Jacques de Villefort, tome 2 : L'affaire de la rue Bleue

Je poursuis ma découverte des aventures du détective Jacques de Villefort, né de la plume de Paul Dargens…

Pour rappel, le personnage apparut vers 1936 dans la collection de fascicules de 64 pages « Police et Mystère » des éditions Ferenczi.

Il vécut au moins 24 aventures (il m'est difficile d'être précis, ne possédant pas encore tous les titres de l'auteur).

Paul Dargens est un pseudonyme de l'écrivain Paul Salmon (1884-1965) à qui l'on doit les aventures d'un autre détective, celle du détective milliardaire Luc Hardy, qui parurent dès le début des années 1920 dans la collection « le Roman Policier » des mêmes éditions Ferenczi. La plupart des titres mettant en scène Luc Hardy furent d'ailleurs réédités dans la collection « Police et Mystère » à partir de 1932, avant que l'auteur propose, par la suite, des récits mettant en scène Jacques de Villefort.

Miss Maggie est heureuse, à 18 ans, elle va bientôt épouser sir Hardold Dufferin, un futur riche héritier anglais.

Pour préparer le mariage, la mère de Maggie décide de se rendre à Paris, où elle vécut il y a plus de 12 ans, pour préparer le trousseau de sa fille.

Mais, n'ayant pas de nouvelles au bout de quelques jours, Harold décide de partir à Paris pour rechercher sa future belle-mère. Pour ce faire, il fait appel au détective Jacques de Villefort, dont il a déjà entendu parler en bien…

Contrairement à l'aventure que j'ai lue précédemment, Jacques de Villefort n'attend pas, cette fois, la fin de l'histoire pour apparaître.

Si l'auteur prend le temps de poser, dans un premier chapitre, les bases de la relation entre Maggie et Harold, ainsi que les tenants et les aboutissants, il entre cependant un peu plus rapidement dans l'intrigue avec la disparition de la mère.

Pour autant, tout au long du récit, on sent le goût de l'auteur pour les récits sentimentaux et dramatiques puisque son texte puise plus dans ce genre que dans le policier, mais un peu comme la plupart des récits dits policiers depuis déjà plus d'un demi-siècle à l'époque.

On reconnaît immédiatement la propension de l'auteur à décrire chacun de ses personnages en s'obstinant à évaluer les âges d'une façon très précise…

Pour le reste, la plume demeure agréable sans pour autant s'élever au-dessus des standards des récits fasciculaires de l'époque.

En ce qui concerne l'intrigue, malheureusement, malgré les 18 500 mots dévolus à l'histoire, force est de constater qu'elle est assez simple et que le lecteur devine très rapidement les circonstances du crime et la véritable identité du suspect.

Mais qu'importe, on ne lit pas un fascicule policier de l'époque dans l'espoir d'être tenu en haleine par un suspens insoutenable…

On regrettera que le personnage de Jacques de Villefort demeure aussi flou et, surtout, aussi commun.

On pourra aussi regretter que la plupart des solutions soient révélées par la narration du détective contant comment il a trouvé les réponses plutôt que de l'avoir accompagné durant ces découvertes. Mais l'auteur ne peut pas accorder autant d'espace à l'ambiance dramatico-sentimentale et espérer en avoir encore pour le côté investigation pure.

On ne le lui reprochera pas tant c'est une habitude de l'époque pour ce genre de format.

Au final, à partir d'une intrigue simple, Paul Dargens brode une histoire dramatico-policière pas désagréable à lire, mais qui ne brille ni par son suspens, ni par sa plume, ni par ses personnages.