Yakouba

Pour son initiation et devenir un guerrier, Yakouba doit tuer un lion. Lorsqu'il se trouve face à l'animal, il se rend compte que le lion est blessé et épuisé. Il fait le choix de le laisser vivre, en sachant que pour cela il sera banni par ses pairs. Effectivement, il est assigné à la garde des troupeaux, alors que ses amis deviennent de grands guerriers. Mais à dater de ce jour, le bétail ne fut plus jamais attaqué.

Avis :
L'initiation d'un jeune garçon qui ne deviendra pas guerrier. Un conte sur le sens du courage et du droit à la différence pour un album tout en noir et blanc.
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Un très bel album faisant partie de ces rares livres traversant les âges puisqu'il est adapté pour des élèves allant du CP au CM2 ...

La morale est belle et les illustrations sont magnifiques.

J'ai commencé cette série d'albums dans le désordre avec yakoubwé. J'ai donc découvert pourquoi il est appelé “ami du lion”.
La pression sociale est très importante et cela partout sur la planète. Est-ce que le courage est de s'y plier ou de les rejeter ? Il est peu plausible qu'un lion parle comme celui-ci, sauf cas d'hallucination. Cet album amène les grands à réfléchir. Les petits n'y verront qu'une histoire de gentillesse d'un homme envers un lion.
Les dessins sont en noir et blanc. Je pense qu'ils sont fait avec de l'acrylique. Cela donne l'impression d'être hors du temps. le lecteur fait attention à chaque coup de pinceau, peut-être plus que si il y avait eu de la couleur. Cette spécificité attire.

Dans ce village africain, la tradition veut que, pour devenir un homme, un garçon aille affronter seul un lion dans la jungle. C'est au tour de Yacouba de subir cette épreuve. Il surmonte sa peur dans un environnement inconnu et se retrouve enfin face au lion. Mais au moment de frapper, il entend le lion lui faire une proposition qui va décider du cours futur de sa vie. Yacouba retournera au village grandi, mais sera le seul à le savoir... ainsi que le lion.



Le texte très rythmé fait surgir l'émotion au sein de la nature sauvage et le trait noir sur fond beige illustre en une bichromie puissamment évocatrice le propos de l'auteur : un rite qui vise originellement à intégrer un individu, Yacouba, au groupe parvient au contraire à le singulariser en le mettant face à un choix déterminant dans lequel le lion a le rôle de l'initiateur. Une amitié fondée sur le respect mutuel va s'installer entre le garçon et l'animal et bénéficier, à son insu, à toute la communauté. Ce renversement de situation ne peut se produire que parce que Yacouba rompt avec le point de vue général et ose assumer, en conscience et au prix de la solitude, sa conviction personnelle : la relation entre l'homme et l'animal sauvage ne saurait se réduire à l'affrontement et à la destruction, plus faciles en réalité que la recherche d'une cohabitation harmonieuse, mais bien moins gratifiants. Mais nous, lecteurs, apprécions le courage de Yacouba à sa juste valeur.



A suivre dans :

Kibwé (2007)

Yacoubwé (2012)

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