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♫Des milliers d'hommes d'affaires
Le nez dans le journal
Rien d'autre à faire
J'ai pas de costume sombre
J'ai pas de conversation
Et puis, j'ai peur de l'avion
Bienvenue dans le piège
Une voix de velours
Qui dit, "sous votre siège
La veste de secours"
Faut qu'il y en ait un qui tombe
C'est peut-être le bon
J'ai peur de l'avion♫
-Francis Cabrel-1989-
----♪----♫---🛫---👻---🛬---♫----♪----
Complètement destructuré
faut que tu te laisses pénétrer
par le graphisme savant
faut que tu sois joyeux et rassurant
prendre toute ton ampleur picturale anthume
tu dois être déclinable
Nagoya, les gens saouls généralement en costume...
saouls et impeccables
Un Bonze Zen, un faux Mormon
Elle dit que j'suis "kawai", je suis mignon
Les bonzes, ils dialoguent avec les dieux
Je suis touché, interpelé pas spécialement odieux
Tour Eiffel sympathique en short, fantastique
Le saké émousse tout regard critique
Le propos redevient incohérent
reste le chant diphonique
Emettre deux chants conjointement
les fréquences créent des boules de voix
je ne crois que ce que je vois
cendriers remplis de mégots froids
Rebond d'une bulle rassure sur l'au-delà.
se retrouver tout neuf
La Corrèze pond dense
le chauvinisme quand on y pense
n'est plus qu'une tête d'oeuf
Graphisme anxiogène voire ringard
Subtilités d'un stratagème
les voyages forment le regard
concept d'un dessin en devenir,
je vous raconte ma vie àvenir...
Le dessin ma passion,
mais j'ai peur de l'avion...




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Dans ce récit drôle et déroutant, Nicolas de Crécy nous expose ses interrogations et états d'âme quant au processus créatif et à la sincérité de l'art dans son rapport à la réalité du monde moderne.

La réalisation graphique est somptueuse. Un trait faussement brouillon, vif et expressif (stylo bille ?) en noir et blanc dans la première partie et qui s'enrichit de « brou de noix » dans le second volet. du bonheur.

Intellectuellement, je suis, à peine, plus réservé. Totalement conquis par l'épisode carnet de voyage brésilien ainsi que la confrontation pleine d'humour de l'auteur avec son oeuvre, j'ai trouvé l'épisode japonais moins convaincant. Si j'ai aimé le concept original du « patatoïde » en quête d'inspiration graphique ainsi que le contraste plus terre à terre du manager en décalage complet avec le zen du pays du soleil levant, j'ai, en revanche, quelque peu décroché sur certains aspects oniriques de l'histoire. Enfin, certains questionnements de l'auteur me sont apparus plutôt obscurs mais parleront peut-être mieux aux âmes d'artiste.

Un album à plusieurs niveaux de lecture, très beau, assez passionnant, et bourré d'idées.
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Le voilà l'album, celui qui nous dit pourquoi, celui qui nous explique qu'on y pigera de toute façon jamais rien. Bien sûr, ce n'est pas un album, c'est un journal, une somme de références captées par une plume. Bien entendu ce n'est pas un album, c'est un journal vous dis-je, un nécessaire à reproduction, une revisionneuse essoreuse d'émotions, un prisme 2D pour un monde mono-centré sur la subjectivité, forcément. De Crecy y est intelligent, suprêmement. Il y trône en empereur créateur sur une oeuvre dans laquelle les dessins et les iconographies sont des dieux. Parce qu'après tout qu'est-ce qu'un dieu sinon une façon personnelle de penser l'inpensable, de se représenter l'absolu ?
Il s'agit bien là de la tentative de ce "journal d'un fantôme", ne nous y trompons pas, il s'agit de donner à voir la monstruosité créatrice de l'idée qui sommeille, qui germe lentement dans un cerveau créateur d'idoles. Pour le dessinateur, cette monstruosité s'appelle dessin, elle est la capacité à donner à voir sa vision du monde. Elle est la preuve que le monde n'existe que quand on le regarde, elle figure en quelque sorte. Dessiner revient à figurer sa subjectivité et De Crécy nous le démontre divinement bien.
Intéressant et bigrement bien réalisé, cet album étonne par l'intelligence de sa mise en abîme. On y cause de rien de moins que de la création de cet album lui-même, au travers du journal donc, mais aussi en montrant son cheminement graphique, son inventivité formelle.
De Crecy y plante ses doutes et ses errements sans jamais se départir de son idée motrice, il nous dessine sa propre angoisse créatrice, égratignant au passage avec élégance les figures très sexuées de la bande dessinée contemporaine. On se concentre sur le dessin, sur sa faconde évidente qui provoque inévitablement autant de niveaux de lecture qu'il existe de subjectivités pour le voir.
Bref, un grand album, un point de départ sans doute pour le lecteur, en tout cas pour moi le moyen de relire certains de ses livres avec un regard neuf.
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J'aime les dessins de Nicolas de Crécy, son crayonné parait approximatif mais en fait il possède une très grande maîtrise du crayon, il utilise plusieurs techniques. L'histoire passe presque au second plan, elle nous emmène du Japon à paris en passant par le Brésil, on y visite Nagoya, Recife et Paris (entre autres). le journal d'un fantôme explique bien le thème, un être sans forme qui peut devenir polyforme sous la houlette d'un manager français lourd et dragueur. On découvre leurs rencontres au fil de leurs pérégrinations.
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L'histoire d'un dessin.
Une bande dessinée croquée en noir et blanc par un Nicolas de Crécy qui retrace avec humour l'autobiographie d'un dessin, de sa naissance à sa forme finale. On y découvre une esquisse, un bout de dessin, quelque chose qui ressemble davantage à une patate, qui se cherche, qui doit se définir....
Un monologue silencieux entre le créateur et une partie de lui-même. Un voyage où le suivra sans cesse sa création, son ébauche, semé d'aventures et de découvertes.
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Avant de se figer...

Dans de nombreux domaines, et régulièrement, des créateurs (dessinateurs, écrivains, cinéastes, architectes, etc.) s'interrogent sur la nature de leur "travail", sur le processus de création, et font de cette réflexion une oeuvre.
C'est ce que fait Nicolas de Crécy avec ce "Journal d'un fantôme".

Cette introspection est généralement bénéfique pour son auteur, mais la transmission de cette démarche peut s'avérer ennuyeuse pour le lectorat.
J'ai apprécié ce livre. Parce qu'on ne croule pas sous le texte (certain diront que c'est quand même un peu intello), et parce que le propos passe aussi par l'image. C'est la moindre des choses que j'attends d'une bande dessinée...
Chose non négligeable, on en a pour son argent en matière de dessin ; qualité et quantité (environ 220 pages).

Le récit s'ouvre sur les déambulations, dans des rues japonaises, d'un personnage à la forme mouvante ("le fantôme"), d'un ectoplasme tentant de s'imprégner d'influences stylistiques et culturelles, de vivre quelques expériences pour acquérir du caractère, de la personnalité. Mais le temps s'écoule et son "manager", qui va bientôt le rejoindre en terre nippone, a des préoccupations et des impératifs mercantiles à lui imposer. Il doit être prêt à être commercialisé dans un délai réduit, et pour cela, prendre une forme définitive.

Nicolas de Crécy utilise divers procédés graphiques, mais principalement du croquis N&B (surtout blanc d'ailleurs), pour nous livrer cette réflexion non dénuée d'humour.
Ce "journal d'un fantôme", donc d'une créature (Mais oui voyons, les fantômes n'existent pas !), est surtout le "journal d'un créateur". Il évoque diverses contingences et nécessités qui interviennent dans le processus de maturation, montre ses questionnements sur les choix de sujet, de cadrage, de moyens d'expression à utiliser, etc.

Je me demande si le concepteur de "Footix", pour le mondial 98 de football, s'était posé autant de questions...?
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