Je remercie
François-Xavier Cerniac pour l'envoi de son roman.
»
Les âmes perdues « est un roman publié en fin d'année 2018 par
Franek Czerniak.
Franek Czerniak est le pseudonyme du romancier
François-Xavier Cerniac. Il est l'auteur de trois thrillers et d'une comédie. Son premier ouvrage a reçu le prix VSD du polar en 2011.
Tom Korslaw, 42 ans, divorcé et père d'une petite fille vient d'atterrir à l'aéroport de Paris, après un cours séjour à New-York pour promouvoir TOPboard, sa société spécialisée dans la conception et la vente de matériel de surf.
p. 3 : » Nous venions de fêter les dix ans de TOPboard, la société que j'avais cofondée avec mon ami Paul. «
Mais c'est
Paul Le fondateur. C'est pourquoi il est le PDG, et décisionnaire final. Tom, quant à lui, gère tout ce qui est relatif à la communication. Mais depuis son retour, il ressent une fatigue extrême et une douleur persistante dans la poitrine.
p. 13 : » – Monsieur Korslaw, j'aimerais que vous m'écoutiez un instant voulez-vous ? Vous venez de subir un infarctus. «
Tom n'a alors pas d'autre choix que de se plier aux ordres du médecin, et de subir cet arrêt de travail de six semaines.
p. 14 : » – Je vous conseille fortement de prendre de la distance avec toute source de stress. Vous avez peut-être la possibilité de vous éloigner un peu de Paris et de sa couronne ? Chez des amis en Province éventuellement ? «
Tom décide alors de se rendre dans la maison de feu ses parents, sur l'île de Ré, pour poursuivre sa convalescence. Mais relativisant trop rapidement son état de santé, il est incapable de prendre de la distance avec ses responsabilités professionnelles, et fais fi des conseils de son médecin.
p. 22 : » Au final, j'avais obtenu ce que je souhaitais : ma remise en service dans le circuit des actifs. Enfin, disons plutôt, ma remise en service officielle. J'avais retrouvé mon rythme effréné, celui que je pensais me convenir, celui qui me faisait me sentir utile, celui qui me portait dans cette vie. «
Mais la deuxième alerte cardiaque sera plus sérieuse, et Tom est dans l'obligation de s'éloigner de Paris, pour une durée indéterminée. C'est un coup dur pour cet homme qui ne vivait jusqu'alors que pour et par son travail. le docteur Pavlenko va le mettre face à la réalité de ses problèmes de santé, sans détour.
p. 30 : » – Reprenez le travail, ne suivez pas mes indications si c'est réellement votre choix, une fois dans un sac il sera trop tard pour vous lamenter. N'avez-vous pas des personnes auxquelles vous tenez ? Ou qui tiennent à vous ? On m'a dit que vous n'aviez souhaité joindre personne à votre arrivée aux Urgences, et vous n'avez pas de visiteurs non plus. À quoi jouez-vous ? Qu'est-ce que vous cherchez Monsieur Korslaw ? Que fuyez-vous ? «
C'est un choc pour Tom qui n'a d'autre choix que de retourner sur l'île de Ré. Seule lueur dans sa mélancolie, la joie de retrouver le père Bellanger, voisin de la maison familiale. Mais là aussi, le sort semble s'acharner. Ses obsèques ont eu lieu la semaine passée. Lui qui aimait tant écouter cet homme lui raconter ses histoires de marin !
Revenue pour mettre la maison en ordre, Alice, la vingtaine, est la petite-fille du père Bellanger. D'un naturel très prévenante, elle invite Tom à partager un café. Surpris lui-même, il se laisse aller aux confidences. Il faut dire qu'Alice vient de terminer ses études de psychologie et est une oreille très attentive.
p. 41 : » – Tout le monde pense que je suis faite pour se métier et je le pense aussi, seulement, je crois que je ne suis pas encore prête. «
Le couperet tombe pour Tom lorsqu'il reçoit un mail de son associé, lui proposant de racheter ses parts de la société, le libérant ainsi de ses responsabilités professionnelles, à l'origine du stress qui a causé ses deux malaises cardiaques.
p. 89 : » J'avais le sentiment de ne plus exister vraiment, l'impression injuste d'avoir été vulgairement effacé des tablettes avec un rapide coup d'éponge. Finalement, il n'était pas nécessaire de mourir pour disparaître. «
Alice va avoir un geste salvateur, qui va extirper Tom de cet état de dépression et de solitude.
p. 81 : » Je me rendais compte en l'observant que cette fille me montrait le chemin. «
Comment rebondir après de tels événements ? Comment retrouver confiance en soi et penser à sa reconversion professionnelle ?
p. 54 : » J'avais mon secret mais il était une folie. Ma douce folie, ma berceuse… Peut-être mon espoir aussi après tout. «
Combien d'hommes et de femmes s'estiment indispensables de par leurs responsabilités professionnelles, et n'imaginent pas une seule seconde décrocher pour passer du temps en famille, ou pour accorder une pause à leur santé mentale ? C'est tout l'enjeu de ce roman, que je qualifierai presque de « fell good » tant sa lecture est une remise en question. En revanche, j'ai beaucoup moins accroché à la seconde partie du roman, qui s'éloigne un peu trop à mon goût de mon côté « rationnel ». Je n'adhère pas spécialement à tout ce qui touche au paranormal, même si le héros s'en défend en le qualifiant plutôt de phénomène scientifique. Mais j'aime cette idée d'un lien qui relierait les êtres… un peu naïf mais nécessaire pour cohabiter tous ensemble.
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