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3,67

sur 939 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Elle s'appelle Fatima Daas, elle est la petite dernière, elle est la « mazoziya »,
Elle est musulmane et asthmatique,
Elle est française née en France de parents algériens, banlieusarde et lesbienne,
Elle est une adolescente inadaptée et menteuse,
Elle est croyante et pécheresse,
Elle n'est pas le garçon que ses parents rêvaient d'avoir, elle porte un nom qu'il ne faut pas déshonorer.
.
Dans une longue anaphore comme une incantation, Fatima Daas raconte celle qu'elle est, celle qu'elle n'est pas et celle qu'elle rêve d'être. Dans une longue confession elle fait part de ses doutes, de ses contradictions, de son manque d'amour et des ses ambivalences, dans un impérieux besoin de s'affirmer, dans une quête d'identité multiple: son identité de femme, elle qui se rêvait garçon, identité sexuelle, homosexuelle dans une religion qui l'interdit, identité de nationalité, seule française dans une famille algérienne. Il y a dans ses mots une urgence à livrer des pans de son existence, des épisodes divers sans ordre si chronologie, un récit morcelé et martelé, intime et puissant, où elle alterne entre besoin d'affirmation et sentiment de rejet, tiraillée entre deux cultures, écartelée entre coeur et raison. de façon très libre elle se livre sur la religion et la sexualité, elle parle de désir d'assimilation et de quête identitaire, d'amour et famille, de culture et de tradition. Les mots sont bruts, proches du slam, sincères et percutants. Un roman en forme de cri, un monologue tendre et rageur, une longue confidence emplie de respect et de douleur pour « celle qui écrit des histoires pour éviter de vivre la sienne».
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Voici une autofiction de l'auteur Fatima Daas. Elle y raconte sa vie de « petite dernière » dans une famille de confession musulmane avec ses deux soeurs, en région parisienne.
Elle est la seule des trois filles à être née en France, elle est un « accident » que sa mère aurait aimé ne pas avoir, quant à son père, il espérait un garçon.
Dans cette famille, les sentiments ne s'expriment pas et la sexualité est tabou. C'est dans ce contexte particulier que l'auteure se découvre une attirance pour les femmes.
Par de très courts chapitres qui commencent tous par « Je m'appelle Fatima Daas », l'auteur nous livre des moments qui ont marqués sa vie telles que ses difficultés comportementales au collège, ses interrogations sur sa religion, ses relations avec les femmes , sa vie chez ses parents, sa rencontre en Algérie avec la famille restée là-bas. de tous ces chapitres il en ressort son impossibilité de révéler à sa famille son orientation sexuelle, même si sa mère s'en doute mais n'acceptera jamais d'aborder ce sujet avec elle et le poids du prénom choisi « Fatima » qu'elle doit honorer.
Ce récit intimiste est la preuve d'un très grand courage car d'une écriture très simple qui fait penser au journal intime de toute jeune fille, l'auteur se dévoile véritablement. C'est une succession de réflexions qui nous sont ici livrées au fil des pages, réflexions d'adolescence puis de jeune femme, réflexions toujours respectueuses d'une fille désireuse de vivre sa vie tout en respectant sa famille et sa religion.
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Acheté vraiment par hasard et j'avoue que je ne suis pas déçu de ce livre.

J'ai bien aimé le rapport entre la religion et l'homosexualité, qui sont deux sujets assez tendancieux quand vous les mélangez.
De plus cela me parle comme sujet, étant donné que je suis de la communauté LGBT+, j'ai dans mes amis.es des religieux.ses et sont assez ouverts.es sur le sujet, mais certains.es ne l'étaient pas et j'ai dû m'en séparer.

Ce que je reproche cependant au livre, c'est que Fatima Daas ne va pas au bout de ses idées. le fait que ce soit pas forcément structuré dans les chapitres je l'entends car on se représente bien l'idée de ce que se passe dans la tête du personnage principale, mais le fait que le sujet ne va pas au bout, j'ai été un peu frustré je l'avoue.

Excellent sujet sinon, intéressant et captivant.
Je recommande fortement !
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Autobiographie, poésie, roman, journal intime, texte philosophique ? Il est difficile de mettre dans une case le livre de Fatima Daas. Avec des chapitres courts et rythmés, on découvre au fil des pages la vie et les pensées intimes de cette femme d'origine algérienne, musulmane, clichoise, lesbienne, et cette volonté de faire coexister toutes ces parties d'elle-même. Un très beau texte dévoré d'une traite.
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Ce ouvrage autofictionnel est le premier livre d'une jeune auteure (classe 1995) née en banlieue parisienne d'une famille algérienne musulmane. Par de très courts chapitres, presque des fragments, qui s'ouvrent invariablement par la déclinaison de son identité au sens de l'état civil - « Je m'appelle Fatima Daas » (avec quelques minuscules variantes) –, telle une litanie ou une formule d'introduction propitiatoire, elle aborde certains thèmes autobiographiques : sa situation familiale, sa maladie chronique (une forme sévère d'asthme), la découverte de son homosexualité mise en relation avec l'évolution de ses rapports humains (avec filles et garçons, parents et « étrangers ») et avec une pratique de plus en plus conscientisée de sa foi musulmane ; et enfin, en filigrane, la construction de son identité collective entre la France et l'Algérie. le seul élément ostensiblement modifié par rapport à la biographie de l'auteure, c'est l'âge de la narratrice du monologue, qui est augmenté de trois ans.
Outre la valeur intrinsèque du témoignage individuel d'une jeune fille appartenant des groupes sociologiques dont nous n'avons pas encore l'habitude d'entendre la parole (fille de banlieue, homosexuelle, musulmane pratiquante), c'est surtout une image complexifiée et donc proportionnellement éloignée des stéréotypes qui émerge de ce récit d'une adolescence et d'une jeunesse qui se bâtit dans l'affrontement entre dialectiques qui semblent mutuellement incompatibles (la sexualité et la religion, l'identité héritée et celle construite individuellement), par une remarquable économie de parole, grâce à l'ellipse et à des anecdotes aussi emblématiques que menues. Ainsi, par petites touches et allusions, l'on découvre ses moyens d'évitement de la violence familiale, son apprentissage de la communication affective dans les relations amoureuses, son abandon d'une légère mais certaine homophobie sans doute héritée, une progressive acceptation de soi venant avec la croissance.
En somme, la verdeur d'un premier roman, en particulier un certain maniérisme stylistique, est amplement compensée par la qualité testimoniale qui inversement eût été perdue si l'écrivaine avait tardé à se révéler.
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Petite dernière, Fatima grandit dans une famille musulmane de banlieue à Paris. Une fille qui se sent différente et qui se cherche.

Avec une écriture dure et tendre, elle se raconte et se dévoile

C'est très beau
Lien : https://www.noid.ch/la-petit..
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Elle s'appelle Fatima Daas.
Elle est musulmane.
Elle est la petite dernière.
.
Elle s'appelle Fatima.
Elle porte le nom d'un personnage symbolique en Islam.
Elle porte un nom auquel il faut rendre honneur.
.
Elle s'appelle Fatima.
Elle porte un nom qu'elle pense déshonorer à cause de ce qu'elle est : une femme qui aime les femmes... depuis toujours, malgré ses dires, malgré tout ce qu'elle a tenté pour être digne de ce nom, digne de ses parents, digne d'Allah...
.
Un court roman personnel.
Fragments de vie émouvants d'une jeune femme qui se cherche, qui ne veut pas tourner le dos ni à sa famille ni à la religion... une jeune femme qui veut juste aimer ❤️
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« La petite dernière » Fatima Daas
A chaque début de chapitre, l'auteur répète son nom, dit qui elle est, ses origines, de manière succincte et avec de légères variations. En effet son identité est très marquée, elle la définit, la constitue, dicte son comportement. Fatima est la troisième et dernière fille de la famille, d'origine marocaine, née en France, musulmane fervente pratiquante.
Elle aurait dû être un garçon, ses parents en rêvaient, et elle veut leur faire plaisir. Et, surtout, elle n'est pas seulement ce que ses origines indiquent, elle est aussi une jeune fille qui aime les filles. Comment se comporter quand ce que l'on est, est prohibé ou à peine toléré dans son milieu ? Sans se révolter, sans choquer ou faire de la peine, Fatima va essayer de vivre sa vie en harmonie avec son identité, quitte à avoir deux vies distinctes et du mal à trouver l'amour.
Un portrait sensible d'une jeune fille qui cherche sa place, sa voie, dans un monde où la norme est la règle.
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« Mazoziya » (la dernière), « Loundja » (Princesse aux cheveux d'or) mais aussi « wildi » (mon petit fils), « La petite dernière », premier roman de Fatima Daas, explore la recherche d'une adolescente, devenue jeune adulte, pour assumer en conscience ce qu'elle est.
Dans « La petite dernière », Fatima Daas relève toutes les contradictions : Lesbienne et musulmane pratiquante, mais aussi habitante de Clichy-sous-Bois et étudiante à l'université à Paris, bonne élève mais toujours rebelle, appartenant au quartier mais en sort tous les jours pour trois heures de transport, malade par son souffle alors qu'elle désire tellement respirer. née en France mais d'origine algérienne, etc.
La narratrice tente de concilier la jeune fille désignée par son milieu, sa culture et sa religion et celle qu'elle sent si différente et si singulière au fond d'elle-même. de cette confrontation nait la parole, quelque fois la colère, souvent l'instabilité et toujours la recherche de reconnaissance d'autres.
Tout d'abord, les différents Imans qu'elle interroge, elle qui voulait petite en devenir un. Puis, les mots découverts avec sa psychologue, plus longue relation de sa courte vie . Mais, surtout aussi, les amies qui sauront avec la parole apprivoiser l'amour qu'elle ressent mais que personne lui a appris à dire.
On suit la narratrice dans son cheminement personnel qui va durer jusqu'à vingt-neuf ans. Est-ce pour cette seule raison que La petite dernière est un roman et non une autobiographie. Fatima Daas a vingt-quatre ans.
Ainsi, l'écriture devient une conquête pour s'affirmer différente, forte et entière. le monologue scande les mots comme un slam. Et cette incantation, qui à chaque début de chapitre commence de la même façon, s'interrompt au moment où la narratrice saura se présenter rassemblée, s'assumant complétement.
Accompagnée d'un texte de présentation de Virginie Despentes (et quel texte !), ce roman ne cesse d'être courtisée par les prix et déjà les adaptations cinématographiques possibles. Car, il faut signifier le courage dans l'écriture. Tellement plus simple de renier sa foi ! Tellement plus simple de renier une famille ! Tellement plus simple de crier avec les loups ! Tellement plus simple …
« Petite chamelle sevrée » : Est-elle émancipée du regard des autres ? Est-elle soignée de sa peur d'aimer ? En tout cas, La petite dernière est le récit d'une initiation à la vie adulte qu'offre Fatima Daas, si jeune et déjà si forte, sans oublier le talent que l'on découvre au fil des mots.
https://vagabondageautourdesoi.com/2020/09/28/fatima-daas-la-petite-derniere/
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Elle s'appelle Fatima, est la petite dernière d'une famille musulmane qui a attendu un fils mais qui a eu trois filles « Pendant l'enfance , il m'appelle wlidi, mon petit fils. Il dit souvent : tu n'es pas ma fille. Pour me rassurer, je comprends que je suis son fils ».
Elle s'appelle Fatima, elle est issue d'une de ces banlieues parisiennes où l'on grandit à l'ombre des tours, à plus d'une heure et demi de son université ou de son travail (trois heures aller retour).
Elle s'appelle Fatima, cherche des réponses à ses questions sur le genre, la sexualité mais ne les trouve pas dans cette famille où ces sujets n'en sont pas.
Elle s'appelle Fatima, est musulmane, croyante et pratiquante, et à défaut de trouver des réponses au sein de sa famille, les cherche dans le Coran et ses représentants.
Elle s'appelle Fatima et « écrit des histoires pour éviter de vivre la sienne ».
L'écriture est brute, percutante comme pour tenter de réconcilier le fait d'être une musulmane lesbienne, trop lesbienne quand elle est à Clichy et trop croyante quand elle sort dans le milieu LGBT.
C'est un premier roman intimiste, à la fois percutant et poétique, tel un morceau de slam, rythmé par les anaphores de début de chapitre.
Elle s'appelle Fatima, elle est jeune, elle est plurielle, courageuse, sincère et surtout elle a du talent à si bien décrire les tabous qui pèsent autour de l'amour et de la sexualité.
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