Les mots de Sofiane me reviennent en tête. Ne faudrait-il pas laisser les morts reposer peinards en paix ? Elle est bête cette phrase. Il n’y a pas plus en paix qu’un mort. Alors que moi…
On se tait jusqu’à ce qu’on soit dérangé par la sonnette. […] Ce sont mes parents. Je les avais complètement oubliés ceux-là. Pas eux. Il y a une différence fondamentale entre les parents et les enfants. Les enfants oublient assez facilement leurs parents mais les parents n’oublient jamais qu’un jour ils nous ont fabriqué.
« De nouveau, je vais devoir me confronter au canapé, au fauteuil et à la table basse. De nouveau, je vais voir la grande porte vitrée de la cuisine, peut-être même vais-je devoir y rentrer et, inexorablement, je vais revoir Simone morte avec une tartine de confiture à la main. De nouveau, mon corps chavirera. Mais il y a l’odeur. Y songer me donne du courage. Cette chère odeur de chez Simone. Je vais humer l’air à m’en étourdir et ainsi la graver à tout jamais dans ma mémoire. Les jours de tristesse, je l’appellerai à la rescousse et elle calmera ma peine. Non, la mort n’est pas la seule à rôder dans cet appartement. »
« Je pense à la vie, comme elle est surprenante, triste et belle à la fois. »