Pour ne pas remâcher le sujet, je vais passer la parole à
San-Antonio (c'est son livre et on est toujours responsable pour ceux qu'on a apprivoisés, quoi!):
« Faut que je vous fasse rire ! » annonçait le gros Bérurier. […] le Béru fait l'emplette d'un cadeau de noces pour son neveu, il l'achète aux Puces et, en supplément du programme, à titre de prime, on lui brade avec l'appareil photo le portrait d'un homme qui, si je ne m'abuse, comme dirait un faucon, a reçu un berlingot dans la mansarde.
Si vous êtes étranger comme moi, le français n'est pas votre langue maternelle et il y a quelques mots qui vous sont inconnus dans ce magnifique passage, n'allez pas immédiatement se faire cuire un oeuf. Potassez les dictionnaires, les gars! Ignorantia non est argumentum comme disent les Romains, qui ont refusé d'aller se faire voir chez les Grecs et se sont adressés chez Robert ou Larousse.
Je me demande infiniment pardon pour cette digression lyrique. С'est extrêmement contagieux pour les lecteurs des romans de
San-Antonio. Ça continue, vous voyez?!
Comme l'auteur a résumé le sujet de ce volume, je peux bien passer au bref analyse de ce livre en termes fichtrement scientifiques et même hermétiques. Seulement je vais dire quelques mots sur ce qui vous attend encore dans ce volume № 24:
- primo, Bérurier en compagnie d'un écureuil empaillé, à la queue mitée et ressemblant à Pinaud;
- deuxio, la disparition de Béru ainsi que son apparition miraculeuse à la fin de ce livre;
- tertio, la course contre la montre le monde de l'Inspecteur principal Pinaud, parti en service commandé;
- quatortio, le rythme qui ne faiblit jamais ainsi que le sujet ficelé. Mais ça, c'est pour la bonne bouche.
Et passons enfin à un bref mais exhaustif analyse de ce roman. C'est quand même un essai, une critique ou un papier-toilette, je demande un peu?
Il me semble que «
Des gueules d'enterrement» garde bien l'empreinte de ses homologues derniers de cette série: beaucoup d'action effrénée, rapide; l'exaucement du point susdit portant le numéro «quatortio»: le rythme qui ne faiblit et le sujet ficelé; des répliques savoureuses et des métaphores inattendues; la fatuité et une verve étonnante de San-A; tout une rangée de personnages truculents et vifs; l'humour qui bat déjà son plein.
Autrement dit, le style s'affirme de plus en plus nettement mais c'est l'intégrité de tous ces éléments qui manque toujours pour devenir un vrai san-antonio sans peur et sans reproche. Mais sans conteste
Frédéric Dard épluche bien sa langue et ses sujets.
Une fois de plus, il y a le trio «
San-Antonio — Bérurier — Pinaud» qui bosse sur cette enquête, et avec brio. En peu de temps cette troïka va devenir la marque de fabrique pour cette série inoubliable. Ne quittez pas, quoi!
Dixit.
3.0/5
Lien :
https://autodidacteblog.word..