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Septembre 1997. À Sidi Youcef, situé en banlieue d'Alger, un drame se produit en début de soirée. C'est encore l'été, il fait chaud. Les enfants jouent dehors, les adultes prennent encore du temps en terrasses pour profiter de l'air frais. le quartier se trouve en bordure de forêt et il y fait bon vivre près de cette végétation. C'est alors, sans qu'on s'y attende, que des dizaines d'hommes, armés de haches et de couteaux, arrivent et se ruent dans les maisons et les immeubles pour y massacrer ses occupants. Hommes, femmes, enfants, vieillards, on tue sans morale et sans états d'âme.

Puis, on remonte le temps en octobre 1988, neuf ans plus tôt, lorsque tout a commencé.

Je remercie Babelio et les éditions Gallimard pour cette lecture profondément percutante.

Deuxième roman de l'autrice, “Bientôt les vivants” conduit le lecteur dans l'histoire de l'Algérie.

Nous sommes à la frontière de la guerre civile qui touche le pays dès 1992 lorsque des mouvements politiques et islamistes déchirent la nation durant toute une décennie. Se produisent alors des exécutions de milliers de civils innocents dans les villages comme dans celui de Sidi Youcef.

Nous assistons à la montée en puissance des évènements et du contexte social, politique et religieux du pays.

En parallèle, nous suivons Selma, une jeune fille qui vit entièrement pour sa passion : l'équitation. C'est à dos de cheval, qu'elle se sent libre, sereine, vivante, en harmonie avec la nature et les animaux. Dressage, entraînements et galops en forêts l'occupent alors que sa famille vit les pires instants de l'histoire de la société algérienne.

A travers le destin de cette jeune fille éprise de nature et liberté, il y a le parcours de nombreux personnages qui, guidés par leurs choix, dessinent les contours d'un avenir meilleur.

Bientôt les vivants” est l'histoire d'une passion contre la violence des hommes et c'est une très belle lecture de cette rentrée littéraire.
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Un roman qui se passe en Algérie en 1998.
Selma est une adolescente, fille d'un médecin. Elle a une passion pour l'équitation, elle monte régulièrement un cheval un peu rétif.
Ce roman raconte à la fois l'émancipation d'une jeune fille entière et passionnée et les événements meurtriers de 1998 à Sidi Youcef.
Ce roman présente un intérêt historique mais comme il est très romancé, on s'attache aux différents personnages et on essaie de comprendre leurs choix politiques. Il se lit très facilement.
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L'Algérie est en plein bouleversement politique. Selma est une adolescente, la fille du médecin Brahim Bensaïd. le lecteur va vivre avec elle pendant une décennie, des prémices de la guerre civile en 1988 jusqu'en 1997, l'année où la violence atteint son paroxysme. Elle habite avec ses parents et sa grand-mère Mima ainsi que son oncle Hicham, un avocat qui va progressivement s'engager du côté du Front Islamique et s'opposer de plus en plus à son frère Brahim.

Selma est passionnée par l'équitation et va s'éprendre d'un des chevaux du centre équestre où elle passe la plupart de son temps libre. On suit en parallèle ses aventures équestres, les péripéties familiales, amicales et amoureuses de la jeune fille.

Chaque épisode où apparaissent des chevaux dit quelque chose des humains, vient comme un refrain, à la fois reflet et antidote de la violence des hommes. Selma au début du récit monte une jeune pouliche imprévisible, Hind, qu'elle est chargée de « débourrer ». J'ai été saisi par la scène où Adel, un beau palefrenier enjôleur avec les filles, soumet un cheval rétif à grands coups de cravaches, jusqu'à laisser des traînées ensanglantées sur le poitrail et les jambes de l'animal. La domination par la violence se termine par les applaudissements d'un palefrenier bientôt suivit par ceux des autres. Cet étalon récalcitrant se nomme Sheïtane (diable en arabe). Après avoir été battu et martyrisé, plus personne ne peut l'approcher. Il pourrait bien être promis à l'équarrissage. Selma s'attache à le sauver. Elle le soigne et révèle à tous son potentiel équestre. On ne va plus quitter Sheïtane, devenant un des principaux protagonistes. Autre scène marquante : celle où l'étalon rue et donne des coups de sabots à un cheval qui le colle de trop près sous le regard impuissant des cavaliers et du moniteur. Une autre encore décrivant les galops dans la forêt qui mène au village d'Adel, le bruit des sabots dans le bois silencieux, les pieds écrasant les pommes de pin, les crins noirs qui volent, le balancement des hanches au grand galop sur la piste étroite. Puis ce sont des coups de feu qui vont affoler bêtes et cavaliers, les terroristes islamistes ayant envahi le bois et s'étant installés dans le centre équestre.

Les relations entre Selma, Adel et Sheïtane ouvrent sur un grand récit métaphorique traitant de la violence aveugle. Comment, quand on est jeune en Algérie à cette époque, vivre et trouver son chemin malgré tout ? En s'approchant du cheval devenu fou, on pénètre au coeur de la décennie noire algérienne. On a la sensation physique des galops, de la complicité ou pas selon les moments avec Sheïtane. Amina Damerdji décrit avec talent et sensibilité le corps à corps avec l'étalon, l'harmonie et les chutes, les blessures infligées au cheval et aux hommes.

C'est un très beau roman où on découvre, à travers l'histoire de la famille de Selma et aussi celle de Maya, l'amie journaliste de Selma, la période méconnue chez nous de ces terribles années entre 1990 et 2000 où la barbarie a refait son apparition en Algérie. Amina Damerdji nous offre un roman d'apprentissage comme je les aime. Il permet de réfléchir à la division au sein d'une même famille, quand rester en dehors des conflits n'est tout simplement pas possible, quand les camps ne sont pas entre les bons et les mauvais mais, comme dans plusieurs conflits actuels, entre extrémistes d'un bord et extrémistes de l'autre bord. Il exprime les passions tristes d'une époque dont les repères ont été rendus flous.

Il n'y a pas à redouter de scènes insoutenables à répétition. La violence est vue à distance, sauf la scène du tout début au coeur de l'attaque du village par un commando islamiste, ou quand Maya observe la même scène de loin pour réaliser son reportage.

Amina Damerdji a grandi à Alger jusqu'à la guerre civile. Elle a quitté l'Algérie à l'âge de sept ans avec sa famille et vit actuellement à Paris. Bientôt les vivants est son deuxième roman après Laissez-moi vous rejoindre, une biographie romancée de la révolutionnaire cubaine Haydée Santamaria. Elle revient dans Bientôt les vivants sur ses souvenirs, créant une fiction magnifique à partir d'évènements réels : le centre équestre a bel et bien existé et les évènements sont inspirés de faits historiques. Elle déploie une force de vie, notamment à travers le très beau titre et l'image du cheval donné dès l'épigraphe : des vers poignants du poète espagnol Rafael Alberti écrits en pleine guerre civile espagnole en 1938. Un hymne à la vie ayant obtenu le prix transfuge du meilleur roman français 2024 et sélectionné dans la liste des 5 romans finalistes du prix Orange du livre 2024. Chacun peut encore voter sur le site lecteurs.com jusqu'au 5 juin. le prix sera dévoilé le 13 juin. A suivre...

« A galopar, a galopar, hasta enterrarlos en el mar
Nadie, nadie, nadie, que enfrente no hay nadie
que es nadie la muerte si va en tu montura
galopa caballo cuatralbo, jinete del pueblo
que la yierra es tuya
A galopar, a galopar, hasta enterrarlos en el mar. »

Traduction de l'autrice : « Galope, galope jusqu'à les enterrer dans la mer / Personne, personne, personne, puisqu'en face il n'y a personne, / puisque la mort n'est personne si elle chevauche ta monture / galope cheval aux pieds blancs, cavalier du peuple / puisque cette terre est la tienne / Galope, galope, jusqu'à les enterrer dans la mer »

Paco Ibanez a popularisé ce poème dans les années 1970, chanson qui a été reprise maintes fois depuis. J'ai sélectionné la version du chanteur uruguayen Pajaro (2018) pour la version sifflée du début et celle du groupe punk rock argentin Attaque 77 (1998) pour son énergie. A découvrir à la suite l'un de l'autre sur mon blog Bibliofeel dans un petit montage qui finit au grand galop !
Lien : https://clesbibliofeel.blog/..
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Ce livre sur « la décennie noire » m'a quelque peu déçu. Peut-être en attendais-je trop après avoir entendu Amina Damerdji le présenter à l'Escale du Livre.
● L'autrice a choisi de nous montrer la guerre civile à travers la vie d'une famille, semblable à la sienne, et ce pendant une dizaine d'années. Soit. Mais cette famille est une famille aisée, francophone, vivant dans une banlieue tranquille et donc bien peu représentative du peuple algérien.
● L'histoire n'est pas centrée sur « les événements » qui ne sont là qu'en toile de fond mais sur le personnage de Selma, la jeune fille de la maison, sur son passage de la préadolescence à l'âge adulte et les changements qui y sont inhérents Ce n'est pas ce que j'attendais de ce livre après en avoir écouté la présentation.
Amina Damerdji s'éternise sur ses relations avec sa cousine Maya, autour du thème « je t'aime, moi non plus ». J'ai trouvé cela sans intérêt et même particulièrement agaçant.
● Il en va de même pour ses premiers émois amoureux et sexuels, de sa romance avec un jeune palefrenier, tout justes dignes d'un roman pour ados.
● Tout cela nous est raconté dans un style simple, fluide, facile à lire, mais quel besoin d'émailler son texte de mots arabes à tout bout de champ ! Procédé simpliste, destiné à faire plus vrai, plus couleur locale sans doute, mais tout à fait artificiel. 
Je m'attendais à trouver quelques belles pages pleines de poésie, chez cette autrice, agrégée, docteur és lettres, férue de poésie espagnole et cubaine mais aucun passage n'a suscité chez moi le moindre effet de la beauté poétique. Même la scène finale qui pourtant aurait dû s'y prêter est bien pâle, terne, sans éclat.
● La construction du roman, en courts chapitres, de quelques pages, pose aussi problème. Elle a bien sûr pour objectif d'embrasser la vie de l'ensemble de ses personnages, mais à peine commençons nous à nous attacher à l'un d'entre eux, que la narratrice passe à un autre pour ne revenir au premier que quelques pages plus loin. Certains disparaissent même complètement comme la petite Aïcha et sa maman, comme abandonnées à leur triste sort. Ce jeu de « saute-mouton » est ici contre-productif car il enlève toute émotion au récit et empêche de ressentir de l'empathie pour la plupart des protagonistes. C'est du moins mon ressenti.
● Aucun éclaircissement non plus – ou si peu- sur ce conflit confus, complexe et violent et sur le rôle joué par les différents groupes islamistes, l'AIS, le FIS, le GIA... sans oublier l'armée.

Tout n'est cependant pas négatif dans ce roman.
● le massacre sur lequel s'ouvre le livre, perpétré par les égorgeurs, ces terroristes « vêtus d'un uniforme sombre » est terrifiant par la force qui s'en dégage. Dommage que ça ne dure pas !
● La partie que j'ai trouvée la plus réussie est celle liée à la passion de Selma pour l'équitation. Son amour pour le cheval le plus rétif et le plus méchant de l'écurie, et sa persévérance à vouloir à tout prix le sauver d'une mort programmée sont attachants.
● Alors, que représente cet animal ? Pourquoi l'avoir choisi ainsi, violent et attirant à la fois ?
Là on est dans le domaine de la supposition, du symbole où tous les possibles sont ouverts, mais une des caractéristiques du roman n'est-il pas de nous amener à nous poser des questions ?
Pour moi ce cheval peut représenter le peuple algérien qui, ayant eu à subir, depuis tant d'années, la violence y répond par la violence mais qui sait aussi se montrer reconnaissant et affectueux envers ceux qui l'aiment.
L'épigraphe ou l'auteur cite un fameux vers de RafaelAlberti : « Au galop, au grand galop, jusqu'à les enterrer dans la mer » nous amène à penser qu'il représente aussi la force du peuple dans sa lutte contre l'oppression et sa volonté d'en finir avec tous ceux qui s'opposent à sa liberté, les islamistes au premier chef.
● Pour tous ceux qui se sentent en danger et opprimés, souvent la seule voie de salut est l'exil : fuir, quitter ce pays pour ne plus vivre dans la peur. Et le livre se termine par la fuite de Selma, au galop, sur son cheval fougueux. Elle quitte ce pays ou tout risque de continuer comme avant et où si les morts violentes se multiplient « BIENTÔT LES VIVANTS n'auront plus ou dormir » comme l'affirme ce vers tiré d'un poème de Yacine KATEB à qui elle a emprunté le titre étrange de son roman.
Comme Selma, Amina a quitté l'Algérie toute jeune dans la crainte de voir « le sang reprend(re) racine » et ne plus avoir à redouter « d'autres désastres/ Pour les adolescents ». Mais son livre est là pour rappeler aux Algériens et aux binationaux qu'il ne faut rien oublier. Ne serait-ce que pour cela il mérite le prix qui lui a été décerné.



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Bientôt les vivants est le deuxième roman d'Amina Damerdji. Il nous plonge dans l'Algérie des années 90, où les activistes du FIS tentent de prendre le pouvoir en terrorisant la population par des attentats, tandis que le gouvernement déploie sa force militaire. Les Algériens subissent de plein fouet ces changements et sont menacés chaque jour par la violence des fous d'Allah. Pour raconter cette période, l'auteur nous invite au sein de la famille de Selma, une jeune fille habitant dans une grande maison occupée par ses parents, sa grand-mère et son oncle, Hicham. Ce dernier s'est fait enrôler dans les rangs islamistes.
Selma a une passion : monter à cheval. Au club d'équitation, elle s'attache à un étalon indocile, que les autres maltraitent et ont surnommé Sheïtane, comme le diable. Elle l'apprivoise et a pour but de le sauver de l'équarrissage. Sur une décennie, on voit évoluer cette jeune fille attachante, dont la vie va être contrariée par un grave accident, mais aussi par la découverte que n'importe qui autour d'elle peut rejoindre les rangs des égorgeurs.

Article entier sur le Manoir des lettres.
Lien : https://lemanoirdeslettres.f..
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25 ans après la fin de la Guerre d'Indépendance, l'Algérie replonge, avec les évènements d'octobre 1988, dans le conflit d'une guerre civile qui va opposer le mouvement islamiste du FIS au parti gouvernemental du FLN.

Toute la famille Bensaïd vit dans la même maison. le père Brahim est pédiatre et loge avec sa femme et sa fille Selma en haut. La grand-mère Mima vit au milieu depuis que son mari est mort. Son deuxième fils, l'once Hicham l'avocat occupe le rez de chaussée.

A travers l'histoire de cette famille algéroise, Amina Damerdji, nous fait revivre ces années noires qui ont vu se déchirer les amis d'autrefois et ont bien souvent brisé des liens fraternels.

Selma ne vit que pour les chevaux et c'est à travers eux qu'elle traverse cette période violente si difficile à comprendre pour une adolescente. Dans le centre équestre de Baïnem, aujourd'hui abandonné, elle se passionne pour un étalon rétif, Sheïtane, qu'elle parvient, avec beaucoup de patience, à apprivoiser.

Son regard de jeune fille sur un monde qui change est une révélation qui nous montre à quel point l'arrivée de l'islamisme va bousculer la vie insouciante de ces privilégiés qui n'ont vu que de loin la famine et la misère dont le peuple souffrait.

Selma va y perdre sa liberté mais continuera son chemin vers une école vétérinaire au côté de son amie devenue elle, journaliste.

Une lecture exigeante dans laquelle je ne suis pas entrée facilement tant ces évènements m'étaient étrangers mais qui, grâce à cette jeune fille et à son étalon, m'a finalement happée totalement.

Un roman édifiant qui mêle la révolte des hommes et celle des chevaux avec beaucoup de finesse. J'ai adoré ce parallèle qui nous en dit beaucoup sur cette mince frontière entre l'acceptation de son sort et la réaction à l'insupportable.

Un propos et un roman passionnants.

Merci à lecteurs.com et aux éditions Gallimard pour cette découverte
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A Sidi Youcef, dans un hameau au pied de la forêt, les familles profitent d'une soirée printanière. Les hommes jouent aux dominos, les enfants courent dans la rue. Mais soudain, des soldats à bord d'une jeep envahissent les lieux. Dans ce lieu proche de la forêt Baïnen où se cachent les terroristes, le massacre est sanglant.
Selma Bensaïd et Maya Hakkar, sa cousine photographe, deux jeunes filles d'un quartier aisé observent ces hommes massacrant à coups de hache les habitants du village.
Mais que font-elles à Sidi Youcef ? En repartant en Octobre 1988, Amina Djamerdji nous raconte les années noires de l'Algérie au travers des yeux de Selma.
En octobre 1988, nous entrons dans l'intimité de la famille de Selma. Alors qu'Alger est en état de siège, son père, Brahim Bensaïd invite ses amis et sa famille afin de fêter sa promotion comme chef du service pédiatrique de l'hôpital de Baïnen. Il espère ainsi amener plus de confort à sa famille sans se compromettre avec des généraux corrompus comme son beau-frère, Charef Hakkar, grand chirurgien qui arrondit ses fins de mois en revendant des médicaments.
Brahim Bensaïd vit dans une maison modeste de trois étages avec sa femme et sa fille, sa mère Mima et son frère Hicham.
Mima, veuve de Si Smaïl, s'inquiète surtout pour son second fils. Adolescent, il était dans l'accident qui coûta la vie à son père. Sans les relations de ce dernier, il n'a pas pu échapper au service militaire. Jeune avocat, opposant au régime du gouvernement, il assure la défense de dirigeants du front islamique du salut. Ce qui rend fou de rage Brahim.
Alors que le pays traverse des moments d'extrême violence, Selma tente de vivre sa vie d'adolescente. Elle comprend à demi-mot la colère de son père, la peur de sa grand-mère, l'inquiétude de sa mère et l'emprisonnement et les violences subies par son oncle.
A son âge, elle se préoccupe surtout de ses passions, ses amitiés et ses amours naissantes. Grande et peu féminine, elle est la risée de ses camarades et notamment de sa cousine Maya.
Aussi trouve-t-elle refuge dans sa passion pour l'équitation et son amour pour Shéïtane, un cheval imprévisible et capricieux qu'elle seule peut apaiser.
Choquée par la violence d'Adel, un jeune palefrenier, elle éprouve toutefois une certaine attirance pour ce jeune homme de Sidi
Amina Damerdji relate les événements de la guerre civile algérienne des années 90 au travers des yeux d'une adolescente. Elle mêle ainsi un roman d'initiation et un témoignage historique.
Dans un contexte bien documenté, l'auteur laisse une large place à la force romanesque. Ses personnages bouillonnent d'émotions en proie à leurs soucis personnels et familiaux et face aux événements politiques.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Un très beau roman sur une période que je connaissais peu. On y suis une jeune fille passionnée d'équitation mais que sa passion ne suffit pas à protéger de la guerre civile. Dans un environnement où l'on ne sait pus si les barrages sont ceux de l'armée ou des islamistes, où l'on vit au rythme des condamnations à mort des uns et des autres, où même l'amour s'en trouve souillé, Selma tente de garder malgré tout sa liberté.
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ma première réaction était, non, un énième roman écrit par un auteur d'origine algérienne qui va fantasmer sur une période et on aura des lamentations, des stéréotypes et ...et. . Ma surprise. Oh, là, j'ai fermé l'ouvrage avec wawe .
Une écriture remarquable, une neutralité dans le récit des événements (le pourquoi et le comment d'une guerre civile), l'auteur ne prend pas parti, relate les faits historiques imbriqués dans une fiction, elle a su traduire les ressentis de tout un peuple, osé dire ce qu'on ne voulait pas entendre(qui tuent qui). J'avais la sensation que le cheval shaytan représentait le peuple algérien ; fugace, amer avec ceux qui ne le respecte pas, dur et résistant face aux coups, mais docile et affectueux envers ceux qui le respectent Un récit bien mené avec un style et écriture fluide, des personnages attachants et représentatifs d'une société sous une crise, la grand-mère le pilier de la famille, ses fils l'un opportuniste et l'autre terroriste, des jeunes femmes et mères porteuses d'espoir, de lutte (un slogan ya lamine ya zeroual ne baisse pas ton pantalon, des milliers de femmes hurlaient, à l'époque, pour soutenir le président dans sa résistance face à un vrai fléau.) J'ai fermé le livre avec un coeur lourd, une kanta , une angoisse, mais aussi une fierté, on a survécu. Une pensée à nos martyres sacrifiés sur l'autel de la haine de l'obscurité, des intérêts personnels
Merc i @amina.damerdji . pour ce livre contre l'oubli
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Après nous avoir raconté dans son premier roman (Laissez-moi vous rejoindre, 2021) le Cuba des années 50 à travers un touchant portrait de femme, Amina Damerdji nous replonge cette fois dans les heures tourmentées de l'Algérie, à l'aube des années 90, quand la révolution populaire embrase le pays.

bientot-les-vivantsL'Algérie, ce pays dans lequel l'écrivaine a vécu jusqu'en 1994, avant de partir en compagnie de sa famille, pour s'exiler en France, est au coeur de ce roman. Un pays qui a connu des heures sanglantes à partir de 1988, au moment où le mouvement islamiste commence à prendre de l'importance.

L'histoire développée dans ce livre est racontée principalement à travers les yeux de Selma, une fille passionnée d'équitation, qui passe la plupart de son temps dans un centre équestre, non loin d'Alger, pour s'occuper de son cheval favori, Sheïtane. Durant les années où elle va grandir, devenir une adolescente, puis une adulte, les massacres vont se multiplier dans le pays, entraînant des conflits au sein de sa famille, dont certains des membres se rapprochent des islamistes pendant que d'autres combattent le FIS (Front Islamique du Salut).

Comme pour son précédent roman, Amina Damerdji entremêle petite et grande Histoire pour raconter le déchirement qu'a constitué cette période sombre de l'Algérie, évoquée aussi récemment dans le roman de Robert Goddard, Les dernières pages.

Un récit marqué par la violence, mais aussi par la passion et l'amour que porte la jeune Selma à son cheval auquel elle restera fidèle envers et contre tout.

À travers cette histoire où l'on trouve de la tendresse mais aussi beaucoup de douleurs, l'autrice se souvient des bonheurs et des malheurs qu'elle a vécus durant cette décennie noire, dans un pays auquel elle rend hommage de manière sincère et touchante. Un livre qui a reçu le « prix transfuge 2024 du meilleur roman français ».
Lien : https://www.benzinemag.net/2..
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