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Visa Transit tome 2 sur 3
EAN : 9782075130974
136 pages
Gallimard Jeunesse (14/10/2020)
3.73/5   77 notes
Résumé :
Fin juillet 1986, à la frontière des républiques socialistes de l'Orient. Après avoir traversé l'Italie, la Yougoslavie et la Bulgarie, Nicolas de Crécy et son cousin Guy poursuivent l'aventure à bord de leur vieille Citroën Visa. Les heures passent au rythme de la route et de la musique des mots, jusqu'à la découverte d'Istanbul, ce spectaculaire passage entre deux mondes...
Dans cette odyssée qui n'a pas de destination, mais doit les mener le plus loin pos... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Comme une discipline qui allie l'errance et la création
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Ce tome est le second d'une série indépendante de toute autre, faisant suite à Visa Transit, tome 1 (2020) qu'il faut avoir lu avant. La première édition date de 2020. Il est l'oeuvre d'un auteur complet : Nicolas de Crécy, scénariste, dessinateur et coloriste. Il compte 126 pages de bande dessinée. le tome se termine avec une carte en double page et un trait rouge retraçant le périple des deux cousins, une photographie de la Visa dans une zone à l'herbe courte et jaune devant des montagnes, et la référence des ouvrages d'Henri Michaux et Max Jacob d'où sont extraits les citations contenues dans le livre.

Chapitre IV : la mosquée bleue. Fin juillet 1986, Nicolas et son cousin Guy se trouvent en Bulgarie, toujours conduisant leur Citroën Visa Club dont le moteur produit un ronronnement continuel. En suivant les rives de la Mer Noire, la route ne menait pas jusqu'en Turquie. Elle s'arrêtait net, après la dernière maison du village de Rezovo, pour se terminer en un chemin de terre, une impasse. Voilà comment s'incarnait à cet endroit précis, la limite entre les républiques socialistes et l'orient. Rien de spectaculaire. Quelques mètres plus loin coulait la rivière qui séparait les deux mondes, un lieu qui allait devenir, vingt ans plus tard, l'extrémité sud-est de l'Union Européenne. Nicolas conduit : il fait demi-tour pour revenir en arrière et se diriger vers les zones montagneuses. La route est déserte, et les deux cousins la trouvent déserte. Ils sont en train de cloper, et ils évoquent les prisons turques dont l'image leur est parvenue par le film Midnight Express, d'Alan Parker.

Nicolas et Louis arrivent au poste de frontière, et ils doivent répondre aux questions d'un douanier peu commode, avec son uniforme, sa casquette et ses lunettes noires. Avec un collègue, il leur fait signe de se garer sur le côté, et ils procèdent à une fouille en règle du véhicule. Au bout de quelques minutes, il les interpelle pour savoir ce que sont les livres à l'arrière, en agitant un exemple de la cantatrice chauve : Guy ne se démonte pas et répond que c'est un livre d'Émile Zola. Puis désignant la pile de bouquins par terre, il leur demande si c'est un trafic, ou de la propagande. Il passe ensuite vers l'avant du véhicule, et en désignant le radar 2000, exige de savoir ce que c'est. Finalement, ils peuvent reprendre la route avec leurs livres. Nicolas estime que le douanier s'est bien moqué d'eux, car il 'a vu faire un clin d'oeil à son collègue. Il estime qu'il s'est amusé à leur faire peur parce que lui et son cousin sont libres, et lui non. Côté turc, le fonctionnaire avait tamponné leur passeport de manière détendue, mais les cousins ne s'imaginaient pas une seconde le gros problème que ces mêmes tampons leur causeraient à la sortie du pays. Ils continuent leur discussion : Guy est d'avis de jeter tous ces livres en profitant des poubelles turques. Nicolas suggère d'en déposer un tous les cent mètres, comme ça, s'ils ont un problème, quelqu'un pourra retrouver leur trace. Ils profitent d'une descente pour lancer la voiture à fond, tout en s'amusant à répéter les syllabes de Mustafa Kemal Atatürk, juste pour le son.

En entamant ce deuxième tome le lecteur a encore le premier en tête, en particulier il sait qu'il comporte une dimension d'exercice de style, ou plutôt de travail de mémoire, de reconstitution artificielle à partir de souvenirs que les années passées ont déformés, une réflexion sur la nature de la mémoire, et la citation de Diderot en exergue du tome 1. Mais dans le même temps, il est tout de suite fasciné par cette forme de tourisme par procuration. Comme dans le tome 1, les deux cousins parcourent du chemin : passage de la frontière pour sortir de Bulgarie et entrer en Turquie, routes de campagne désertes, rues d'Istanbul, souvenirs de vacances au bord du lac des Settons dans la Nièvre, évocation d'une terrasse de café ensoleillée à Marseille, nuit à la belle étoile en pleine campagne, long séjour à Vitebsk et visite de la ville, et même un petit détour par la centrale nucléaire de Tchernobyl. Même si les cousins continuent à se tenir éloignés de tout monument, même de la mosquée Sultanahmet (dite mosquée bleue), les pages procurent la sensation de faire du tourisme. Les deux premières planches permettent d'admirer un magnifique lever de soleil, avec la voûte étoilée s'éclaircissant au fur et à mesure de ces 4 cases de la largeur de la page pour virer à un délicat orange. Alors que le récitatif évoque la route en cul-de-sac, les images montrent cette rue qui se terminent en chemin de terre, avec un savoir-faire étonnant, les traits un petit peu irréguliers, comme tremblés, donnant l'impression d'une grande précision.

Ainsi à plusieurs reprises, le lecteur ralentit sciemment sa lecture pour pouvoir profiter du paysage. Les méandres de la route dans une forêt de sapin. le capharnaüm de la circulation automobile à l'entrée d'Istanbul, particulièrement stressant du fait de la présence de piétons, de carrioles à cheval. La traversée du Pont des Martyrs du 15-Juillet et la vue magnifique sur le Bosphore qui évoque à l'auteur une peinture de William Turner (1775-1851), De Crécy réalisant un bel hommage à ce peintre. Les rues d'Istanbul avec leurs maisons en bois tordues et les maisons ottomanes, ainsi que la découverte de la vue de la mosquée bleue. La route qui continue de serpenter cette fois ci entre deux étendues d'herbe jaunies par le soleil. Un magnifique ciel chargé d'orage dans une peinture en double page pour l'ouverture du chapitre VI Suprématisme. Les méandres du fleuve Bérézina vus du ciel. le coucher de soleil qui n'en finit pas dans la ville de Vitebsk, puis la promenade de jour dans ses rues ensoleillées. La pièce où Nicolas travaille dans cette ville à l'occasion d'un festival des arts graphiques. le lecteur éprouve la sensation d'en voir beaucoup plus que dans le tome 1, et il se rend compte de la précision des dessins qui conservent pourtant leur allure de croquis, donnant une impression un peu tremblée. La mise en couleurs donne une impression naturaliste, très simple, mais là encore si le lecteur laisse son regard s'y attarder un peu il les voit autrement. En page 120, l'avatar d'Henri Michaux évoque ses propres dessins et son économie de moyens pour les réaliser : quelques traits et quelques taches suffisent à montrer, à évoquer efficacement, alors que la suite de 4 cases fait l'effet d'un zoom sur son nez, jusqu'à faire apparaître les petits traits encrés et les tâches de peinture, illustrant ainsi son propos.

Cette transformation visuelle en évoque une autre sur les mots. Avec ce zoom faisant apparaître les traits et les couleurs en grossissant une petite zone du dessin, l'artiste leur fait perdre leur sens global, la dernière case s'apparentant à des tâches noires informes et erratiques, avec quelques pointes de couleurs, ayant perdu tout pouvoir représentatif, pour ne plus être qu'une composition abstraite, un assemblage semblant être le fruit du hasard. de la même manière, en page 18, les cousins s'amusent à répéter le nom Mustafa Kemal Atatürk (1881-1938) jusqu'à ne plus entendre que les sonorités, que les sons semblent assemblés de manière arbitraire, totalement détachés du sens qui leur est attribué par le langage. Dans une situation comme dans l'autre, il est question de revenir aux éléments constitutifs, soit de de la représentation picturale, soit de la parole, comme s'il était possible de cerner ces matériaux réduits à leur portion congrue, à partir desquels tout le reste est construit. Ces passages résonnent dans l'esprit du lecteur avec le thème central de cette oeuvre : le travail de mémoire, son fonctionnement, la manière dont la mémoire reconstitue des souvenirs, peut-être également à partir d'éléments simples.

Comme le premier tome, celui-ci charrie également de nombreuses références culturelles et historiques : le film Midnight Express (1978), William Turner (1775-1851), Henri Michaux (1899-1984), Max Jacob (1876-1944), Canaletto (1697-1768), Raoul Dufy (1877-1953), Franz Kafka (1883-1924) et son Odradek, Marc Chagall (1887-1985), Andreï Tarkovski (1932-1986), Piet Mondrian (1872-1944), Michel-Ange (1475-1564), Kasimir Malevitch (1878-1935, créateur du suprématisme, un mouvement d'art moderne). Côté histoire : Valéry Giscard d'Estaing et les diamants de Bokassa, Alexandre Loukachenko, la catastrophe nucléaire de Tchernobyl le 26 avril 1986, le premier accident nucléaire à Saint-Laurent-des-Eaux en 1969. C'est l'occasion pour l'auteur d'intégrer des réflexions personnelles sur le tourisme qu'il abhorre, sur les agences communication qui effectue des réhabilitations culturo-ludiques pour rendre un lieu attractif aux touristes, ou encore sur sa répugnance relative à l'altérité physique. C'est aussi la suite de sa réflexion sur la mémoire, qu'il compare son fonctionnement à l'écoulement du fleuve Bérézina, ou qu'il évoque une particularité du dessin celle d'inscrire durablement dans le cerveau tout l'environnement (odeurs, sons, ambiance, température) tels qu'ils sont au moment où on pose le trait sur la feuille. À ce titre, le dessin est un excellent extracteur, rehausseur et diffuseur mémoriel. Cela peut fonctionner sur 30 ou 40 ans, voire plus. Il continue également à évoquer l'empreinte indélébile des oeuvres d'Henri Michaux sur lui, son sentiment de s'être approprié des pages entières de son oeuvre. Ce n'est qu'en gardant à l'esprit cette réflexion sur les processus de la mémoire, que la structure de cette bande dessinée fait sens pour le lecteur : par exemple, la pertinence de consacrer 41 pages à une digression en 1996, ou encore Henri Michaux à moto effectuant une filature de la Visa Club, puis une discussion entre son spectre, celui de Max Jacob et celui de Nicolas.

Ce deuxième tome comble toutes les attentes du lecteur : une virée touristique très personnelle, des kilomètres avalés, l'évocation d'une époque révolue, une immersion dans le paysage culturel et historique de l'auteur, des paysages à couper le souffle, une remémoration savamment composée, filant le thème de la matière changeante des souvenirs, de la fluidité de la mémoire.
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Deuxième tome de ce voyage en Citroën Visa, en 1986, de la France à la Turquie. Nicolas et son cousin arrivent enfin en Turquie. C'est un voyage à la fois exotique et réel, celui d'une époque où le tourisme de masse commençait à peine, celui d'un circuit hors des sentiers battus, celui d'une jeunesse en quête de repères, artistiques, culturels, d'une jeunesse insouciante et encore naïve. Les aquarelles de Nicolas de Crecy donnent à cette aventure une ambiance magique et surréaliste.

Dans ce second volet, l'auteur reviendra sur un autre voyage, à Vitebsk, Biélorussie, en 1996, la ville de Chagall, Zadkine et Malevitch. Un séjour édifiant. L'auteur nous offre une réflexion sur la création, sur sa relation au pouvoir. L'ensemble nous présente quelques impromptus sur une ensemble de sujets variés, comme une quête initiatique, ce qu'est en réalité tout voyage digne de ce nom. Henri Michaux accompagne toujours nos deux compères qui semblent effectuer là, leur voyage Ailleurs ou en Grande Garabagne e même temps qu'en Turquie.

Cette série autobiographique nous donne quelques ouvertures sur l'oeuvre de Nicolas de Crécy. Une lecture enrichissante.
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Nos deux voyageurs (Nicolas et son cousin Guy), poursuivent leur odyssée à travers la Turquie, l'Ukraine et la Biélorussie. Leur Citroën Visa brinquebalante, qui fait un bruit tonitruant, dont le chauffage reste bloqué sur chaleur lorsqu'il fait étouffant et sur froid lorsqu'il gèle, tient miraculeusement le coup, puisque, à part quelques événements mineurs, elle parcourra vaillamment des milliers de kilomètres.
Les deux garçons prennent le volant à tour de rôle. Si la vénérable automobile manque rendre l'âme dans les montées, elle frôle les 130 km/h en descente. Il faut se laisser guider un peu au hasard. Il n'est pas rare qu'une belle route goudronnée se mue soudain en chemin de terre, qu'un troupeau de chèvres obstrue le passage, qu'une ville ne soit qu'un inextricable enchevêtrement de véhicules « camions, mobylettes, charrettes, vélos, ânes, brouettes ainsi [que] piétons qui pouvaient surgir à tout moment entre deux voitures. »
Puisque j'avais acheté les deux tomes ensemble, j'ai bien dû lire le second, malgré le sentiment très mitigé que m'avait laissé le premier.
Les dessins ne me plaisent pas, les couleurs me semblent ternes. J'avais espéré au moins en apprendre plus sur des pays que je ne connais pas et ne visiterai jamais. Hélas, l'auteur nous offre peu de paysages, à part montagnes ou étendues désertiques. Lorsqu'il atteignent Istanbul, un garçon volubile et qui parle très bien le français leur propose de leur servir de guide. Ils arrivent à la mosquée bleue. Malheureusement pour nous, nous ne la contemplerons que de l'extérieur. Nicolas accumule les prétextes : « J'ai mal au dos, j'ai faim (…) il fait trop chaud ! Et ça va nous prendre des plombes. » Enfin : « Moi, aller visiter des vieux trucs, ça me pompe l'air ! »
Tous les bruits, les douleurs, sont représentés par des flammes de couleur qui déchirent les pages et c'est fatigant.
Les sauts dans le temps sont nombreux, on retrouve les protagonistes âgés d'une dizaine d'années, quand les cousins inventaient des jeux étranges et stupides pendant leurs vacances au camping, on saute dans le futur (en 1996) lorsque l'auteur est invité en Biélorussie au « Festival Marc Chagall ». Les deux adultes semblent retomber en enfance, car, dès qu'ils prennent un peu de vitesse, ils en profitent pour sortir la tête par la vitre afin que le vent de la course leur déforme le visage. Et c'est horrible !
Henri Michaux (son fantôme) est immense, il poursuit notre auteur et est, cette fois, accompagné de Max Jacob. J'ai ressenti une impression de confusion et j'étais contente d'enfin terminer l'histoire.
Je ne sais si un volume 3 st prévu, mais, si c'est le cas, ce sera sans moi.
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L'opus 2 de Visa Transit narre le voyage en Citroën Visa de l'auteur et de son cousin en Bulgarie et en Turquie, l'été 1986. Ce carnet de voyage, fantaisiste et fantastique (avec l'irruption de Max Jacob et le fantôme inquiétant de Henri Michaux) m'a laissée assez perplexe. le dessin est superbe, la mise en couleur somptueuse, mais l'absence de scénario se fait cruellement sentir. Les deux compères voyagent sans faire de véritables rencontres, manifestent peu d'enthousiasme pour découvrir les chefs-d'oeuvre de l'architecture : aller à Istanbul et refuser de visiter la mosquée Bleue au motif que c'est un lieu touristique, il faut le faire !
Faute d'avoir grand-chose à dire sur un voyage monotone, Nicolas de Crécy convoque quelques allers-retours dans le temps : ici un souvenir d'enfance, là une résidence d'artiste en Biélorussie. Michaux passe sur sa moto incognito et offre quelques leçons obscures.
Au final, une déception, car le talent graphiste de Nicolas de Crécy s'apprécierait encore plus adossé à une narration plus riche et mieux structurée.
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Rappel : Été 1986, début d'un voyage en visa pour deux cousins, dont l'auteur Nicolas de Crécy, qui n'ont d'autre but que de voir jusqu'au cette antiquité les conduira.
Ce sera l'occasion après la France de traverser l'Italie et la Yougoslavie.

Avec la Tome 2 nous arrivons en Bulgarie pour continuer ensuite en Turquie.

Autant le dire immédiatement même si les longueurs sont moindres, les dessins plus riches, je ne me mettrai pas dans les listes des futurs lecteurs du Tome 3.
La lecture reste fastidieuse et les flash-backs toujours autant porteurs de confusion. L'histoire peine à trouver un rythme car ce carnet de voyage ne contient pas véritablement de relief.
Les dialogues avec Henri Michaud, revenu de l'haut-relief delà car Nicolas de Crécy reprend certains de ses textes, apporte un côté loufoque non difficile à suivre.
Dommage
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Je découvris au matin une ville différente : turnerisée à la tombée du jour, elle était maintenant plus proche d'une peinture de Canaletto, voire même de Raoul Dufy… ou à la limite d'un cliché de carte postale. Mais une carte postale un peu jaunie, aux matières rugueuses travaillées par le temps, pleine de lumières, de poussières, de mouvements et de reflets. On se laissait porter par les spectacles des rues, sans but précis. Il y avait presque trop à regarder. Istanbul est une ville qui gratte les yeux, aucun doute là-dessus ; j'avais presque envie de dessiner. Alors qu'en voyage, par principe, je ne dessine pas.
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(Étape à Istanbul)
Soleil, temps sec, il était l'heure de faire fonctionner nos jambes plutôt que les pistons de la visa. Je découvrais au matin une ville différente : turnerisée à la tombée du jour, elle était maintenant plus proche d'une peinture Canaletto, voire meme de Raoul Dufy... ou à la limite d'un cliché de carte postale. Mais une carte postale un peu jaunie, aux matières rugueuses travaillées
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Je n'aime pas les grandes villes. Les lieux touristiques me donnent la nausée. Et plus la ville est vaste et ancienne, plus ceux-ci sont nombreux. Ils ne me donnent pas la nausée par leur nature même, qui est souvent admirable, mais par l'organisation touristique qui en altère toujours la singularité. Comme un parcours obligé qui nous impose sans échappatoire le rôle du visiteur grégaire et monétisable.
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Un fantôme perdu était couché. Moi sans doute. Un sillon traversait ce géant immobile pendant que des fumées, des coupures, des déchiquetages torturaient ce No man's land. […] Ce jour-là, ils noyèrent le chef de cabinet et trois ministres. La populace était déchaînée. La famine de tout un hiver les avait poussés à bout. Je craignis un moment qu'ils n'en vinssent à piller notre quartier qui est le plus riche. "Non, non, me dit-on. N'ayez aucune crainte à ce sujet. C'est visiblement le spectacle 90, avec ses annexes naturelles, le 82 et le 84, et les spectacles généraux. Mais pour être sûr, on va demander." - Henri Michaux
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Nous nous sommes perdus évidemment, et parfois les routes, pourtant assez larges, s'arrêtaient net. Il fallait revenir sur nos pas pour retrouver les petites bifurcations improbables qui nous relançait dans la bonne direction. Nous étions les princes modestes d'une route aléatoire.
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Videos de Nicolas de Crécy (29) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolas de Crécy
En 1999, au milieu des clips au budget faramineux qui mettent des stars devant et derrière la caméra, une petite vidéo graphique s'échappe. Elle va à la fois définir l'ambiance visuelle de la French Touch électronique, alors en pleine ébullition, et donner le ton de la publicité pour la décennie à venir.
Dans une ville entièrement construite à l'aide de typographies mouvantes, le clip de “The Child”, du DJ Alex Gopher, réalisé par la jeune agence de pub parisienne H5, raconte une histoire visuelle et sonore, en s'inspirant de l'ambiance de l'époque. Celle de bidouilleurs d'électronique pour qui les aspects graphiques et musicaux vont de paire.
Des pubards qui clippent, des clippeurs qui réalisent des pubs, des pubs qui reprennent des concepts de clips… Qu'importe le support alors, l'idée prime et peut même être recyclée. Quelques années plus tard, “The Child” donnera “Logorama”, court-métrage d'animation sorti en 2011 et toujours réalisé par H5 : un petit film où se sont des logos de grandes marques qui forment une histoire. Une mise à jour – avec un ajout de message politique en prime – de leur concept de ville en typographie qui va rafler un oscar, un César et un prix à Cannes. Un peu comme si, finalement, c'est un clip français qui avait gagné de prestigieuses récompenses cinématographiques internationales.
La playlist YouTube des clips cités dans l'épisode 3 : https://www.youtube.com/playlist?list=PLVqfjXoCgKbYpbasiEVulU18WbsVMISEG
Épisodes précédents : 1/ Comment un “Cargo” a placé la France sur la carte du clip https://www.youtube.com/watch?v=isSA-gKlxmc&list=PLVqfjXoCgKbaRd0gJl2__TpyXBzCMBSSo&index=1&ab_channel=Telerama
2/ Comment un clip français a fait tomber toutes les frontières https://www.youtube.com/watch?v=541NDNzYSTc&list=PLVqfjXoCgKbaRd0gJl2__TpyXBzCMBSSo&index=2&ab_channel=Telerama
Prochain épisode : jeudi 16 décembre, à 18h. “Comment le clip de rap est passé du béton (des cités) au sommet (de la Tour Eiffel)”
LE CLIP FRANÇAIS Une websérie de Télérama ÉCRITURE ET NARRATION Jérémie Maire RÉALISATION Pierrick Allain TOURNAGE INTERVIEWS Pierrick Allain François-Xavier Richard PRODUCTION Basile Lemaire Avec l'aide de Thomas Bécard ---- CLIPS et EXTRAITS “Miami”, Will Smith, 1998, Wayne Isham “La nuit je mens”, Alain Bashung, 1998, Jacques Audiard “Ray of Light”, Madonna, 1998, Jonas Åkerlund “The Child”, Alex Gopher, 1999, Antoine Bardou-Jacquet et Ludovic Houplain “Logorama”, 2011, François Allaux, Hervé de Crécy et Ludovic Houplain “Le patron est devenu fou”, Étienne De Crécy, 1996, Marie de Crécy “Moon Safari”, Air, 1998 “Around the World”, Daft Punk, 1997, Michel Gondry “Midnight Funk”, Demon, 1999 “The greatest album covers of jazz”, Earworm, 2018, Vox “Une journée en enfer”, 1995, John McTiernan “God Bless the Child”, Billie Holiday, 1956 “Flat Beat”, Mr. Oizo, 1999, Quentin Dupieux “Night Owl”, Metronomy, 2016, Quentin Dupieux “Flat Eric”, Levi's, 1999, Quentin Dupieux “Crispy Bacon”, Laurent Garnier, 1997, Quentin Dupieux “La Ritournelle”, Sébastien Tellier, 2005, Quentin Dupieux “Party People”, Alex Gopher, 1999, Quentin Dupieux “Commute”, Photoshop, 2020, Antoine Bardou-Jacquet “Remind Me”, Royksopp, 2001, H5 “Expert en énergie”, Areva, 2004, H5 “Twist”, Goldfrapp, 2003, H5 “Touran train fantôme”, Volkswagen, 2007, H5 “Brainwashed (The Making Of)”, George Harrison, 2002 Cérémonie des César, 2011, Canal+ Cérémonie des Oscars, 2010
ANIMATIONS Vecteezy REMERCIEMENTS H5 Translab Mastering Studios Réalisé avec le soutien du CNC Talent Télérama - décembre 2021
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