AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,68

sur 48 notes
5
4 avis
4
7 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis
J'avais adoré le premier roman de cette jeune autrice, « Laissez-moi vous rejoindre » dont l'écriture et les personnages m'avaient totalement emportée. C'est moins le cas de ce second roman, mais il est très romanesque et j'ai beaucoup aimé la relation entre Selma et le cheval.
Le personnage principal est Selma, une jeune Algérienne, que l'on suit de l'enfance, vers 1988 à son entrée dans l'âge adulte, jusqu'en 1997. Elle vit près d'Alger avec ses parents, sa grand-mère paternelle et son oncle. Son père (médecin) et son oncle (avocat) ne se comprennent pas et se disputent souvent. La grand-mère, Mima, tente d'apaiser les tensions entre ses fils en cuisinant. Ce livre regorge d'odeurs de cuisine.
Amina Damerdji brosse le portrait d'une jeune fille/femme passionnée, qui s'émancipe dans un contexte difficile de guerre civile. Elle vit une période sombre de l'histoire algérienne faite de violence et de terrorisme. Et pourtant, elle continue à vivre et surtout à vouloir se rendre à ses cours d'équitation situés dans un bois bientôt occupé par les terroristes. Elle noue une relation particulière avec un cheval, Sheïtane (qui signifie le diable), que personne n'arrive à approcher. Elle découvre aussi l'amour. Beaucoup de personnages gravitent autour d'elle, notamment sa cousine, très différente d'elle.
Un vent de liberté souffle sur ce roman qui montre des vies percutées par la guerre mais qui ne s'arrêtent pas de vivre. Si vous aimez les histoires dans la grande Histoire, ce livre devrait vous plaire.
Il fait partie des 5 finalistes du Prix Orange du Livre 2024 !
Lien : https://joellebooks.fr/2024/..
Commenter  J’apprécie          10
25 ans après la fin de la Guerre d'Indépendance, l'Algérie replonge, avec les évènements d'octobre 1988, dans le conflit d'une guerre civile qui va opposer le mouvement islamiste du FIS au parti gouvernemental du FLN.

Toute la famille Bensaïd vit dans la même maison. le père Brahim est pédiatre et loge avec sa femme et sa fille Selma en haut. La grand-mère Mima vit au milieu depuis que son mari est mort. Son deuxième fils, l'once Hicham l'avocat occupe le rez de chaussée.

A travers l'histoire de cette famille algéroise, Amina Damerdji, nous fait revivre ces années noires qui ont vu se déchirer les amis d'autrefois et ont bien souvent brisé des liens fraternels.

Selma ne vit que pour les chevaux et c'est à travers eux qu'elle traverse cette période violente si difficile à comprendre pour une adolescente. Dans le centre équestre de Baïnem, aujourd'hui abandonné, elle se passionne pour un étalon rétif, Sheïtane, qu'elle parvient, avec beaucoup de patience, à apprivoiser.

Son regard de jeune fille sur un monde qui change est une révélation qui nous montre à quel point l'arrivée de l'islamisme va bousculer la vie insouciante de ces privilégiés qui n'ont vu que de loin la famine et la misère dont le peuple souffrait.

Selma va y perdre sa liberté mais continuera son chemin vers une école vétérinaire au côté de son amie devenue elle, journaliste.

Une lecture exigeante dans laquelle je ne suis pas entrée facilement tant ces évènements m'étaient étrangers mais qui, grâce à cette jeune fille et à son étalon, m'a finalement happée totalement.

Un roman édifiant qui mêle la révolte des hommes et celle des chevaux avec beaucoup de finesse. J'ai adoré ce parallèle qui nous en dit beaucoup sur cette mince frontière entre l'acceptation de son sort et la réaction à l'insupportable.

Un propos et un roman passionnants.

Merci à lecteurs.com et aux éditions Gallimard pour cette découverte
Commenter  J’apprécie          50
L'Algérie est en plein bouleversement politique. Selma est une adolescente, la fille du médecin Brahim Bensaïd. le lecteur va vivre avec elle pendant une décennie, des prémices de la guerre civile en 1988 jusqu'en 1997, l'année où la violence atteint son paroxysme. Elle habite avec ses parents et sa grand-mère Mima ainsi que son oncle Hicham, un avocat qui va progressivement s'engager du côté du Front Islamique et s'opposer de plus en plus à son frère Brahim.

Selma est passionnée par l'équitation et va s'éprendre d'un des chevaux du centre équestre où elle passe la plupart de son temps libre. On suit en parallèle ses aventures équestres, les péripéties familiales, amicales et amoureuses de la jeune fille.

Chaque épisode où apparaissent des chevaux dit quelque chose des humains, vient comme un refrain, à la fois reflet et antidote de la violence des hommes. Selma au début du récit monte une jeune pouliche imprévisible, Hind, qu'elle est chargée de « débourrer ». J'ai été saisi par la scène où Adel, un beau palefrenier enjôleur avec les filles, soumet un cheval rétif à grands coups de cravaches, jusqu'à laisser des traînées ensanglantées sur le poitrail et les jambes de l'animal. La domination par la violence se termine par les applaudissements d'un palefrenier bientôt suivit par ceux des autres. Cet étalon récalcitrant se nomme Sheïtane (diable en arabe). Après avoir été battu et martyrisé, plus personne ne peut l'approcher. Il pourrait bien être promis à l'équarrissage. Selma s'attache à le sauver. Elle le soigne et révèle à tous son potentiel équestre. On ne va plus quitter Sheïtane, devenant un des principaux protagonistes. Autre scène marquante : celle où l'étalon rue et donne des coups de sabots à un cheval qui le colle de trop près sous le regard impuissant des cavaliers et du moniteur. Une autre encore décrivant les galops dans la forêt qui mène au village d'Adel, le bruit des sabots dans le bois silencieux, les pieds écrasant les pommes de pin, les crins noirs qui volent, le balancement des hanches au grand galop sur la piste étroite. Puis ce sont des coups de feu qui vont affoler bêtes et cavaliers, les terroristes islamistes ayant envahi le bois et s'étant installés dans le centre équestre.

Les relations entre Selma, Adel et Sheïtane ouvrent sur un grand récit métaphorique traitant de la violence aveugle. Comment, quand on est jeune en Algérie à cette époque, vivre et trouver son chemin malgré tout ? En s'approchant du cheval devenu fou, on pénètre au coeur de la décennie noire algérienne. On a la sensation physique des galops, de la complicité ou pas selon les moments avec Sheïtane. Amina Damerdji décrit avec talent et sensibilité le corps à corps avec l'étalon, l'harmonie et les chutes, les blessures infligées au cheval et aux hommes.

C'est un très beau roman où on découvre, à travers l'histoire de la famille de Selma et aussi celle de Maya, l'amie journaliste de Selma, la période méconnue chez nous de ces terribles années entre 1990 et 2000 où la barbarie a refait son apparition en Algérie. Amina Damerdji nous offre un roman d'apprentissage comme je les aime. Il permet de réfléchir à la division au sein d'une même famille, quand rester en dehors des conflits n'est tout simplement pas possible, quand les camps ne sont pas entre les bons et les mauvais mais, comme dans plusieurs conflits actuels, entre extrémistes d'un bord et extrémistes de l'autre bord. Il exprime les passions tristes d'une époque dont les repères ont été rendus flous.

Il n'y a pas à redouter de scènes insoutenables à répétition. La violence est vue à distance, sauf la scène du tout début au coeur de l'attaque du village par un commando islamiste, ou quand Maya observe la même scène de loin pour réaliser son reportage.

Amina Damerdji a grandi à Alger jusqu'à la guerre civile. Elle a quitté l'Algérie à l'âge de sept ans avec sa famille et vit actuellement à Paris. Bientôt les vivants est son deuxième roman après Laissez-moi vous rejoindre, une biographie romancée de la révolutionnaire cubaine Haydée Santamaria. Elle revient dans Bientôt les vivants sur ses souvenirs, créant une fiction magnifique à partir d'évènements réels : le centre équestre a bel et bien existé et les évènements sont inspirés de faits historiques. Elle déploie une force de vie, notamment à travers le très beau titre et l'image du cheval donné dès l'épigraphe : des vers poignants du poète espagnol Rafael Alberti écrits en pleine guerre civile espagnole en 1938. Un hymne à la vie ayant obtenu le prix transfuge du meilleur roman français 2024 et sélectionné dans la liste des 5 romans finalistes du prix Orange du livre 2024. Chacun peut encore voter sur le site lecteurs.com jusqu'au 5 juin. le prix sera dévoilé le 13 juin. A suivre...

« A galopar, a galopar, hasta enterrarlos en el mar
Nadie, nadie, nadie, que enfrente no hay nadie
que es nadie la muerte si va en tu montura
galopa caballo cuatralbo, jinete del pueblo
que la yierra es tuya
A galopar, a galopar, hasta enterrarlos en el mar. »

Traduction de l'autrice : « Galope, galope jusqu'à les enterrer dans la mer / Personne, personne, personne, puisqu'en face il n'y a personne, / puisque la mort n'est personne si elle chevauche ta monture / galope cheval aux pieds blancs, cavalier du peuple / puisque cette terre est la tienne / Galope, galope, jusqu'à les enterrer dans la mer »

Paco Ibanez a popularisé ce poème dans les années 1970, chanson qui a été reprise maintes fois depuis. J'ai sélectionné la version du chanteur uruguayen Pajaro (2018) pour la version sifflée du début et celle du groupe punk rock argentin Attaque 77 (1998) pour son énergie. A découvrir à la suite l'un de l'autre sur mon blog Bibliofeel dans un petit montage qui finit au grand galop !
Lien : https://clesbibliofeel.blog/..
Commenter  J’apprécie          200
Ce livre sur « la décennie noire » m'a quelque peu déçu. Peut-être en attendais-je trop après avoir entendu Amina Damerdji le présenter à l'Escale du Livre.
● L'autrice a choisi de nous montrer la guerre civile à travers la vie d'une famille, semblable à la sienne, et ce pendant une dizaine d'années. Soit. Mais cette famille est une famille aisée, francophone, vivant dans une banlieue tranquille et donc bien peu représentative du peuple algérien.
● L'histoire n'est pas centrée sur « les événements » qui ne sont là qu'en toile de fond mais sur le personnage de Selma, la jeune fille de la maison, sur son passage de la préadolescence à l'âge adulte et les changements qui y sont inhérents Ce n'est pas ce que j'attendais de ce livre après en avoir écouté la présentation.
Amina Damerdji s'éternise sur ses relations avec sa cousine Maya, autour du thème « je t'aime, moi non plus ». J'ai trouvé cela sans intérêt et même particulièrement agaçant.
● Il en va de même pour ses premiers émois amoureux et sexuels, de sa romance avec un jeune palefrenier, tout justes dignes d'un roman pour ados.
● Tout cela nous est raconté dans un style simple, fluide, facile à lire, mais quel besoin d'émailler son texte de mots arabes à tout bout de champ ! Procédé simpliste, destiné à faire plus vrai, plus couleur locale sans doute, mais tout à fait artificiel. 
Je m'attendais à trouver quelques belles pages pleines de poésie, chez cette autrice, agrégée, docteur és lettres, férue de poésie espagnole et cubaine mais aucun passage n'a suscité chez moi le moindre effet de la beauté poétique. Même la scène finale qui pourtant aurait dû s'y prêter est bien pâle, terne, sans éclat.
● La construction du roman, en courts chapitres, de quelques pages, pose aussi problème. Elle a bien sûr pour objectif d'embrasser la vie de l'ensemble de ses personnages, mais à peine commençons nous à nous attacher à l'un d'entre eux, que la narratrice passe à un autre pour ne revenir au premier que quelques pages plus loin. Certains disparaissent même complètement comme la petite Aïcha et sa maman, comme abandonnées à leur triste sort. Ce jeu de « saute-mouton » est ici contre-productif car il enlève toute émotion au récit et empêche de ressentir de l'empathie pour la plupart des protagonistes. C'est du moins mon ressenti.
● Aucun éclaircissement non plus – ou si peu- sur ce conflit confus, complexe et violent et sur le rôle joué par les différents groupes islamistes, l'AIS, le FIS, le GIA... sans oublier l'armée.

Tout n'est cependant pas négatif dans ce roman.
● le massacre sur lequel s'ouvre le livre, perpétré par les égorgeurs, ces terroristes « vêtus d'un uniforme sombre » est terrifiant par la force qui s'en dégage. Dommage que ça ne dure pas !
● La partie que j'ai trouvée la plus réussie est celle liée à la passion de Selma pour l'équitation. Son amour pour le cheval le plus rétif et le plus méchant de l'écurie, et sa persévérance à vouloir à tout prix le sauver d'une mort programmée sont attachants.
● Alors, que représente cet animal ? Pourquoi l'avoir choisi ainsi, violent et attirant à la fois ?
Là on est dans le domaine de la supposition, du symbole où tous les possibles sont ouverts, mais une des caractéristiques du roman n'est-il pas de nous amener à nous poser des questions ?
Pour moi ce cheval peut représenter le peuple algérien qui, ayant eu à subir, depuis tant d'années, la violence y répond par la violence mais qui sait aussi se montrer reconnaissant et affectueux envers ceux qui l'aiment.
L'épigraphe ou l'auteur cite un fameux vers de RafaelAlberti : « Au galop, au grand galop, jusqu'à les enterrer dans la mer » nous amène à penser qu'il représente aussi la force du peuple dans sa lutte contre l'oppression et sa volonté d'en finir avec tous ceux qui s'opposent à sa liberté, les islamistes au premier chef.
● Pour tous ceux qui se sentent en danger et opprimés, souvent la seule voie de salut est l'exil : fuir, quitter ce pays pour ne plus vivre dans la peur. Et le livre se termine par la fuite de Selma, au galop, sur son cheval fougueux. Elle quitte ce pays ou tout risque de continuer comme avant et où si les morts violentes se multiplient « BIENTÔT LES VIVANTS n'auront plus ou dormir » comme l'affirme ce vers tiré d'un poème de Yacine KATEB à qui elle a emprunté le titre étrange de son roman.
Comme Selma, Amina a quitté l'Algérie toute jeune dans la crainte de voir « le sang reprend(re) racine » et ne plus avoir à redouter « d'autres désastres/ Pour les adolescents ». Mais son livre est là pour rappeler aux Algériens et aux binationaux qu'il ne faut rien oublier. Ne serait-ce que pour cela il mérite le prix qui lui a été décerné.



Commenter  J’apprécie          80
Un livre intéressant se déroulant durant la décennie noire en Algérie. Durant ce roman, on suit l'adolescence de Selma entre ses premiers amours et sa passion omniprésente pour l'équitation. Mais très vite, la politique va faire irruption dans sa vie: montée en puissance des islamistes, répression du pouvoir, divisions familiales...
A lire
Commenter  J’apprécie          30
A Sidi Youcef, dans un hameau au pied de la forêt, les familles profitent d'une soirée printanière. Les hommes jouent aux dominos, les enfants courent dans la rue. Mais soudain, des soldats à bord d'une jeep envahissent les lieux. Dans ce lieu proche de la forêt Baïnen où se cachent les terroristes, le massacre est sanglant.
Selma Bensaïd et Maya Hakkar, sa cousine photographe, deux jeunes filles d'un quartier aisé observent ces hommes massacrant à coups de hache les habitants du village.
Mais que font-elles à Sidi Youcef ? En repartant en Octobre 1988, Amina Djamerdji nous raconte les années noires de l'Algérie au travers des yeux de Selma.
En octobre 1988, nous entrons dans l'intimité de la famille de Selma. Alors qu'Alger est en état de siège, son père, Brahim Bensaïd invite ses amis et sa famille afin de fêter sa promotion comme chef du service pédiatrique de l'hôpital de Baïnen. Il espère ainsi amener plus de confort à sa famille sans se compromettre avec des généraux corrompus comme son beau-frère, Charef Hakkar, grand chirurgien qui arrondit ses fins de mois en revendant des médicaments.
Brahim Bensaïd vit dans une maison modeste de trois étages avec sa femme et sa fille, sa mère Mima et son frère Hicham.
Mima, veuve de Si Smaïl, s'inquiète surtout pour son second fils. Adolescent, il était dans l'accident qui coûta la vie à son père. Sans les relations de ce dernier, il n'a pas pu échapper au service militaire. Jeune avocat, opposant au régime du gouvernement, il assure la défense de dirigeants du front islamique du salut. Ce qui rend fou de rage Brahim.
Alors que le pays traverse des moments d'extrême violence, Selma tente de vivre sa vie d'adolescente. Elle comprend à demi-mot la colère de son père, la peur de sa grand-mère, l'inquiétude de sa mère et l'emprisonnement et les violences subies par son oncle.
A son âge, elle se préoccupe surtout de ses passions, ses amitiés et ses amours naissantes. Grande et peu féminine, elle est la risée de ses camarades et notamment de sa cousine Maya.
Aussi trouve-t-elle refuge dans sa passion pour l'équitation et son amour pour Shéïtane, un cheval imprévisible et capricieux qu'elle seule peut apaiser.
Choquée par la violence d'Adel, un jeune palefrenier, elle éprouve toutefois une certaine attirance pour ce jeune homme de Sidi
Amina Damerdji relate les événements de la guerre civile algérienne des années 90 au travers des yeux d'une adolescente. Elle mêle ainsi un roman d'initiation et un témoignage historique.
Dans un contexte bien documenté, l'auteur laisse une large place à la force romanesque. Ses personnages bouillonnent d'émotions en proie à leurs soucis personnels et familiaux et face aux événements politiques.
Lien : https://surlaroutedejostein...
Commenter  J’apprécie          41
Ce livre ne m'a pas vraiment convaincue et je le regrette. Peut-être du fait de son angle de vue principal, celui de la métamorphose d'une adolescente, histoire tant de fois racontée, sur fond- et cela l'a moins été- d'une atroce guerre civile dans un pays où règne une obscure confusion.
Après une scène inaugurale terrible, le livre s'enlise quelque peu dans la romance propre à l'ingrate période que traverse l'héroïne ,agrémentée par sa passion pour l'équitation.
Des personnages émergent en proie à leur contradiction et sont pour certains d'entre eux hélas abandonnés par l'auteur. L'écoulement du temps lui-même est sujet à des variations qui surprennent.
Et si la dernière partie du livre nous réembarque au plus près du tragique, je n'ai pas pour ma part ressenti le souffle dramatique qui aurait dû émaner de ces drames épouvantables, au-delà du seul destin du personnage principal. Un peu comme si l'auteur avait voulu nous protéger de l'horreur, par ce filtre vivant et résilient. Doit-on l'en blâmer ?
Commenter  J’apprécie          20
Un très beau roman sur une période que je connaissais peu. On y suis une jeune fille passionnée d'équitation mais que sa passion ne suffit pas à protéger de la guerre civile. Dans un environnement où l'on ne sait pus si les barrages sont ceux de l'armée ou des islamistes, où l'on vit au rythme des condamnations à mort des uns et des autres, où même l'amour s'en trouve souillé, Selma tente de garder malgré tout sa liberté.
Commenter  J’apprécie          40
ma première réaction était, non, un énième roman écrit par un auteur d'origine algérienne qui va fantasmer sur une période et on aura des lamentations, des stéréotypes et ...et. . Ma surprise. Oh, là, j'ai fermé l'ouvrage avec wawe .
Une écriture remarquable, une neutralité dans le récit des événements (le pourquoi et le comment d'une guerre civile), l'auteur ne prend pas parti, relate les faits historiques imbriqués dans une fiction, elle a su traduire les ressentis de tout un peuple, osé dire ce qu'on ne voulait pas entendre(qui tuent qui). J'avais la sensation que le cheval shaytan représentait le peuple algérien ; fugace, amer avec ceux qui ne le respecte pas, dur et résistant face aux coups, mais docile et affectueux envers ceux qui le respectent Un récit bien mené avec un style et écriture fluide, des personnages attachants et représentatifs d'une société sous une crise, la grand-mère le pilier de la famille, ses fils l'un opportuniste et l'autre terroriste, des jeunes femmes et mères porteuses d'espoir, de lutte (un slogan ya lamine ya zeroual ne baisse pas ton pantalon, des milliers de femmes hurlaient, à l'époque, pour soutenir le président dans sa résistance face à un vrai fléau.) J'ai fermé le livre avec un coeur lourd, une kanta , une angoisse, mais aussi une fierté, on a survécu. Une pensée à nos martyres sacrifiés sur l'autel de la haine de l'obscurité, des intérêts personnels
Merc i @amina.damerdji . pour ce livre contre l'oubli
Commenter  J’apprécie          40
Une adolescence tourmentée.
L'Algérie, à la fin du 20e siècle, engage un processus de démocratisation mais voit arriver le FIS (Front Islamique du Salut) au pouvoir. L'état d'urgence est décrété et la guerre civile enclenchée.
Dans ce contexte, Selma, une adolescente, plutôt mal dans sa peau, tente de grandir et de trouver sa place dans une famille qui se déchire. En effet, elle ne comprend plus Maya, sa cousine, dont elle se sentait pourtant si proche. Par ailleurs, son père et son oncle, qui défend les islamistes, s'opposent devant leur mère impuissante. Pour échapper à l'affrontement familial et à un environnement politique de plus en plus violent, elle se réfugie au centre d'équitation. Là , elle se met en tête de dompter Sheïtane, un cheval rebelle et sauvage, véritable métaphore de son pays, maltraité mais qui tente de survivre envers et contre tous.
L'histoire, intéressante et sensible, n'évite pas une grande confusion, tant dans son contenu que dans sa construction, reflet sans doute des événements de l'époque.
Commenter  J’apprécie          11



Autres livres de Amina Damerdji (1) Voir plus

Lecteurs (134) Voir plus



Quiz Voir plus

Petit quiz sur la littérature arabe

Quel est l'unique auteur arabe à avoir obtenu le Prix Nobel de littérature ?

Gibran Khalil Gibran
Al-Mutannabbi
Naghib Mahfouz
Adonis

7 questions
66 lecteurs ont répondu
Thèmes : arabe , littérature arabeCréer un quiz sur ce livre

{* *}