Son père était de ces hommes qu'on aime et qu'on craint; son fils n'inspirait pas la peur, mais le respect. Il n'y avait vraiment pas de quoi faire tout un foin pour une où deux bouteilles-peut-être trois- disparues par magie.
Ça n'avait pas d'importance.
(P.96)
"Un roi ne doit jamais quitter son palais, parce qu'il ne sait pas ce qu'il peut trouver en retour, si retour il y a."
Son âme ressemblait à un miaulement sorti d un bunker.
[...] Cette nuit, Thomas était devenu un monstre, une carcasse burinée, taillée à la hache, un homme qui aurait eu un gésier à la place du cœur.
[...] Les vieilles du quartier disaient que l’âme de son père flottait au-dessus de lui.
[...] Les rumeurs circulaient : il bossait dur, même sous une pluie battante, sa mère se tapait le médecin – la belle affaire – il était coriace en affaires, violent avec les femmes.
[...] Jusqu’à la mort de Mary, Puppa resta avachi sur son siège, un mégot entre les dents, sans décocher un mot. Ce fut seulement après l’enterrement de la mère, un jeudi après-midi, que les vieux commencèrent à faire sauter les serrures. Puppa fut le premier à parler de Thomas.
A mesure que la nuit tombait, les champs autour de la ville prenaient des teintes rouge sang mêlées à des touches plus claires, fendues par les allées et venues des agriculteurs et des chiens de troupeau
Ils vivaient de ce qu'on leur avaient montré dans leur enfance, attachés à leur terre telles de jeunes pousses à un sol humide. ils n'avaient pas besoin du reste du monde pour s'en sortir dignement. Ils en étaient fiers, ils l'apprenaient à leurs enfants,qui, à leur tour, l'enseignaient à leur progéniture. La chaîne ne se brisait pas, personne ne se plaignait. Ceux qui quittaient le comté ne revenaient pas; leurs noms disparaissaient des conversations, leurs visages s'effaçaient à mesure qu'ils s'éloignaient. les anciens ne leurs accordaient aucune bienveillance, et si l'un d'eux revenait, il devait attendre plusieurs mois, voire plusieurs années avant d'être à nouveau considéré comme un homme à part entière
Non, vraiment, personne n’a jamais su.