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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sonia David, je n'avais pas lu son premier roman. Dans l'objectif d'une rencontre avec cette romancière, dans le cadre de la 25ème heure du livre au Mans, j'ai souhaité connaître son deuxième ouvrage "David Bowie n'est pas mort", lu essentiellement dans le train.

L'impression, au fil des pages, de lire mon histoire fut tout à fait surprenante et, pour tout dire émouvante, voire même bouleversante. Même si ma fratrie, dont je suis l'aînée est différente, composée de deux filles et un garçon, même si le décès de mon père est intervenu avant celui de ma mère, même si David Bowie n'a pas eu sa place dans ma vie, tout le récit me parle et me ramène à mon existence.

Non, je ne suis pas là pour parler de moi, je voulais juste expliquer l'importance de ce livre à mes yeux. Revenons au roman, justement. Hélène, la narratrice occupe la place du milieu entre Anne, sa soeur aînée plutôt insensible, peu préoccupée des autres et Emilie la petite dernière fragile, au profil psychiatrique dans ce qu'elle appelle ses "années 20", lorsqu'elle avait 20 ans. Ces trois soeurs se retrouvent au moment de la mort de leur mère. Ce ne devrait pas être trop difficile, elles n'aiment pas particulièrement leur mère, femme froide et distante, et pourtant "Ma mère reconnaît les jolies choses, pas la tendresse." "Ma mère meurt et mon coeur se glace." Voilà pour la première partie. Dans la deuxième partie nous est raconté la mort du père, un an après, l'occasion, là aussi, de revenir sur l'histoire de ce père adoré. Et c'est là qu'intervient David Bowie, dans la troisième… Mais que vient-il faire là ? A vous de découvrir l'importance de ce chanteur dans l'histoire.

J'ai trouvé le roman de Sonia David fort bien construit, son titre fort bien choisi qui nous surprend, nous interroge et dont l'explication nous est fournie seulement à la fin. J'ai beaucoup aimé l'analyse des personnalités de chacun, la tendresse sous-jacente dont l'écrivain les entoure. Avec des mots très simples, un phrasé limpide, elle déroule la vie de ces trois filles, leurs difficultés, leur amour/haine pour leur mère. Elle sait dire les sentiments confus, la préférence pour l'un des parents, elle parle de la mère, du père. Mais surtout, elle veut retenir ce moment de deuil, elle veut le vivre avec douceur, le partager avec ses soeurs "Nous nous apprêtons à être tristes, mais en attendant, quelque chose d'absolument doux émane de cette réunion improvisée d'un vendredi soir de printemps."

On sait que la mort fait ressurgir des souvenirs, ressortir des rancoeurs, qu'elle modifie les sentiments enfouis, les relations entre les membres de la famille. Tout cela Sonia David l'a vécu et parfaitement écrit, décrit, et nous le fait vivre au plus profond… pour David Bowie, non, vous ne saurez pas…

Magnifique roman.
www.memo-emoi.fr
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Trois dates importantes à un an d'intervalle (mai 2015 à mai 2016) : celle de la mort d'une mère peu ou pas aimée, puis de la mort d'un père à qui l'on en veut encore d'avoir refait sa vie (et un bébé) avec la jeune fille au pair novégienne, enfin la mort de David Bowie, qui ramène des souvenirs d'enfance plus ou moins douloureux …

Hélène, la cadette du trio, raconte avec pudeur, humour et surtout une très grande sincérité ces trois moments de vie, ou plutôt de mort, qui lui permettent de s'avouer “l'innommable et politiquement incorrect”, c'est à dire le “désamour” (mais pas que : c'est tellement complexe !…) de ceux qui vous ont donné la vie …

Un petit livre de 174 pages ÉPATANT (petit clin d'oeil linguistique pour Sonia David …) au ton à la foi grave et savoureusement sarcastique, dont je vous conseille vivement la lecture !
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Contrairement à ce que le titre de ce roman semble indiquer, "David Bowie n'est pas mort" n'est pas un livre sur Bowie.

Hélène, 52 ans, est la "fille du milieu" dans la fratrie qu'elle forme avec Anne et Emilie. En mai 2005, les trois soeurs se retrouvent à l'occasion de la mort de leur mère qu'elles qualifient de méchante, le besoin de dire du mal de leur mère est un des liens qui les unit…
Leur mère n'a jamais exprimé aucune tendresse, aucune affection envers ses filles. Avec un besoin de tout contrôler, d'avoir toujours le dernier mot sur tout et de prendre toute la place, elle ne désarmait jamais. Anticonformiste, elle a eu à coeur de leur apprendre l'indépendance.

Les trois soeurs ont dû se construire contre leur mère et l'empreinte que celle-ci a laissée sur chacune d'elle est différente. Hélène a vécu à 20 ans des "années psychiatriques" qu'elle nomme "ses années 20" et dit avoir aimé sa mère avant de la haïr… Anne, l'aînée, semble insensible, détachée de tout. C'est une femme distante qui ne se livre pas, d'une extrême rigidité elle est incapable de se détendre. le sens du devoir et l'activisme à outrance la définissent à merveille. Émilie, la plus jeune, d'un sentimentalisme exacerbé, se sent toujours exclue de tout, elle est écrasée par un sentiment d'injustice et se positionne toujours en victime.

Un an après la mort de leur mère, leur père qui était séparé de leur mère depuis de longues années décède à son tour. C'est l'occasion pour Hélène de raconter cet homme obsédé par la Shoah, adoré par sa demie-soeur Juliette, sa belle-mère Kirstin et par elle-même; par contre Anne est brouillée avec lui.

Alors pourquoi ce titre en référence à la mort de Bowie qui se situe entre la mort des deux parents d'Hélène ? La mort du chanteur que sa soeur Anne lui a fait découvrir à 15 ans lui fait regarder en arrière et lui permet de comprendre ce qui a pu se jouer dans leur enfance pour qu'elles, qui étaient si complices, aient fini par s'éloigner à l'âge adulte.

Ce roman est constitué de trois grands chapitres, le premier sur les journées (les plus longues de leur vie) qui ont entouré la mort de leur mère, le deuxième sur celles qui ont entouré la mort de leur père avec, entre ces deux périodes, la journée de la mort de Bowie qui éclaire tout.

En comparant la perte d'une mère détestée et d'un père adoré, Hélène est étonnée de l'intensité de la souffrance ressentie lors de la perte de sa mère avec qui les liens étaient distendus et conflictuels.
Les réactions, la psychologie de chacun sont très finement analysés, Sonia David décortique tout, au plus près des sentiments de chacun. Elle nous livre une analyse pointue des relations familiales, des relations enfants-parents et entre soeurs. Elle trouve les mots pour aborder la question de la place de chaque enfant dans sa fratrie et la complexité des liens familiaux.
Elle souligne comment les maladies à répétition du père, le cancer du sein de la mère deux ans avant sa mort ont unies les trois soeurs qui sont restées « en contact permanent, solidaires forcément », ont restauré les liens et apaisé les rancoeurs. La maladie source de réconciliation et donc de soulagement…
L'écriture est vive et les pages se tournent toutes seules. le sujet pourrait être triste mais au final le traitement qu'en fait Sonia David rend lumineuses les épreuves vécues par ces trois soeurs et montre que la mort d'un proche est souvent le révélateur des relations entre ceux qui restent.
Sonia David m'a bouleversée avec ce livre et c'est évidemment une auteure que je vais suivre de près désormais
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Une lecture choc sur une histoire de famille.
Qui aime qui dans cette famille? Comment s'aime t-on les uns les autres, que garde t-on des autres, comment s'en garde t-on?...
Trois décès mettent le feu aux poudres, embrasent le papier et donnent ce roman inattendu, drôle parfois, dont la narratrice ressort sauvée, face à la vie, à ses soeurs et à elle-même, au bout de réflexions, d'introspections.
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Voilà comment on entre parfois dans un livre… grâce à la nostalgie réveillée par une vieille 4L sur une couverture, par le nom de David Bowie évoqué dans un titre, et on découvre soudain un joli bijou littéraire qui se transforme très vite en un évident coup de coeur ! Hélène, la narratrice, a la cinquantaine et à un an d’intervalle va perdre sa mère, son père et David Bowie, pas nécessairement dans cet ordre, mais c’est ainsi que ces trois absences sont juxtaposées… Tout d’abord, disparaît donc la mère d’Hélène, détestée par ses trois filles, qui ont tant à reprocher à cette femme, égoîste, égocentrique, parfois castratrice, seulement préoccupée de décoration… Puis, disparaît le père des trois filles, séparé de leur mère depuis des années, en couple avec leur ancienne baby-sitter, avec laquelle il a eu une autre fille, Juliette… Un père bien souvent malade, mais également plein de vie, entouré de joie et d’amis, qu’elles vont découvrir après sa disparition et avec étonnement criblé de dettes. Entre temps, David Bowie a disparu, et cela a réveillé en Hélène le souvenir de son ancienne complicité avec sa soeur aînée, Anne, sa découverte du chanteur alors qu’elle était enfant. Et c’est surtout ce qui t’a énormément plu dans ce livre, tout ce que l’auteure a saisi de complexité dans les rapports humains, familiaux, tout ce qu’il peut y avoir de fort et de distant à la fois dans ces rapports là. Elle met en avant surtout les relations entre soeurs et tout cela est doux, touchant, sensible, sincère… Mais rien n’est caché non plus des regrets, des manquements, des colères, et de ce qui ne fonctionne pas, et sera râté pour toujours, puisque la mort est là, qui termine parfois les histoires de manière impromptue et brutale… Et donc, toi lectrice, tu as été complètement séduite par ce titre, par l’écriture de Sonia David, très belle, et tu fais de ce récit un de tes coups de coeur de la rentrée littéraire !!
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Une belle découverte... on se laisse complètement prendre dans la ronde des émotions, on s'y abandonne même. A faire partager, sincèrement.
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