« Ce livre qui te fait hausser le sourcil et retenir ton souffle, tu t’apprêtes à le TRAVERSER. […] Bref, si tu traverses avec les yeux ce livre-là, tu pourras t’y réfugier, bien peinard, autant de fois que tu en auras besoin. »
C'est toi que je guette et personne d'autre.
Je suis tellement heureux ! Ma douce, c'est à ne pas y croire, un bonheur pareil ! Il est si grand qu'il déborde. Il paraît que j'en laisse traîner partout.
« Je me souviens de chaque couleur que tu portes, et tu me parais toujours la plus jolie. Aussi ne t’en préoccupe pas trop aujourd’hui. Vois comme l’heure passe et viens ! »
« Il est seulement 9 h 20 et je t’attends déjà. T’en doutes-tu ? »
Si tu t’es décidée à venir, tu dois être levée depuis un moment. Et si ce rendez-vous est important pour toi, alors peut-être hésites-tu : mettre une fleur à ton chapeau ? prendre ton foulard à pois ? choisir ta robe bleue ? Je me souviens de chaque couleur que tu portes, et tu me parais toujours la plus jolie. Ainsi ne t’en préoccupe pas trop aujourd’hui. Vois comme l’heure passe et viens !
Ma Douce... je veux partir le cœur heureux, alors je t'en prie... Attends-moi.
10h49 - A cette heure, tu dois passer devant la boulangerie, juste à l'ombre de la porte Nord. C'est mon chemin préféré car jusqu'à hier, il me conduisait jusqu'à toi.
Les baladins sont arrivés en ville. Et leur spectacle est encore plus insolite que l'an passé, à ce qu'on dit.
10h12 — Les artistes sortent de leurs roulottes et répètent leurs tours. Gaspard et toi n'avez jamais rien vu de pareil.
La chanson de madame Papovskaïa, la tireuse de cartes, vous intrigue ; vous vous arrêtez pour l'écouter.
Tu es curieuse et charmée. Cette madame Papovskaïa est sûrement un peu sorcière !
Ne crois pas non plus ce que te disent le dresseur de vents ou la jongleuse à barbe.
Leurs belles paroles ne valent pas ce que j'ai à te dire.
Je répète ces mots pour toi depuis si longtemps.
10h24 — Maintenant, je voudrais pouvoir te les confier. Ils me brûlent la bouche.
Midi pile de Rebecca Dautremer.
Ce « livre », j’utilise des guillemets car je ne sais pas si ce mot est le bon, est une pure merveille. Je ne savais pas qu’il existait de telles créations découpées avec une finesse et une créativité qui laissent pantois. De plus l’histoire elle-même, prétexte sans doute à cette déambulation inédite, est d’une grande poésie. Un ravissement pour l'oeil autant que pour l'imaginaire de tous les enfants qui sommeillent encore en nous. A lire, à relire et à garder précieusement pour les jours sans lumière.