Les textes sont très variés dans leur style (j'ai une petite préférence pour l'humour de "Nichons ni soumis·e·s" et le double point de vue mère/fils de "Transition de genre") mais assez similaires dans leur contenu: à chaque fois le ton est revendicatif, réflexif, et en même temps rassurant, apaisant.
Ce qui émerge tout d'abord de ces récits et témoignages, c'est le sentiment de honte ressenti par le·la jeune. C'est le cas de la narratrice de "Fibres de paille" avec ses cheveux crépus, ou encore d'Ovidie avec ses "gros bras". Cette honte qui procure tant de souffrance est, le plus souvent, causée par le regard des autres sur soi. Heureusement, avec le temps, "ça passe", on apprend "à se détacher" des jugements, des stéréotypes, de la pression du groupe, de la confrontation avec les images de "ce qu'il faut être". Peut-être parce que l'on se rend compte que l'on n'est pas seul·e à complexer ("Notre histoire n'est pas un cas isolé")!
J'ai eu du mal à adhérer à l'histoire "Le ventre d'Intestine" dans laquelle le mal de ventre chronique, souvent généré par le stress, est comparé à une pieuvre: j'ai trouvé l'écriture, imagée, un peu compliquée à comprendre. Par contre j'ai beaucoup aimé les témoignages de "Le sexe et ses mots" dans lequel des femmes racontent les circonstances de la découverte de leur intimité et du plaisir, et qui met au clair le vocabulaire qui y est lié (vulve, vagin, clitoris, lèvres...).
En fait, ce qui ressort de cette lecture, c'est qu'il ne faut pas "déclarer la guerre à votre corps": acceptons notre identité propre! Comme le dit si bien Emma devenue Timothée, "J'ai le droit d'être qui je veux, qu'importe mon corps et ce qu'on veut m'imposer". Assumer ses cheveux afro, ses (gros/petits) seins, son corps avec ses avantages et ses défauts, c'est afficher la liberté d'être soi. Alors, "aimez-vous"!
Lien :
https://www.takalirsa.fr/cec..