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Nicolas Richard (Traducteur)Daniel Lemoine (Traducteur)
EAN : 9782070412594
413 pages
Gallimard (23/03/2000)
3.64/5   71 notes
Résumé :
Le détective privé Milo a été spolié de l'héritage de son père, détourné par le banquier qui en avait la tutelle. Son jeune confrère Sughrue est menacé de mort par les Serpents de la frontière, des trafiquants de drogue mexicains qui ont mis sa tête à prix. Les deux amis qui jusque-là menaient leur barque en solitaire décident d'unir leurs efforts pour faire rendre gorge au banquier et mettre à mal les répugnants tueurs.

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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Quand Milo rencontre Sughrue.
En télévision on aurait parlé de crossover. Ici on parlera juste de rencontre jubilatoire ou de roman noir en mode gros kif !

Car quand James Crumley entreprend dans Les serpents de la frontière – toujours fidèlement traduit par Jacques Mailhos - de rassembler le temps d'un livre ses deux privés récurrents qui vivaient jusque-là des aventures séparées, cela donne 420 pages doublement déjantées mais aussi doublement indispensables.

Milo comme Sughrue ont en effet chacun des comptes en forme de vengeance à solder avec leur passé : l'un pour mettre la main sur celui qui lui a détourné l'argent de l'héritage familial ; l'autre pour reprendre là où elle en était restée, la discussion avec celui qui lui a quasi-mortellement tailladé le ventre.

Entre Texas, Nouveau Mexique et Californie, Crumley les associe donc au coeur d'une intrigue parfois peu claire et complexe à suivre, où le mouvement n'est là que pour occuper l'espace entre deux bitures ou rails, l'un comme l'autre n'étant jamais aussi bons qu'en dehors de leur état normal de conscience.

Vous l'aurez compris, le sel de ce livre est moins dans son intrigue que dans la plongée introspective que Crumley entreprend dans la vie passée et présente de ses deux privés. de l'enfance aux traumatismes de leurs débuts professionnels et à leurs drames familiaux ou amoureux, il nous donne a posteriori les clés d'une meilleure compréhension des autres opus, à travers le décodage de leurs héros.

Mieux, en les faisant se côtoyer dans ce road trip vengeur et sous haute pression alcoolique, psychotrope et sexuelle, il met en lumière dans leur confrontation perpétuelle, les similitudes comme les profondes divergences qui réunissent Milo et Sughrue. Certains appellent cela l'amitié.

Passée cette escapade près de la frontière mexicaine, reste maintenant à rapatrier l'un comme l'autre à Meriwether dans le Montana, pour de nouvelles traductions à lire avec un regard désormais un peu différent. Et avec toujours autant de délectation pour ce style inimitable et si attachant.
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J'avais fait, il y a quelques années, la connaissance du détective privé Milo Milodragovitch (Fausse piste), puis, dans un autre roman de l'auteur, j'avais croisé la route de C.W Sughrue (Le dernier baiser).

Pris l'un sans l'autre, ce sont déjà des cas, des types qui boivent, qui reniflent de la poudre et qui avaient l'art d'aller se foutre dans des situations de malade.

Les deux réunis, cela risquait de faire des étincelles et d'écluser beaucoup.

Surtout que Milo veut retrouver le banquier véreux qui lui a piqué l'héritage auquel il a droit (et qu'il ne pouvait toucher qu'à 53 ans) et que Sughrue veut démasquer la bande de Mexicains qui a mis un contrat sur sa tête et se venger.

Alors oui, les débuts ont été épiques, drôles, amusants, on a vidé quelques verres, quelques shoots de tequila, on a dépensé le fric que Milo avait réussi à récupérer en vendant les biens mobiliers et immobiliers (le banquier n'avait pas su foutre le camp avec), on a tiré des balles vers des connards de bandits, on est parti à la dérive, le tout dans un road trip picaresque.

Mais bon, au bout d'un moment, on se lasse un peu… Leurs enquêtes tournent en rond, on n'avance pas fort, on boit un peu de trop et le duo m'a semblé bancal, comme si les personnages étaient différents de ceux dont j'avais suivi les routes dans leurs romans respectifs. Surtout Sughrue, qui n'était plus le même…

J'ai eu l'impression, arrivé à la moitié du roman, que cela devenait poussif, comme si l'auteur en faisait trop, en rajoutait pour le plaisir d'en rajouter, mais sans que cela apporte quelque chose.

Entre Crumley et moi, le courant était bien passé, même si ses romans noirs sont spéciaux et ses personnages aussi. Je savais bien que je ne serais pas face à un récit trépident, mais plutôt face à un roman teinté d'ironie et de descriptions de la misère humaine, échouée dans les bars ou ailleurs.

Le roman réunissant ses deux personnages me tentait au plus haut point, surtout parce que je l'avais déniché dans sa nouvelle traduction, alors que les deux autres l'étaient dans des versions tronquées ou mauvaises (je ne jette pas la pierre aux traducteurs, hein).

Hélas, plusieurs fois, j'ai dû revenir en arrière pour comprendre qui faisait quoi. Leur enquête était complexe, certes, mais l'intrigue m'a semblé un peu embrouillée ! Et puis, toutes ces bitures, toutes ces snifettes de diverses poudres, à la fin, j'en avais ma claque. Au trois quarts du roman, j'avais décroché et je sautais des pages.

Un roman noir très sombre, tout en étant très festif, vu le nombre de verres que tout le monde s'enfile (boire de l'alcool est dangereux pour la santé, les enfants !!).

Un roman noir avec peu d'action, mais beaucoup d'introspection et cela m'a saoulé aussi, bien qu'au départ, j'ai apprécié, puisque tous ces souvenirs, ces drames, ces traumatismes enfantins, familiaux, permettent de mieux comprendre Milo et Sughrue.

Mon road trip a été raté, avec les potes Milo et Sughrue. Dommage, parce que j'avais envie de l'apprécier et de me prendre un pied littéraire monumental en leur compagnie.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Ce roman policier est un ouvrage au caractère extrêmement fort. Un « road movie » disjoncté aux dialogues crus dans les décors du Nord et Sud des Etats-Unis. Il rassemble deux enquêteurs privés sur deux affaires qui semblent a priori distinctes qui les conduiront aux limites de la perdition et de la mort.

Les deux vieux héros largement désabusés usent et abusent d'alcool, de drogue et de violence. James Crumley nous offre un grand roman picaresque dans lequel on rencontre des personnages plus étonnants les uns que les autres.

Ce livre pratiquement inracontable est à découvrir, il livre des émotions rares et fortes au lecteur.
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J'avais aimé "La Danse de L'Ours" avec le détective ex-soiffard (entre autres), Milo Milodraganovith.
J'avais apprécié "Le dernier Baiser" avec le détective éthylique C.W. Sughrue.

Tout naturellement, je me délectais d 'avance à l'idée d'une réunion au sein d'une même aventure, de ces deux personnages.
Raté !

Non seulement on ne retrouve pas vraiment les caractères de l'un et de l'autre (où est passée la gouaille nonchalante de Milo, où est l'humour désabusé de Sughrue?), mais l'histoire a encore moins d'intérêt que d'habitude.

Or ce qui n'était pas gênant quand le style et l'empathie envers les personnages suffisaient à donner le goût d'aller plus loin, là, on avance dans le vide.
Je sais bien : Road trip, dérive hallucinée, récit picaresque et tout et tout...oui. Mais là, non.
Le voyage des deux compères à la recherche du banquier véreux qui a ruiné Milo et des tueurs mexicains qui en ont après Sughrue est à la limité de l'ennui.
Pire, je ne sais pas si c'est lié ou pas à la traduction*, mais le récit est difficilement lisible et j'ai passé mon temps à revenir sur mes pas pour savoir qui était qui et qui faisait quoi.

Or la lecture, c'est comme l'amour, le retour en arrière ne donne pas toujours envie de poursuivre. Je vais donc abandonner cette adresse au Montana pour aller retrouver celle du voisin, James Lee Burke.

*J'ai une ancienne édition. peut-être que la nouvelle traduction de Jacques Mailhos corrige cette impression.
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Très heureuse de retrouver nos deux détectives privés qui cette fois, vont officier ensemble. Milo Milodragovitch et C. W. Sughrue réunis pour une nouvelle aventure périlleuse et palpitante. Sughrue a été laissé pour mort avec une balle dans le ventre et on a dépouillé Milo de son héritage, comme ils ne sont pas prêts à laisser tomber l'affaire et que l'union fait la force, préparez-vous ! Leur vengeance sera terrible.
Encore une fois je n'ai pas résister aux dialogues percutants et qui m'ont semblé plus vrais que nature. Les pensées intimes des personnages valent leur pesant d'or. L'intrigue en elle-même est toujours complexe et il faut un temps pour comprendre qui est qui et les enjeux qu'il y a derrière. Un roman qui mêle sexe, drogue, alcool et action forte sans toutefois cacher l'essentiel des valeurs de nos deux héros. Tout prend une autre ampleur à la lumière des bars, des motels, des longs trajets dans d'énormes 4X4 chargés de cocaïne et d'armes.
On suit ainsi deux récits, deux points de vue avec Milo qui s'exprime majoritairement. Pas toujours facile de les suivre mais au final, j'ai juste aimé voir le scénario se dérouler sans m'attacher aux invraisemblances ou aux coïncidences hasardeuses qu'empruntent l'auteur. Parce que ce qui fait le charme de ce roman ce sont les excès de ses personnages mais aussi son style inimitable ( merci pour la superbe traduction). L' Amérique semble être un vrai nid de serpents, violente au delà de tout, en lutte contre les trafiquants de drogues sans jamais parvenir à un résultat. On pourrait penser qu'avec un taux de testostérone si élevé, seuls les hommes apprécient le genre mais pas du tout, je reste captivée par ce road trip, cette folie ambiante et ce duo improbables complètement déjanté. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
- J'ai envie de pisser, mentis-je - j'étais persuadé que je ne pisserais plus jamais - posant les mains sur les bords de la tombe, comme si me redresser était douloureux. Ca l'était. J'avais évacué par la transpiration une bonne partie du gin et de la drogue. Mais pas la honte. J'ai vraiment envie de pisser.
- Pisse dans ta tombe ! cria-t-il.
- Suce-moi, maricòn ! répliquai-je sur le même ton.
- Suce ça ! Rogelio s'avança vers moi, mitraillette à la main. Xavier voulut intervenir, mais trop tard.
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Question choix j'étais limité : sauter à pieds joints vers un futur ennuyeux, comme un fantôme, ou devenir un de ces vieux hippies à visage de chien, le cerveau rongé par la fumée, le whisky bon marché, la marijuana et la politique. Franchement, j'aimais encore rire et danser, je détestais encore les crétins qui nous gouvernaient. Même ceux qui prétendaient être de notre côté. En plus c'était à cause d'eux que je buvais. (...) merde, je deviendrais peut être un de ces vieillards presque sages, qui ne vivent que pour ces après midi tranquilles passés à boire de la bière en attendant l'heure de leur unique whisky, et regardent le match de base Ball, sur une mauvaise télévision, dans un bar modeste. Cela me semblait plus tentant que de vivre ma retraite dans un isolement amer.
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Son visage d'Indien s'était creusé d'un dense réseau de rides profondes, et ce labyrinthe d'arroyos éparpillait les larmes en une bruine salée avant qu'elles ne touchent les dalles rouges.
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- Je suis lesbienne, vous savez, dit-elle.
- Je ne suis pas sur si vous le savez, chérie, j'aime assez l'idée d'être amoureux d'une femme que je ne peux pas baiser. D'une certaine manière je trouve ça pur et simple.
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Mais tandis qu’Irene me montrait la belle vie qu’ils vivaient dans le centre du Texas, je me surpris à y penser. Je me surpris même à imaginer de me mettre au golf. Merde, je n’avais pas seulement perdu mon but, j’avais peut-être aussi perdu l’esprit.
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À l'occasion de l'annonce du Grand prix de littérature américaine et des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, le Book Club s'intéresse aux livres qui nous aident à comprendre l'Amérique d'aujourd'hui. Pour en parler, nous recevons Francis Geffard, éditeur chez Albin Michel et créateur du Grand prix de littérature américaine ainsi que Nicolas Richard, auteur et traducteur. Il a notamment traduit Hunter S. Thompson, Thomas Pynchon, Woody Allen, James Crumley, Stephen Dixon ou encore Quentin Tarantino.
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