Aujourd'hui, c'est décidé, je m'attaque à un nouveau genre !
Cette bonne résolution de début de semaine ne concerne en rien le fait de lire une bande dessinée, parce que des BD, à certaines époques de ma vie j'en ai lu pas mal, mais plutôt de s'essayer à la postface du "livre illustré", tenter, tant bien que mal, de commenter ce que j'ai eu entre les mains pendant le week-end.
Tout ça me semble être un sacré challenge !
Je ne suis pas une bonne cliente de la bande dessinée, en général je trouve qu'il n'y a pas assez de texte et je termine la plupart des planches en ayant oublié de regarder les dessins. C'est pas si facile de lire et regarder les illustrations en même temps ! On commence par quoi ? le texte ou le dessin ? le premier prime-t-il sur le second ? Lequel complète l'autre ?
Je me retrouve donc en ce samedi après-midi pluvieux à lire une bande dessinée qui va, contre toute attente et sans crier gare, me renvoyer 25 ans plus tôt, alors que je n'étais encore qu'une enfant !
C'est l'histoire (vraie) d'un dessinateur de BD qui a décidé de faire un album (on dit pas livre, on dit album) sur un coin paisible à la campagne.
On est en 1999 et il se retrouve, au milieu des champs, des moissonneuses batteuses, des génisses et des autochtones.
Parmi eux, trois trentenaires super motivés qui pensent qu'une autre agriculture est possible. Un peu plus loin, depuis une dizaine d'années, un couple retape, de leurs mains, leur petit coin de paradis.
Tout est donc plutôt tranquille aux alentours de Chanzeaux dans le Maine-et-Loire, sauf que … une autoroute cherche son tracé !
L'occasion pour ce reporter/dessinateur d'illustrer l'idiotie du système et de certains de ses représentants qui, de très loin et sans se déplacer, vont sans aucun état d'âme imposer une manière de voir à des gens qui tentent d'en inventer une nouvelle.
Moi, fille de fonctionnaires, mais petite fille d'agriculteurs, le quotidien de mon enfance a été bercé par la terre labourée, par l'odeur d'herbe fraîchement fauchée et par les bottes de paille si difficiles à escalader. Dans le village où j'ai grandi on avait l'habitude de rouler sur des routes défoncées, sauf quand le tour de France venait à passer … là, certaines années on a même eu droit à une ligne blanche, qui comme toutes les autres, a fini par s'user ! le rural, je connais... j'y suis née !
Avec tout ça je ne pouvais qu'être embarquée !
Si pour vous, aller à la campagne rime avec louer un gîte dans la Drôme et s'y rendre le plus vite possible en bagnole un vendredi soir après le boulot, alors sautez immédiatement sur Rural ! Cet album illustré vous en apprendra un peu plus sur nos chers paysans, les GAEC, et sur la conf'. Et en prime, cette BD vous fera probablement regarder autrement ce que vous mettez dans vos assiettes et dans les biberons de vos enfants !
Spontanément, tout ça m'a semblé un peu manichéen, les gentils paysans bio contre les méchants pollueurs qui s'imposent en force, entre les deux il y a une barrière, une clôture en fil barbelé !
Mais comme le dit poétiquement l'auteur (on dit auteur ?) "L'inconvénient de ce genre de barrière, c'est qu'il faut forcément se situer d'un côté ou de l'autre. S'asseoir dessus, c'est se piquer le cul."
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