Les chasseurs d'écume, tome 6 : 1939, les sardines sous le contrôle de la Gast

Mers-el-Kebir en juillet 1940, "opération Catapult"...
Fanch, le fils de Jos le pêcheur, est dans la rade la plus belle et la plus sûre de l'Algérie. Les navires de guerre français y sont désarmés dans le cadre de l'armistice.
Les anglais demandent à l'amiral Marcel Gensoul de rallier leur flotte. Mais, le haut gradé tergiverse... Alors, la marine britannique attaque et cause la perte de 1380 marins français, de peur que ces bâtiments de guerre ne soient réarmés par les allemands...

Fanch sombre, avec son navire. Couler au fond de la baie, ou griller dans le mazout en flammes, pas de choix possible! Une voix l'exhorte à se battre, à nager, à vivre...

Et cette voix est celle de Marie, sa promise, par delà des milliers de kilomètres... Car à Douarnenez, par temps calme, on peut entendre les cloches d'Ys, la cité engloutie, à travers le Temps et l'espace...

Marie qui risque sa vie, pour un pilote anglais, abattu du côté de Pont Croix. Mais, sous la férule du colonel S.S Otzen, les interrogatoires et les tortures débutent...

Fanch va-t-il prendre les armes, ou simplement aller pêcher la sardine?

Une génération chasse l'autre et le personnage principal est maintenant Fanch qui, jeune adulte, découvre de nouveaux sentiments mais est aussi appellable sous les drapeaux et nous sommes en 1939.
Il part donc loin des côtes bretonnes et se retrouve à Mers el-Kébir en ce dramatique mois de juillet 1940.
De retour chez lui, ses actions continuent, surtout que l'élue de son coeur est impliquées dans certains mouvements clandestins.
Cette série connait des hauts et des bas et ce tome, dans une période historique inévitable et riche, n'est pas parmi les meilleurs.
Le rythme est assez médiocre et mal référencé. 5 années passent sans balise alors que les petites histoires se succèdent comme si il ne s'agissait que de quelques semaines.
Les personnages sont peu exploités et mal approfondis.
Certains sujets historiques spécifiques sont justes évoqués alors qu'ils auraient pu être le lieu d'une histoire intéressante...
Bref, au tome suivant...

Fanch va apprendre la déclaration de guerre en rentrant de pêche avec son père. Il s'embarque sur un bateau comme son père avant lui.

Dans ce tome on voit la guerre de très loin. Fanch est sur ce bateau qui protège des navires faisant la traversée vers l'Amérique jusqu'au jour où les allemands gagnent et où les anglais préfèrent couler le navire plutôt que de le voir les boches s'en emparer. Ensuite Fanch rentre au pays et pour les beaux yeux d'une fille va plus ou moins faire partie de la résistance.
Un certain laps de temps s'est passé entre le tome 5 et 6 sans que ça soit évoqué. Cela a un petit côté frustrant même si l'on imagine bien l'amitié qui a pu naitre entre Fanch et Marie.
Un tableau de Douarnenez entre 39 et 45 qui a son intérêt.

Cette fois c'est la Seconde Guerre Mondiale qui vient semer le chaos chez le pêcheurs de sardines. le volume est riches en péripéties : l'enrôlement de Fanch sur un croiseur, le retour en Bretagne après l'armistice, les difficultés à poursuivre la pêche sous l'occupation allemande, la participation plus ou moins active aux actions de la Résistance alors que les indépendantistes font plutôt dans la collaboration, et pour couronner le tout il y a les peines de coeur du jeune héros. Cela donne un récit très dense, davantage que le précédent, et pourtant j'ai préféré le précédent tome qui en livre davantage sur la vie personnelle des personnages.

Ce tome est l'occasion de traverser la seconde guerre mondiale en 48 pages.... c'est rapide. Trop rapide parfois. Mais on peut tout de même découvrir quelques événements particulièrement marquants : la destruction de la flotte française en Algérie, et le départ des hommes de l'île de Sein pour Londres.
Malheureusement, je trouve que le reste passe très vite.
Mais je viens de découvrir, en lisant (pour une fois) la 4ème de couv' que cette série de BD est une adaptation... peut-être devrais-je me tourner ensuite vers une lecture sans image.

Nouvelle génération, mais le renouvellement est maigre. Un cinquantaine de pages pour retracer la seconde guerre mondiale à Douarnenez : à croire qu'il ne s'est pas passé grand chose durant cette période!
C'est subjectif mais je trouve le travail bâclé, pas assez poussé dans le descriptif, dans le sentiment.

Un série bretonnante toujours superbement bien dessinée et qui maintient tout son intérêt au fil des épisodes