Vivant quelques mois par an dans le Cotentin, j'ai sauté sur ce livre dès que je l'ai vu dans la vitrine d'un libraire. Je n'ai pas eu beaucoup de mal à en venir à bout mais mon sentiment est plus que mitigé.
D'un côté, il y a un écrivain qui a un certain talent, qui sait créer une atmosphère avec des descriptions simples et des dialogues dépouillés. Son style m'a fait penser à celui de
Georges Simenon, en plus moderne.
Mais d'un autre côté, ce "roman" n'est pas un roman. C'est plutôt une fable écologiste de gauche déguisée en roman : l'intrigue n'est qu'un mélange pervers de réalité et de fiction (la digue de la rade de
Cherbourg n'a pas explosé et le quartier des Provinces existe encore : la mise en scène de fake news deviendrait-elle un genre littéraire ?).
Et comme il se doit à notre époque, "
Cherbourg" baigne du début à la fin dans un politiquement correct manichéen et sans saveur. Les personnages du roman sont pour la plupart des bons (une policière LGBT éprise de vérité, les ouvriers qui risquent leur vie au travail, ...) mais il y a en toile de fond l'omniprésence des mauvais, ceux qui ont du pouvoir ou de l'argent (les hauts représentants de l'Etat et les industriels, bien sûr).
Bref,
Simenon et son commissaire
Maigret, c'était beaucoup mieux...
Pour finir, je trouve qu'avoir intitulé ce livre "
Cherbourg" est malhonnête car le titre d'un roman ne devrait pas être le lieu qui lui sert de cadre (sauf éventuellement si l'on est
James Joyce écrivant "Dubliners").