Le jeu de la préceptrice

Il s'était convaincu qu'il déployait tous ces efforts pour la chasser de ses pensées mais, à présent, il se demandait s'il ne s'était pas menti. Peut-être avait-il fait tout cela pour l'attirer. Non pas pour la séduire, mais pour l'impressionner. Après tout, elle l'avait complimenté pour ses talents de menuisier. Cela semblait même être une qualité qui le rachetait à ses yeux.Vous êtes doué de vos mains.

Elle ne portait que sa chemise de nuit et avait croisé les bras sur sa poitrine pour se protéger de la fraîcheur ambiante. Bon sang, il l'avait assez vue dans cette chemise ! À présent, il avait envie de la voir sans elle. Cela faisait des jours qu'il tentait de la chasser de ses pensées, en vain. Or voilà qu'elle se tenait devant lui, tel un rêve devenu réalité, et il avait une folle envie de la prendre dans ses bras et de la serrer très fort pour s'assurer qu'elle était bien là.

Alexandra aurait voulu les consoler toutes les deux, mais elle savait d'expérience qu'il ne suffisait pas d'un câlin pour faire le deuil de ses parents. Les fillettes avaient besoin de temps et de sécurité. Elles avaient besoin de pouvoir pleurer, gémir ou crier sans qu'on leur ordonne de se taire. Avec elle, elles n'étaient pas obligées de dissimuler leur souffrance. Faute de mieux, elle pouvait au moins leur offrir cela, en tout cas pour les semaines à venir.

...Je suis un bien piètre aristocrate mais, la moindre des choses, c'est que je n'encombre pas la succession avec des bâtards et que je me préserve de la petite vérole. Par conséquent, je m'interdis…
— L'acte charnel.
— La fornication. Exactement.

Il aimait à croire qu'il avait trop de respect pour les femmes pour faire l'amour à l'une en pensant à l'autre. Et il avait trop de fierté pour cela, également. Une étreinte tiède ternirait sa réputation - une réputation qu'il entretenait avec soin.

Chase l'embrassa avec le désespoir d'un homme condamné à la potence. Il referma ses mains sur elle avec impatience et, dans un gémissement, la plaqua contre le mur.Emporté par le désir, il prit son sein au creux de sa paume – cette douce rondeur qui s'était pressée contre son torse dans la nursery, éveillant en lui une excitation si violente qu'il en avait eu les reins en feu. Elle enroula une jambe autour de la sienne. En réponse, il déposa une série de baisers le long de son cou si délicat, si gracieux, jusqu'à ce qu'il soit arrêté par le col de sa veste.

Elles sont naturellement curieuses du monde qui les entoure et ont soif d'apprendre. Tout ce qu'il leur faut, ce sont des occasions et des encouragements. La possibilité d'étudier ce qui les intéresse. N'avez-vous pas envie qu'elles grandissent en intelligence ?

Tout le monde veut laisser une trace de son passage sur cette terre, dit Alexandra. C'est dans la nature humaine. Certaines personnes restent dans les mémoires pour leurs œuvres ou leurs vertus. D'autres continuent à vivre dans le souvenir de leurs enfants.

Chacune de ses caresses était un cadeau. C'était avec lui qu'elle découvrait les prémices de la passion, et elle le faisait de son plein gré, avec tant de douceur qu'il en était bouleversé.Entre ses bras, il avait presque l'impression de mériter ce présent qu'elle lui offrait.Personne n'est une cause perdue.Jamais il n'avait autant eu envie d'y croire. Seulement, elle ignorait, elle ne pouvait même pas soupçonner jusqu'à quel point il s'était éloigné du droit chemin.Il s'était tellement perdu qu'il était, en quelque sorte, tombé de la carte du monde.

Bien sûr, chaque femme était unique, mais elle était différente. Mystérieuse. Courageuse. Intelligente. Avec elle, il se sentait différent. Pour la première fois de sa vie, il avait envie de prendre son temps, de la caresser longuement, de la découvrir petit à petit. Et il n'avait plus envie de se cacher.