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sur 145 notes
Quelle histoire ! Plutôt banale en somme, une histoire qui se déroule en 3 jours. Trois jours durant lesquels tout va basculer... Chronique d'une violence ordinaire d'abord celle des mots, les hurlements d'une petite-fille qui alertent la voisine. Et puis celle plus sourde, que l'on n'entend pas. A laquelle on ne prête pas attention depuis l'extérieur. Celle que l'on ne voit pas ou que l'on ne veut pas voir...

Jusqu'à cette conclusion finale qui prends tout son sens : Inès.

Pas forcément transcendant, mais il se laisse lire.
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Les Leblon vivent dans un immeuble collectif avec leur petite fille. Les voisins s'inquiètent et s'agacent de l'entendre pleurer tous les soirs. N'y tenant plus, leur voisine décide d'aller prendre des nouvelles auprès de ses parents sous l'oeil indifférent de son compagnon. le père ouvre et explique les scènes de la petite fille pour aller dormir : " Si on commence à marcher dans son jeu, je crois qu'on n'a pas fini. " La voisine repart rassurée.
Mais le lecteur va vite comprendre que la réalité est tout autre. Inès pleure car sa maman est battue par le père...
Les pages qui suivent nous permettent de découvrir tout l'envers du décor de la violence conjugale.

Voilà un album fort sur un sujet difficile.
J'avais déjà abordé ce thème par un autre album lu précédemment : ...A la folie de Ricard et James, que j'avais trouvé extrêmement bien construit et très "éducatif" sur les ressorts psychologique de cette violence.
BIen, malgré moi, la lecture d'Inès s'est faite d'une certaine manière en regard de cette lecture.

Inès est donc la tranche de vie d'une famille et plus précisement d'une femme battue par son mari. le lecteur va la suivre durant 48h et découvrir la violence physique et morale dont fait preuve son compagnon à son égard. Dévalorisant sa femme, la rendant coupable de ses emportements, sa cruauté s'accentue encore plus avec l'alcool. Il ne semble même plus dormir avec elle et la force à avoir des rapports sexuels.
Sa femme, elle, semble impuissante à faire face. La tentation de partir pour le bien-être de sa petite fille est grande mais l'inconnu, la difficulté, la peur de devoir revenir l'effraie et l'empêche de passer à l'acte.
Alors Mme Leblon se refugie dans son amour pour sa fille. Les moment passés avec elle sont une source de bonheur et d'oubli de son terrible quotidien. Mais le retour de son mari et l'image pleine de bleus que lui renvoit son miroir la ramène inexorablement à sa souffrance.
Les proches, eux, semblent peu présents. Les voisins sentent que quelque chose ne va pas mais difficile pour eux d'aller voir plus loin. le collègue qui passe à leur domicile découvre les marques de coups, passe une soirée horrifiante où Mr Leblon traite sa femme pire que tout mais sa proximité avec le mari ne lui permet que de réagir mollement.
La tension monte crescendo et le drame qui se profile est inévitable.

Inès est l'histoire d'une femme battue, comme il en existe d'autres malheureusement. Seule face à la violence de son mari, elle peut difficilement réussir à s'en sortir. Les auteurs ont fait le choix de nous montrer juste ces 48h de vie. On ne saura rien de comment le couple en est arrivé là, on ne connaitra pas l'avenir des Leblon et de la petite fille. Au lecteur d'imaginer le pire ou le meilleur.
On s'immerge malgré tout très facilement dans la vie de cette jeune femme. Les dialogues sont parfois absents et les longues plages de silence qui ponctuent l'histoire font passer autant d'émotion par le non-dit et la pudeur.
Car Inès finalement joue beaucoup sur l'émotion. le père est abject et ne suscite aucune compassion. La mère est une simple victime. Tout se déroule dans la sphère familiale, en huis-clos. Et c'est peut-être ce qui m'a gêné ici. ...A la folie, dont je vous parlais au début de ce billet, m'a semblé bien plus dense et plus riche au niveau des raisons de cette violence conjugale. Comment en vient-on à frapper sa femme ? POurquoi la femme battue ne part-elle pas ? Comment cache-t'elle les faits à l'extérieur ? Comment les proches doivent réagir face à ce genre de situation ? Ici, rien n'est expliqué. On vous montre abruptement les faits. Pour ma part, je n'ai pas attendu de lire ces albums pour découvrir l'ampleur du phénomène. Ce qui m'intéresse, c'est justement les raisons du pourquoi, de les analyser, de comprendre la passivité qu'on reproche souvent injustement à ces femmes battues.

Côté dessin, rien à redire. J'ai beaucoup apprécié le graphisme en noir et blanc de Jérôme d'Aviau. le trait est simple mais montre beaucoup d'expressivité. le côté hachuré de certaines textures renforcent l'aspect inquiétant du récit.

Alors, oui, l'album est excellent, et même nécessaire. Il réussit à aborder un sujet casse-gueule sans tomber dans le larmoyant et le pathos. Il provoque malaise et colère, de manière nécessaire.
Mais je regrette néanmoins qu'il ne donne pas plus de clés de compréhension sur ce fait qui touche de nombreuses femmes de manière bien trop souvent invisible.
Le but n'était pas, je suppose, d'expliquer mais de montrer cette violence bien trop cachée, de la dénoncer. Mais je pense qu'un complément d'information, si je puis dire, n'aurait pas nuit à la qualité de cet album.
Du coup, sa lecture fut pour moi une légère déception mais celà ne m'empêche pas malgré tout de vous recommander cette lecture salutaire.
On ne parle jamais trop des femmes battues : 1 femme meurt tous les 3 jours sous les coups de son compagnon...Si cet album permet au moins à quelque personnes de se poser les bonnes questions, il aura rempli son rôle.
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Jeudi 7 Septembre, 21h30. Un couple banal, dans un immeuble banal, passe un moment banal. La femme passe un peu de son temps devant son ordinateur, tandis que son conjoint joue à un jeu vidéo. Mais au milieu du bruit de la télévision, la fille entend quelque chose : des cris, une enfant qui pleure et qui appelle sa mère. C'est la même chose tous les soirs...
Inquiète et décideuse de savoir ce qu'il en est, elle court chez le voisin pour lui demander si tout va bien. Un homme, tout sourire, calme ses appréhensions, et referme sa porte. Ce qu'il se passe à l'intérieur - un homme qui bat sa femme, une petite fille qui entend tout - elle ne le saura que bien plus tard...
Lien : http://k.bd.over-blog.com/ar..
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Magnifique, un véritable coup de poing. L'auteur nous livre ici l'histoire trop banale d'une femme battue. le dessin, particulièrement expressif, semble être le vecteur idéal pour ressentir les violences subies par cette femme qui n'a pas eu le courage de fuir, et qui laissera une petite fille, Inès, toute seule.
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Une courte BD qui traite de manière percutante le thème de la violence (physique et verbale) conjugale. Les dessins en noir et blanc aux traits hachurés augmentent la tension dramatique du récit.
Je ne sais pas exactement quoi penser de cette BD, car à la fois elle m'a secouée et je me suis dit que c'était une bonne chose de montrer clairement comment pouvait s'exercer la violence au sein d'un couple ; mais j'ai aussi eu le sentiment qu'il lui manquait quelque chose de plus profond peut-être pour être vraiment impactante. A lire et faire lire quand même car le sujet ne me semble pas si souvent abordé et chacun pourra se faire son avis...
Une BD qui peut avoir sa place en CDI de collège / lycée.
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Une très belle b-d autant pour le graphisme que pour l'histoire.
l'histoire d'Inès victime de violences conjugales, l'écrivain traite ce sujet épineux avec beaucoup de justesses et de retenues.
A lire absolument !
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J'ai pour habitude de commencer mes chronique par un bref résumé. Mais pour être franc, je sais pas trop comment aborder le sujet, alors je vais me passer de ce traditionnel début.
Inès, c'est une bande-dessinée traitant des violences conjugales.
Comme ça, on est directement dans le vif du sujet...
Lien : http://bendis.uldosphere.org..
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Le sujet est bien traité, ce roman graphique est à mettre entre les mains de tous les jeunes dès qu'ils sont capables d'en comprendre les enjeux. J'ai bien aimé le fait qu'il y ait un "témoin" qui pénètre dans le quotidien de cette famille, cela nous questionne sur "que faut-il faire lorsqu'on soupçonne une personne de violenter son.sa conjoint.e" et "quels sont les signaux d'alerte".
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Il m'a fallu du temps pour entrer dans ce huis clos glaçant, paru en 2009, sur un sujet hélas toujours d'actualité.

Un couple de voisins s'interroge en entendant les pleurs à répétition d'une enfant. le papa bat la maman. Un soir, un collègue du père est invité à la maison.

Je préfère prévenir: on ne lâche ce roman graphique qu'une fois terminé. Son format court (peu de texte) et son graphisme sobre (un dessin épuré terriblement efficace) rendent l'histoire très réaliste et poignante.

À travers la voix off de la femme battue, le scénariste Loïc Dauvillier nous montre que la violence verbale et psychologique achève autant que la violence physique ou sexuelle. Il démonte aussi un lieu commun: si les victimes de violences conjugales (ici, une femme) n'arrivent pas à prendre de décisions (notamment celle de partir), ce n'est pas parce qu'elles ne le veulent pas mais parce qu'elles ne le peuvent pas. Il y a une vraie réflexion sur la dépendance (financière mais pas que) et l'isolement, conséquences de l'absence d'alternatives concrètes (telles que trouver un refuge chez des proches ou dans des structures d'accueil clairement identifiées).

Le récit se déroule du 7 septembre 21h30 au samedi 9 septembre 9h20 et nous révèle qu'en un rien de temps, tout peut basculer. Des témoins oculaires et/ou auditifs ont pourtant vu ou entendu les altercations sévères du couple mais n'ont rien fait (ou presque). Sans accuser, les auteurs pointent la non-assistance à personne en danger à travers la surdité volontaire dans laquelle préfère se réfugier les gens (par peur de représailles ou par égoïsme) et le souci de la véracité des faits (sommes-nous sûrs qu'il s'agit de violences et non d'une dispute?).

Le dessin en noir et blanc transpose habilement les moments durs et les instants de tendresse profonde/de répit avec l'enfant.La police de l'écriture dans les phylactères témoigne de la tension. L'illustrateur fait passer beaucoup d'émotions en alternant plans d'ensemble et gros plans.

Je vous conseille de bien relire les dernières pages afin d'avoir la réponse à la question que l'on se pose quand on finit la lecture percutante (mais nécessaire) de cette bd.
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"Inès" invite le lecteur dans l'intimité d'un couple et livre l'histoire d'une femme battue par son mari et qui se raccroche à l'amour de sa fille. Pris au piège dans ce huis-clos, le lecteur se retrouve témoin de violences conjugales physiques et psychologiques méprisables.

On ne suit ce couple que pendant deux jours et, malgré la rapidité de cette lecture, ces vingt-quatre heures semblent pourtant interminables tellement on aimerait que ces agressions incessantes s'arrêtent. Il n'en est malheureusement rien ...

Pour ce genre de récits, pas besoins d'arborer de couleurs vives et chatoyantes, le dessin noir et blanc suffit amplement pour témoigner de ce problème qui pourrit la vie de trop nombreuses femmes. En jouant sur les contrastes, Jérôme D'Aviau accentue les passages plus violent et fait ressortir l'atmosphère malsaine et les tensions. Les nombreuses cases muettes en disent souvent plus long que les "dialogues", mais contribuent également à la lecture (trop) rapide de ce one-shot.

On pourrait peut-être reprocher à l'auteur de ne pas dévoiler le passé de cette relation, afin d'en apprendre plus sur les personnages, comme c'est par exemple le cas dans "à la folie ...", qui aborde le même sujet. Mais est-ce bien nécessaire ? Peu importe les origines du problème finalement car cela ne permettrait tout de même pas de rendre les faits excusables. Alors pourquoi chercher à les connaître ? le mal est dénoncé et les origines peuvent être nombreuses, tout comme le nombre de personnes qui en sont victimes ...
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