Le Reich de mille ans en a duré dix, l’empire napoléonien à peine le double. La volonté d’un furieux ou d’un mégalomane est d’une confondante stérilité. p184
« Rien de grand ne se fait sans passion » (Hegel) p176
Tout largage des amarres est une prise de risque _ et rester dans sa bulle, une précaution biologique.
la nation américaine s’est construite en se remettant sans cesse à neuf pour oublier et alléger le fardeau du passé. L’Europe a fait le contraire.
Le propre d'une civilisation est de porter en son sein un gène récupérable et susceptible d'hybridation. Elles ne meurent pas sans enfants, naturels ou légitimes. Rien se meurt tout se transforme. (p.223)
Pourquoi cette odeur de soufre attachée aux mal-nommées décadences, qui recouvrent souvent d'effervescents bouillons de culture, et même le point doré d'une trajectoire, qui aura eu le temps de croiser assez d'apports hétéroclites pour faire un hybride accompli. (p.228)
On sait beaucoup de choses, mais elles ne font pas sens. On a plus d'infos, mais moins de perspective. (p.154)
Le bonheur délivre de la tâche d'être soi. (p.135)
L'américanité, qui est une idéologie sans le dire, et que l'on devrait baptiser américanisme si le mot n'avait été déconsidéré par la réaction avant guerre, a aussi pour vertu d'assumer la primauté de l'espace sur le temps, de l'image sur l'écrit et du bonheur sur le drame de vivre [...]Trois menus changements d'accent qui, l'air de rien, ont déplacé les cales intimes de notre être au monde. (p.101)
L'Occident a jusqu'ici convenablement rempli sa fonction immémoriale de mythe, qui est de changer une histoire en nature et la contingence en évidence. (p.47)