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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai bien entendu certains esprits goguenards, parfois obligeamment moqueurs, prétendre qu'à chaque petit-déjeûner, avant même d'avoir ouvert un deuxième oeil, je ne me nourrissais exclusivement que de papier jauni et de vieux livres poussiéreux.
Que Dieu me savonne, et que Gutenberg me pardonne !
Me voilà presque sorti de ma zone de confort ...
"Cherbourg" vient de paraître.
C'est un premier roman sorti tout droit de la plume de Charles Daubas.
C'est un bel instant de lecture, un captivant roman policier.
C'est un livre au style fluide et maîtrisé.
Mais qui est donc ce Charles Daubas ?
Ne serait-il pas un peu sorcier cet horsain pour avoir si finement su capter l'atmosphère, le fond de l'âme de Cherbourg, cette ville endormie, coincée entre l'atome, son arsenal et l'indifférence de ses habitants.
Le décor, les personnages, et même une conversation sont portés par de courtes et splendides descriptions, descriptions d'ailleurs précises par instants, imagées à d'autres.
Le décor, s'il n'est peint qu'en demi-teinte, l'est assez pour être palpable et authentique.
Mais jamais trop pour nuire au récit, ni à l'épaisseur des personnages.
Charles Daubas réussit là un véritable exercice de belle écriture.
Le suspens est habilement entretenu dans un récit qui avance pas à pas au fil de l'enquête de l'attachante Frédérique.
Un premier mystère installe le malaise.
Les débris d'un immeuble détruit sont retrouvés flottant à l'entrée de la rade.
Quelques semaines plus tard, une analyse indépendante de l'ACRO révèle des taux anormalement élevés de tritium dans la baie d'Ecalgrain.
Un second mystère vient plus solidement encore ancrer l'intérêt du lecteur au récit.
Un gosse dit avoir vu une explosion ...
Que Dieu me savonne, et que mon bouquiniste me pardonne !
"Cherbourg" est un excellent roman policier d'atmosphère ...

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Un petit matin brumeux, un train qui fonce dans le petit jour… destination : Cherbourg
En mains, le premier roman de Charles Daubas : "Cherbourg", justement… une coïncidence ? Pas vraiment… Une lecture de voyage à propos, en route vers mon Cotentin natal.
Cherbourg qu'on nomme depuis peu Cherbourg en Cotentin depuis qu'on s'est rendu compte que le Cotentin pouvait être vendeur.
Le Cotentin : ses côtes si différentes de l'ouest, l'austère, à l'est la généreuse et maraichère ; ses vaches et leur lait, le beurre, la crème ; ses pommes et son cidre, brut parmi les bruts ; Cherbourg
Cherbourg et sa rade. Cherbourg et son port. Cherbourg et son arsenal de la Marine... L'arsenal qui emploie bon nombre d'habitants aux alentours…

Cherbourg et le quartier des Provinces… La ZUP dans mon jeune temps… Une série de barres construites dans les années 60 : exode rural et baby boum…

Boum, justement ! le quartier sera détruit… Bizarre : on retrouve des blocs de béton issus du chantier flottant dans la rade …

Re-boum ! Une partie de la digue de Querqueville près de laquelle les bétons flottants sont stockés s'est volatilisée ou, plus exactement, a disparu dans les flots… Un adolescent, Jérémy a tout vu, il témoigne, Frédérique enquête… et Paul Bilebart à disparu dans l'explosion…


"Cherbourg", un petit bouquin où l'arsenal tient une grande place, comme dans Cherbourg, la ville…
Un petit bouquin pour lequel l'auteur s'est bien documenté : l'arsenal de la Marine, l'élevage de saumons…
Un petit bouquin ou le Cotentin est plutôt bien vu. On nous parle de la pluie. Certes, il pleut à Cherbourg (la ville) mais moins fort que dans Cherbourg (le livre) et plus longtemps : le fameux crachin qui tombe à l'horizontale, porté par le vent ; étrangement absent (ou peu présent) le vent…
Un petit bouquin où les gens d'ici comme aurait dit Gilles Perrault sont plutôt bien rendus, dans leur discrétion, voire leur détachement : "Daniel voudrait bien savoir ce qu'elle cherche exactement. Mais il ne demande rien".
Quelques bizarreries, néanmoins : Cherbourg au bord de l'océan (page 128 !?), on produit l'acier 100HLES des coques de sous-marins à l'arsenal...
Bref, une agréable lecture de voyage : une enquête bien menée à la conclusion surprenante ; une deuxième vite refermée qui nous laisse un peu sur notre faim ; une histoire annexe bien dans l'air du temps, mais pas indispensable… le style est vif, la lecture facile, sur la route de Normandie.
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Un roman étonnant par son cheminement qui nous emmène dans une direction pour mieux nous perdre et envoûtant par son atmosphère (très maritime) avec la rade de Cherbourg pour héroïne. Des questions jalonnent le récit, questions aux réponses parfois surprenantes : pourquoi la rade s’est effondrée ? Pourquoi une classification secret défense de cet effondrement ? Où est passé Paul, présent au moment de l’écroulement ? Le texte donne également une mine d’informations sur la radioactivité et sa fin est totalement inattendue. Un auteur à suivre.
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En nommant son roman Cherbourg, Charles Daubas a placé la barre très haut. Pourquoi ? Parce qu'on s'attend à lire un Total Khéops made in Cotentin. Or, ce que Jean-Claude Izzo avait magistralement réussi avec l'histoire de Fabio Montale, Charles Daubas ne fait que l'effleurer avec son thriller sur la rade. D'où une légère frustration. J'aurais aimé en savoir plus sur cette ville portuaire que le secret défense et le mauvais temps isolent du monde, à l'exception notable d'une comédie musicale que nos petits-enfants ne verront jamais. Il y a quelques réussites, cependant. Charles Daubas parvient à nous inculquer une angoisse diffuse, un sentiment de malaise où vient se nicher idéalement le mystère sur lequel enquête la commissaire, Frédérique, personnage atypique et attachant. À Cherbourg, la résignation peut vite se transformer en cynisme. le danger est omniprésent, monstrueux parce qu'invisible. Chez les militaires, les exploitants de la centrale nucléaire, parmi les ouvriers des chantiers, dans les filets des pêcheurs. Et partout, on étouffe la menace. Qu'est-ce qui peut conduire une population entière à dissimuler une cause vicieuse de mortalité ? Il faut que l'attachement à la terre (à la mer) soit viscéral pour lui pardonner de vous empoisonner. On touche à l'aveuglement et au masochisme collectif. Même si la symbolique est parfois trop voyante, j'ai aussi trouvé intéressant le thème du refus de l'enfant. Une façon de dire que certains ont ouvert les yeux ou, a contrario, et c'est déprimant, que la résignation dont je parlais plus haut conduit au renoncement. Un bon premier roman donc, et un auteur qui mérite d'être attentivement suivi.
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Ce livre était dans ma PAL à lire depuis sa sortie en poche et le voici maintenant terminé. Cherbourg, 2012. le front de mer, la digue, les chantiers navaux, les pêcheurs, les militaires, Greenpeace, la colinne de l'ancienne cité démolie maintenant et où de nombreuses générations se sont succédées, les policiers, les gamins, les vieux rades où se restaurer et boire un coup. Voici la galerie de personnages rencontrés au fil des pages, et il faut bien le souligner Cherbourg en est l'actrice principale. Une digue qui s'effondre, du béton remontant à la surface suite à la destruction de vieilles tours d'habitation, une affaire très vite classée secret défense par l'armée. Seulement un jeune de quinze ans affirme que trois jeunes ont disparu dans l'effondrement de la digue et qu'il y aurait même eu une explosion et de la fumée. Alors Frederique va envers et contre sa hiérarchie enquêter sur ce mystère.

Lu en deux fois, absorbée par ses courts chapitres, son écriture allant droit au but et une intrigue prenante. le personnage de Frederique est touchant, elle veut croire à la version du gamin et fera tout pour éclairer les versions discordantes de ce jeune et des autorités militaires. Qu'a-t-il pu se passer cet été là sur cette digue ? Dans cette ville ?

J'attends la prochaine sortie littéraire de l'auteur début mai dont le résumé me paraît prometteur !
Belle découverte !
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Décidément, les genres sont poreux, fluctuants au gré des éditeurs. Regardez ce premier roman, au titre sobre. C'est un polar mais il paraît dans la collection dite blanche alors que, par exemple, chez le même éditeur, Gallimard, le dernier Ron Rash, "Un silence brutal", pas vraiment un thriller, paraît lui dans la série noire... Mystère de l'édition.
Quoiqu'il en soit, c'est un roman. le genre, en 2019, on s'en fiche de plus en plus ( et partout) pourvu que le plaisir de la lecture soit là. " Cherbourg" possède de toute évidence assez de qualités pour plaire à un lectorat qui aime être un peu surpris ou interrogé.
L'intrigue, classiquement policière, emprunte toutefois des chemins de traverse qui vont flirter avec la fable écologique voire avec un fantastique léger. La disparition mystérieuse d'un adolescent lors de l'effondrement d'un bout de falaise va se trouver emmêlée avec l'apparition dans la rade de Cherbourg de pierres flottantes ainsi que d'un saumon bien bizarre. L'enquête menée par une policière cherchant à faire un bébé par FIV ( oui cela a une certaine importance...), sous ses apparences de flic cool de province, va quand même nous faire entrer dans les silences d'une région qui ferme facilement les yeux devant certaines évidences écologiques. Cherbourg se trouve au croisement de deux pôles manipulant du nucléaire : La Hague pas loin et l'arsenal qui travaille autour des sous-marins eux aussi nucléaires. Et soudain, en s'intéressant à cet adolescent disparu, s'ouvrent d'autres mystères, d'autres raisons de se taire ou de camoufler certaines vérités. Cherbourg continue de se révéler toujours aussi triste, avec ou sans parapluies. Charles Daubas, avec son récit bien mené ( et avec une résolution inattendue, ce qui est un exploit dans le genre policier tant ratissé depuis des décennies ) parvient à nous passionner, nous faire réfléchir. Il est certain qu'après la lecture de ce roman efficace, le syndicat d'initiative de la ville de Cherbourg risque de limoger un peu de personnel, faute de touristes ( même si la plupart viennent des paquebots de croisière qui accostent régulièrement). Que vous pensiez aller en vacances dans le Cotentin ou pas,lire ce premier roman vous donnera dorénavant une vision un peu différente de ce joli coin de France verdoyant...
Un peu plus sur le blog...
Lien : https://sansconnivence.blogs..
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Une intrigue qui n'en n'est pas réellement une, mais c'est surtout l'histoire d'une ville, et de ses habitants. Des gens simples, qui s'ils n'ont pas les mots, essayent de faire ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont.
J'ai beaucoup aimé le style, direct, simple. Cela permet à la fois une certaine distanciation et pourtant créer une empathie avec les personnages.
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Une étrange explosion a détruit une partie de la digue de Cherbourg.
Est-elle liée à la récente démolition du quartier populaire des Provinces ou aux chantiers de l'Arsenal, où l'on démantèle un sous-marin nucléaire ? Un adolescent prétend que Paul, un de ses amis a disparu lorsque la digue s'est effondrée dans la mer. Pourquoi alors la mère de Paul ne porte-t- elle pas plainte ? Bien que l'affaire soit vite classée « secret défense », Frédérique, inspecteur de police tente d'enquêter autour de cette disparition.

Cette fiction très documentée est profondément ancrée dans la réalité géographique et économique de Cherbourg et de ses environs. N'oublions pas qu'y sont implantées l'usine de retraitement des déchets nucléaires de la Hague et la Centrale nucléaire de Flamanville.
Son auteur a su saisir avec justesse les enjeux politiques et sociaux qui en découlent et bien qu'étranger à la région il a su pénétrer l'âme de cette ville, ce qui justifie le Prix littéraire de Cotentin qui lui a été attribué en 2019 .
Je me suis sentie happée dès l'ouverture du roman, où s'installe un étrange climat d'angoisse sourde et j'ai suivi avec attention ( car je connais bien Cherbourg ) les déplacements des personnages, retrouvant au passage des lieux familiers. Je comprenais les enjeux de l'omerta qui voulait s'installer sur cette affaire .
Le roman « me parlait », comme on dit !

Toutefois, dès que l'onirisme s'est introduit dans l'enquête, dès que le chimérique a teinté le réel, je me suis sentie déstabilisée. La brièveté de l'ouvrage (180 pages) ne m'a pas permis de m'installer dans cette autre dimension. Il a fallu l'accepter sans avoir assez d'éléments pour la comprendre.

Je suis sortie un peu déçue de la lecture de ce roman d'atmosphère où le « secret défense » se mêle aux histoires de famille mais je ne la regrette pas . Comment rester insensible à un roman qui a pour cadre la ville où vous avez passé votre jeunesse et dans laquelle vous aimez à revenir ?

Lien : https://am.lemoigne7@gmail.com
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Un polar étrange qui n'est pas qu'un polar et nous parle de Cherbourg aussi, et d'environnement et ... difficile d'en parler sauf à le déflorer trop vite. Juste envie de le recommander. J'ai aimé
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