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Citations sur Play boy (51)

C’est la base de la vie de couple de s’emmerder. La vie de couple ou la vie tout court. On était compatibles sur ce point, Laurent et moi. Il fume. C’était son activité principale. Son rapport au monde le plus fondamental. C’est pas si bête. C’est avant la naissance de notre fils qu’on a pu profiter vraiment à fond de cet ennui à deux, de cette vie où on portait les mêmes jeans et où je lui piquais ses chemises. Il y avait ça, un truc comme ça entre nous. On faisait la même taille, on s’habillait pareil et on se faisait chier pareil. Bonne base. Quinze ans comme ça. Ni bien ni mal. Tranquille. À l’abri des bombes. La baise et l’amour c’est accessoire dans ces histoires-là.
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Je suis bourge au cas où y aurait un doute. J'ai même des duchesses du côté de ma mère. C'est pour ça que je parle comme ça. Ils adorent. Moi aussi j'adore. Peut-être que c'est parce que qu'on se fait chier plus que les autres, nous les grand bourgeois, qu'on parle comme ça. Autant que les pauvres. Les vraiment pauvres. Ceux des banlieues, ceux de partout. Ça soulage un peu en attendant qu'il se passe quelque chose.
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C'est quoi un mort ? Un mort c'est rien. C'est un tas d'os quelque part. Un truc dont on ne se souvient pas. Après on peut raconter ce qu'on veut. On peut prendre tous ces petits os, les mettre dans l'ordre qu'on veut, réinventer une peau, des vêtements, en faire un pantin, le mettre debout, le faire marcher, l'embrasser, l'engueuler, lui prêter des intentions, un sens, s'inventer des dialogues, des conversations. On peut tout inventer. On peut s'imaginer une vie avec les morts. Moi je ne crois pas à tout ça. Je crois que les morts n'ont pas d'importance. Qu'il n'y a rien entre eux et nous. Qu'il n'y a pas de chagrin.
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Il y a un âge de l'enfance où on sait exactement ce qu'on veut. Après on ne sait plus. Après on ne se souvient plus. C'était simple ce que je voulais à quatre ans. C'était les cheveux courts, des vêtements de garçon, des jeux de garçon, une vie de garçon. Jusqu'aux maillots de bain, jusqu'aux mêmes shorts rayés bleu et blanc que mes cousins, que je portais l'été. Je n'étais gênée de rien. Il n'y a pas de gêne à cet âge. Les autres enfants m'acceptaient comme ça.
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Ils se haïssent tous dans cette famille. Une haine qui les tient collés les uns aux autres.
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C'est étrange une femme. C'est quelque chose de radicalement différent. Je ne sais quand j'ai commencé à me dire ça. Peut-être quand je l'ai vue allongée à côté de moi, le premier matin, quand elle dormait et que je ne dormais pas. Je comparais nos corps, nos seins. Je le savais que j'avais pas de hanches, peu de seins, que j'étais plus grande et plus mince que la plupart des filles, mais c'était vague. Je me mettais devant la glace de la piscine pour essayer de comprendre. Peut-être que le crawl avait accentué le dessin des épaules et l'effacement des hanches. Mon corps était exactement ce que j'étais. C'était sous mes yeux depuis toujours cette histoire. Je me comparais avec elle. Je me voyais et je la voyais elle, elle comme toutes les femmes que je n'étais pas. Les épaules, ce qu'il y a de souple, de rond chez elle et chez elles, ce qui ne l'est pas chez moi. Je la mesurais et je me mesurais. Moralement, aussi. Je me disais Une femme c'est quelque chose que je n'imaginais pas. Quelque chose de plus nu, de plus cru que les hommes/ Quelque chose qui toujours au bord de l'obscène. C'est ça que j'ai découvert avec elle. Les hommes sont moins gênants. Pas aussi émouvants peut-être. Mais jamais gênants. Oui, peut-être que ça a commencé le premier jour que je l'ai vue nue. Ou plus tard. Quand je l'ai vue ne rien vouloir me donner. Quand j'ai senti ses mains trop sèches sur moi. Quand je l'ai vue avec ses enfants, qu'elle dévorait doucement, l'esprit tranquille, l'âme en paix. Quand j'ai compris les choses aux êtres, pas même les grandes choses, les petites, les toutes petites choses. Quand j'ai vu qu'elle ne désirait rien du monde. Je me disais C'est ça une femme, c'est une peau très douce, c'est la bêtise, c'est une âme étroite qui n'est pas à la hauteur de la douceur de la peau, ce sont des caresses bâclées, un corps qui ne peut rendre l'hommage qu'on lui rend, un animal qui ne sait rien de l'amour et du désir, qui ne sait rien non plus de la beauté, un être qui n'est jamais grand, un corps bourgeois un peu sale, quelqu'un qui pleure quand il est méchant. Et qu'aimer une femme, c'est la mépriser en même temps. Je comprenais la violence des hommes. Je me demandais si c'était ce qu'ils éprouvent toujours pour nous, si c'était ce que Laurent avait éprouvé pour moi.
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Parfois elle est un peu triste et elle ne sait pas quoi faire, alors elle attend que ça passe.
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Je crois qu'il est jaloux. Il ne m'avait vue avec personne depuis que je l'ai quitté. Et puis sa meuf est moins bien que la mienne.
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On n'a besoin de rien quand on est riche. C'est une question de honte qu'on n'a jamais. Les pauvres ont bien raison de nous haïr.
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Je la regarde comme un voyeur. Je la regarde quand elle dort, quand elle s'habille, quand elle me parle et que je ne l'écoute pas, quand elle fait la bouffe, quand elle lit, quand elle parle aux autres, quand elle se maquille, quand elle se regarde dans la glace. Parfois je vois très bien sa laideur aussi. Je garde bien ses images pour quand on ne s'aimera plus.
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