamais loin.
Il y a peu de texte accompagnant ces planches magnifiques et j'ai aimé partager les quelques jours d'évasion contemplative de ces deux garçonnets. La fin de l'histoire m'a cependant décontenancée, il me semblait qu'il y manquait quelque chose pour qu'elle soit vraiment achevée. Pour en avoir le coeur net, j'ai voulu lire le texte d'
Henri Bosco (paru en 1945)… mais j'ai fini par le parcourir en diagonale (pourtant il est court), tant je m'y ennuyais et n'accrochais pas à l'écriture. Bref, tout ça pour dire qu'il manque effectivement un élément important qui se situe à la toute fin du roman d'
Henri Bosco, dommage. Pour le reste, l'adaptation en restitue bien l'ambiance, où la réalité peut côtoyer les songes.
«
L'enfant et la rivière » est un album somptueux. N'en attendez peut-être pas trop au niveau de l'histoire (qui m'a au demeurant davantage séduite dans la mise en images qu'en fait
Xavier Coste que sous la plume d'
Henri Bosco), mais laissez-vous dériver au fil du courant des pages et emporter par le flot de leurs couleurs : vous ne regretterez pas ce beau vagabondage aux abords d'une rivière.
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