Le combat d'Henry Fleming

Printemps 1863. Sur les rives du Rappahannock, État de Virginie, 190 000 soldats américains s'affrontent dans le chaos mortifère d'une guerre civile fratricide, les nordistes contre les sudistes, les bleus contre les gris. Au milieu de tout ça, le 304e régiment composé d'une majorité de bleusailles enchaîne les exercices les uns après les autres jusqu'au jour fatidique où le commandement les enverra au casse-pipe. Parmi eux, se trouve le jeune Henry Fleming, qui a quitté sa mère et sa ferme pour s'engager dans l'armée nordiste. À l'aube de partir au combat, celui-ci se pose de nombreuses questions dont il aura réponse qu'une fois sur le champ de bataille ! 

Steve Cuzor nous avait déjà éblouis en illustrant “Cinq Branche de Cotton noir” sur scénario de Yves Sentes et il recommence avec l'adaptation du roman de Stéphen Crâne. Il illustre à merveille la violence des combats à travers la fumée et la poussière engendrés par les tirs de canons. La bichromie est parfaite pour ce genre de récit car cela accentue l'ambiance morbide qui résulte de la frayeur et des doutes qu'on peut lire sur le visage des soldats. Quant au récit, il développe les pensées que tout jeune soldat pourrait avoir hier, aujourd'hui et demain face à la barbarie humaine. 

Henry Flemming est fils de paysan et étouffe dans sa ferme. Il veut aller se battre. La guerre de sécession bat son plein. Henry a rejoint les Yankee mais la vie sur le camp n'est pas ce à quoi il s'attendait. En effet, il attend avec impatience d'aller à la bataille au lieu de faire des exercices et d'éplucher les patates. Mais lorsqu'il se retrouve sur le champ de bataille, la peur prend possession de lui.
C'est une jolie bande dessinée.
J'ai aimé les dessins hyper réalistes, parfois on a l'impression qu'il s'agit de photographies d'époque. Je regrette, en revanche le choix du noir et vert foncé, car je trouve que ça empêche de bien voir les images. C'est dommage. Parfois, je n'ai pas su distingué les deux camps adverses et du coup j'étais perdue dans l'histoire.
Le graphique se concentre sur la bataille en tant que telle. On est au coeur du camp et les relations des soldats entre eux.
Il y a beaucoup de scènes de bataille et les reconstitutions ont l'air très fidèles.
Si Henry perd son courage au début, il le retrouve et fait preuve de bravoure.
Bref, c'est un joli roman graphique sur la guerre américaine.

Histoire d'un tout jeune homme de 18 ans qui s'est incorporé dans l'armée nordiste dans la guerre de Sécession. Après des jours d'attente, il s'interroge sur le bien fondé de son action, de son camp, le quotidien fait d"escarmouches, voire d'inaction, les différences de classes patentes malgré la guerre sensé rapprocher les paysans et les bourgeois, tout cela l'interroge. Quand les combats vont enfin arriver, la peur l'empêchera d'agir, ce qui lui fera honte. Mais ce n'est qu'une bataille, la guerre s'avèrera longue et atroce, qui le feront s'endurcir et affronter les combats et la mort.
Un livre sous forme d'actes, de bravoure comme de lâcheté.
L'adaptation d'un roman qui malgré son sujet, se révèle souvent très contemplatif et philosophique. Prenant. le graphisme est à la fois précis et réaliste, certaines planches de combat sont magnifiques de monstruosité.
A lire

Le combat d'Henry Fleming de Steve Cuzor

Le combat c'est celui du soldat Henry Fleming contre la peur. Face à la bataille qui fait rage le yankee fuit les balles des confédérés. Nous suivons alors les méandres de ses réflexions. Si c'est la peur des balles qui l'anime au départ, la peur d'être considéré comme un lâche s'immisce en lui. Retournera-t-il au combat ? Avouera t'il sa désertion ?

Cette BD est adaptée librement du roman de Stefen Crane "The red badge of courage" qui est considéré aux USA comme fondateur de la littérature américaine contemporaine. L'auteur détruit les principes classiques et propose une vision personnelle et libres des combats de la guerre de Sécession qui s'est terminée 20 ans plutôt.

On retrouve cette liberté dans cette BD originale où le dessin noir et blanc est agrémenté d'un fond où la chromatique joue des bleus et jaunes se diluant vers le vert.

Les textes alternent les pensées d'Henry Fleming, face aux dialogues des soldats et aux ordres des différents officiers. Ces derniers ne considèrent les troupes que comme des pions à positionner. Les ordres contradictoires pleuvent et le mépris de l'homme de troupe, révolte.

Le ton est juste et on suit les différentes parties en se demandant où mènera la folie des hommes.

On ne peut se faire que la réflexion en refermant ce livre qu'on tire peu de leçons du passé.



Guerre de sécession - peur - lâcheté - héroïsme



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Une impression quelque peu mitigée
On ne peut qu apprécier le magnifique travail de dessinateur dé Steve Cuzor, qui nous plonge dans la guerre de Sécession comme personne ne l'avait fait, dans un registre à mille lieux des Tuniques Bleues, qui ont cependant tout mon respect.
On imagine que l'adaptation est certainement très fidèle à l'original, que peu de gens ont lus.
D'où vient donc ce sentiment mitigé? Vraisemblablement du peu de surprise du scenario; on a deja lu maintes fois, certes au cours d autres guerres, l'histoire de ce jeune homme, attachant au demeurant, plongé dans des mouvements de troupes qu'il ne comprend pas, dirigé pas des officiers jugés incapables, capable de lacheté et de courage a tour de rôle.
Mais cela n'enleve rien au remarquable travail de l'auteur, qui s'est attaché à livrer un album dextres belle facture.