Les héritières, tome 1 : Il était une fois un duc

Mais cette maison m’appartient. J’ai attendu trop longtemps d’avoir un endroit à moi pour me sauver à la première… enfin, à la troisième ou quatrième anicroche.

– Elle vous aimait, vous savez.
Aimait. Etonnant comme cet imparfait avait le pouvoir de transformer un phrase miraculeuse en broyeuse de cœur.

Aucun homme ne mérite une femme comme elle. On hypothèque son âme pour l'avoir, et on passe sa vie à rembourser sa dette.

Izzy le savait bien: les créatures les plus rapides n'étaient ni les chevaux arabes, ni les guépards africains; aucun animal au monde ne pouvait fuir aussi vite qu'un libertin confronté au mot "mariage". On aurait dû crier ce mot-là pour donner le départ des courses à pied, au lieu de tirer un coup de pistolet.
A vos marques, prêts...mariage!

— Il ne s’agit pas d’argent, mademoiselle Goodnight, uniquement du château. Lynforth avait plusieurs filleules, auxquelles apparemment il n’a pas offert beaucoup de poneys ni de rubans au fil des années. Je suppose que, pour se rattraper, il a décidé de léguer à chacune d’entre elles ce dont rêve toute jeune fille : son propre château.
— Une seconde, intervint le duc. Ce château appartient à ma famille depuis plusieurs siècles. Archer consulta ses documents.
— Et je vois qu’il a été vendu à Lynforth il y a quelques mois. Il regarda Izzy par-dessus ses papiers.
— Vous paraissez surprise.
— Je suis stupéfaite, reconnut Izzy. Le comte a toujours été bon avec moi, mais il n’était même pas à proprement parler mon parrain. C’était le protecteur de mon père à la Cour. Izzy avait rencontré lord Lynforth à plusieurs reprises, notamment lorsque son père avait été nommé chevalier. En cette illustre occasion, lord Lynforth avait donné à Izzy une pastille qu’il avait tirée de la poche de son gilet et lui avait tapoté la tête avec affection. Elle allait sur ses vingt-deux ans, mais cela partait d’une bonne intention.

Dans la vraie vie, les bandits de grand chemin n’étaient ni diaboliquement séduisants, ni animés de nobles sentiments. Ils voulaient de l’argent, et ils le voulaient vite.

Lorsqu’elle avait eu vingt et un ans, quelque part entre Maidstone et
Rochester, la dure réalité l’avait frappée de plein fouet : dans la vraie vie, les
bandits de grand chemin n’étaient ni diaboliquement séduisants, ni animés de
nobles sentiments. Ils voulaient de l’argent, et ils le voulaient vite

Ne doutez point. Ne doutez point, ma mie. Je reviendrai. Ne doutez point de mon acier. Chaînes, flêches, lames et pierres, jamais je ne connaîtrai leur morsure.
Ne doutez point de ma volonté. Ni les flots que la tempête déchaîne, ni le sable soufflé par les vents, ni les sommets inaccessibles ne m'empêcheront de vous revenir.
Ne doutez point de mon coeur. Les mois et les années s'écouleront peut-être. Je n'ai pas le pouvoir de jouer sur l'éternel. Mais ne doutez point de mon amour. Dussent les hommes nous séparer, la mort elle-même ne saurait y mettre un terme. Car même si je foule la terre pour mon roi, vous restez, à présent et à tout jamais, la reine de mon coeur.

Au diable la tendresse. Maudite soit l'émotion. Je ne comblerai pas les désirs de votre coeur, mais je peux vous donner tout, oui, tout ce à quoi aspire votre corps.

- Vous n'êtes pas homme à abuser d'une femme.
- Je n'ai pas besoin d'être le genre d'homme qui abuse des femmes.
Il enfouit une main sous ses jupes.
- Je me contente d'accepter les invitations.