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Citations sur Fausse piste (67)

Il existe une croyance à la fois moderne et désuète selon laquelle l'information finit par créer du savoir. Cette croyance est habilement contrebalancée par le cliché selon lequel plus on en apprend, moins on en sait. Ces deux idées contiennent sans doute leur part de vérité, mais ni l'une ni l'autre n'est véritablement utile pour quiconque s'intéresse à l'animal humain.
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Nos corps nous trahissent sans arrêt. En proie à un chagrin et à un égarement qui devraient le figer, notre cœur continue à vaquer à son devoir comme si de rien n'était. Des cellules se flétrissent comme de la cendre à chacun de ses battements, mais ce n'est jamais sous l'effet de la tristesse. Et le désir résiste.
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Je ne lisais même pas de romans policiers parce que je les trouvais trop compliqués.
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Je crains de ne pas comprendre ce que vous voulez dire.
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Une voiture pleine d’ivrognes passa en hurlant sur le pont de Ripley Avenue, puis descendit en trombe par la rampe juste au-dessus de nos têtes, fuyant dans la nuit par les rues noires et trempées, vers le bercail ou vers un autre bar plein de lumière joyeuses et de musique et de danse et de femmes en sueur aux yeux brillants et aux lèvres comme des pétales de rose fanées.
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— Fils, dit-il sans préambule, ne fais jamais confiance à un homme qui ne boit pas, parce que tu peux être sûr que c’est un bien-pensant, quelqu’un qui sait toujours où est le bien et où est le mal. Certains de ces hommes sont bons, mais, au nom de la bonté, ils sont la cause de l’essentiel des souffrances de ce monde. Ils se posent en juges, se mêlent de tout. Et aussi, fils, ne fais jamais confiance à un homme qui boit mais refuse de s’enivrer. Ces hommes-là sont souvent effrayés par quelque chose de très profond en eux. Ils ont peur d’être lâches, ou d’être idiots, ou d’être méchants et violents. Tu ne peux pas faire confiance à un homme qui a peur de lui-même. Mais parfois, fils, parfois tu pourras faire confiance à un homme à qui il peut arriver de s’agenouiller devant une cuvette de toilettes. Il y a des chances pour qu’au passage il apprenne quelques trucs à propos de l’humilité, à propos de sa part de stupidité humaine naturelle, et à propos de l’attitude qui pourrait lui permettre de se survivre à lui-même. C’est foutrement dur de se prendre trop au sérieux quand tu vomis tes tripes dans une cuvette de toilettes sale.
Puis il se tut un long moment, et ajouta :
— Et enfin, fils, ne fais jamais confiance à un ivrogne s’il n’est pas à genoux.
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Je n’aurais peut-être pas dû me sentir si supérieur, pas alors que je marchais dans la rue avec les poches pleines d’argent sale, pleines d’un argent que j’avais gagné par le mensonge, que je garderais en persévérant dans le mensonge, puis que je dépenserais sans le moindre remords. Mais bon, c’était un des immenses avantages qu’il y avait à vivre aux USA : la foutue supériorité morale s’y achetait pour pas un rond.
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— Vous avez l’air d’une femme qui a besoin d’un baiser de bonjour, dis-je d’une voix pleine d’allant, mais elle m’avait déjà refermé la porte au nez.
Une famille de touristes – des vacanciers échappés d’un enfer suburbain quelconque – passa en file indienne en me jetant des regards furtifs du coin de leurs yeux bouffis de sommeil. Le démon qui ouvrait la marche était orné de bigoudis bleu électrique ; les lutins de derrière arboraient des gilets de cuir et brandissaient des colts de cow-boy ; et le pauvre diable pris au milieu courbait l’échine en s’affaissant vers un cercle de l’enfer plus vil, plus ulcéreux. Ils ne furent pas plus surpris que moi quand la porte s’ouvrit de nouveau et qu’une vive apparition dans les tons rouges et verts se faufila par l’ouverture, me bénit de ses lèvres douces et fatiguées, puis se retira rapidement à l’intérieur avant que j’aie le temps de la prendre dans mes bras.
— Arrête de regarder les gens, Leonard, grogna la sorcière – mais Leonard regarda tout son saoul.
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Fatigué de moi-même, je fis un dernier tour dans le complexe du Riverfront, espérant voir Vonda Kay s’aventurer sous la pluie. Nous pourrions rentrer à la maison, prendre un petit déjeuner, fumer un peu d’herbe et dormir en se laissant bercer par le son du ruisseau, le doux bruissement des épines d’épicéas, avec la chaleur placide de deux vieux vétérans aux nerfs ruinés par de trop longs séjours dans les tranchées de l’amour et du désastre. Mais elle sortit du bar au bras de quelqu’un d’autre.
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Dans les brumes du sommeil elle vint enfin à moi, battant des ailes dans les pulsations fraîches du vent, son ventre serpentin, ange et reptile, cheveux de flammes, cheveux de fleurs de sang écloses, mains froides, doigts de glace, larmes brûlantes, mains qui me tiennent encore, me serrent contre sa douce poitrine, me bercent et chantent, geignements faibles, bruit d'un enfant qui pleure, s'il te plaît retiens-moi, et elle tenait mon visage, ma tête fêlée comme un œuf chu...
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