3. « La sélection naturelle a intégré dans notre cerveau une tendance à identifier des structures telles que des "séquences" : qu'est-ce qui suit quoi. Nous remarquons que le tonnerre suit la foudre, que la pluie suit l'apparition et le rassemblement de nuages gris, que les cultures ne poussent pas s'il n'y a pas de pluie. […]
Souvent, nous pensons détecter une séquence, alors qu'il n'y en a en réalité aucune. Et souvent, nous ne détectons pas de séquence alors qu'il y en a réellement une. Les mathématiciens appelés statisticiens distinguent deux façons de se tromper lorsque nous essayons d'identifier des séquences : ils parlent de "faux positifs" et de "faux négatifs". Un faux positif, c'est croire qu'il y a une séquence alors qu'il n'y en a pas – la superstition est un type courant de faux positif. » (p. 257)
2. « Oui, l'ADN est bien un code numérique, tout comme le code informatique. Et oui, l'ADN transmet des informations numériques des parents aux enfants, et ainsi de suite à travers les innombrables générations. Mais non, les informations transmises ne sont pas un plan. […]
C'est un ensemble d'instructions sur la façon de construire un bébé […] Cela ressemble […] à un programme informatique dont les instructions sont respectées dans un ordre précis […] Un programme informatique est comme une très longue recette, compliquée par des points de branchement. [Et il n'est pas réversible : ...] tu ne peux pas reconstruire un programme informatique en regardant ce qu'il fait. » (pp. 236-237)
1. « [… Pour réaliser une expérience, la professeure Melissa Bateson] a fait placer une "caisse de confiance" où l'on pouvait payer le café, le thé, le lait et le sucre dont on se servait au quotidien. Il n'y avait pas de caissier, juste cette boîte et la liste des prix affichée sur le mur. On te faisait simplement confiance pour introduire la bonne somme d'argent dans la boîte. […]
Chaque semaine, Melissa affichait la liste des prix dans la cafétéria. Et chaque semaine, une image différente était imprimée en haut de la liste. Parfois, l'image représentait des fleurs […] Les autres semaines, on pouvait voir une paire d'yeux qui variaient également. Et le résultat, fascinant, est le suivant : les semaines où des yeux étaient imprimés au-dessus de la liste de prix, les gens étaient plus honnêtes. On trouvait alors presque trois fois plus d'argent dans la "caisse de confiance" que lors des semaines "témoins" où seules des fleurs "surveillaient". » (pp. 110-111)