Un parfum de Grand bleu, mais ici les baleines remplacent les dauphins.
Lynne Cox sait de quoi il retourne quand elle parle de la mer. Elle a été une nageuse extrême et compte à son actif de nombreux exploits, dont certains réalisés lorsqu'elle était encore adolescente : à quinze ans, elle pulvérise le record du monde (hommes et femmes confondus) de traversée de la Manche ; elle fait de même à dix-huit ans avec le détroit de l'Øresund entre le Danemark et la Suède ; elle a traversé le détroit de Béring, et accompli bien d'autres prouesses.
Tout ça pour dire que la mer n'a plus de secret pour Lynne Cox.
Cette courte lecture fut un régal.
L'auteur nous immerge dans son histoire et dans cet océan qu'elle aime tant. Elle nous offre de magnifiques descriptions de la mer et des sensations qu'on y éprouve.
Son récit est plein de poésie. L'eau grouille de toutes sortes d'animaux et l'élément liquide a une vie propre qui est très bien rendue.
La relation que Lynne noue avec un jeune baleineau est étonnante et émouvante. À travers elle, Lynne Cox nous fait prendre conscience de la beauté et de la fragilité du monde animal, et de la nécessité de respecter et protéger une nature que l'homme malmène bien trop souvent.
Un très beau texte, vivant et poétique, que les amateurs d'eau et de natation apprécieront certainement.
Phobiques s'abstenir : vous risqueriez de manquer d'air !
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Soudain, un long sifflement résonna au nord, suivi d'un deuxième, puis d'un troisième, encore plus bruyant.
Le baleineau était à vingt-cinq mètres de nous. Une fine brume blanche en forme de cœur jaillit des deux évents au sommet de sa tête et s'éleva au-dessus de l'eau. Son souffle dégageait une odeur de sel et d'huile, très différente de celui d'une baleine de Minke, plus proche quant à lui de l'haleine d'un chat ayant mangé un poisson.
Fascinée, je fis du surplace en battant des jambes et l'observai pendant qu'il s'avançait vers moi.
Énorme − plus de cinq mètres de long, soit la taille d'un petit voilier, et un mètre de large au minimum −, il respirait profondément toutes les quinze secondes environ, et le volume d'air qu'il exhalait à chaque fois me rendait encore plus consciente de ses magnifiques proportions.