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C'est arrivé près de chez vous, lors d'un été étouffant, dans le petit bled belge de Windhoek.
Cette fable cocasse et acide joue sur le principe de l'effet-papillon, le battement d'aile initial étant l'installation d'éoliennes dans ledit village et le bruit ( supposé ) de leurs pales que seul le boucher semble entendre au point de l'empêcher de dormir.
A partir de là, s'emballe un réjouissant jeu de massacre en mode belge et méchant. Tous y passe dans le village, l'occasion pour l'auteur de brosser jusqu'au grotesque tout un panel de personnages : le véto veule, chasseur contrarié ; sa jolie épouse sensuelle et insatisfaite ; le fils du boucher devenu végétarien pour embêter ses parents ; la jeune fille paumée ; le facteur loser qui ne pense qu'à pédaler comme s'il participait à une étape du tour de France etc.
Toutes les rancoeurs, les frustrations, les jalousies explosent suivant un scénario implacable qui monte en puissance jusqu'à l'acmé finale. le titre ne sert pas la folie savoureuse quasi ubuesque de ce court roman vraiment très drôle si on goute à l'humour noir. Vous ne mangerez plus du pâté ni ne regarderez les éoliennes comme avant, ah ah ah.
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Un champ d'éoliennes, marqueur d'une municipalité éprise d'écodurabilité vient d'être inauguré en grande pompe à Windhoek, sympathique village belge où tout le monde se connaît. C'est bien là le problème. du moins l'un d'eux.

A partir d'un petit, tout petit déraillement dans la routine du quotidien, Bram Dehouck narre une dégringolade en cascade aux allures de farce noire et absurde.

Sans être un roman choral, Un été sans dormir passe d'un point de vue à l'autre, dressant ainsi un portrait cru et sans fard des villageois. Et ces personnes sont de celles qu'on croise partout, en commissions, au coin de la rue, avec qui on échange des banalités sur le temps ou les derniers ragots en vigueur selon la personnalité. Comme partout, il y a des bonnes pâtes (j'ai bien écrit pâtes et non pâtés), des esprits veules, des mesquins, des jaloux, des amoureux, des contents de leur sort, des ados se rêvant en héros pour épater la fille de leurs rêves, ...

En quelques jours, tout se déglingue complètement dans un dénouement affolant et éparpillé (c'est le moins qu'on puisse dire...). Je ne connaissais pas du tout cet auteur. Appréciant l'humour noir et les histoires barrées si elles sont bien racontées, j'ai eu avec ce court roman mon content. La galerie des protagonistes est tout particulièrement savoureuse. C'est fou à quoi peut conduire un aménagement écologique pour des énergies renouvelables!
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Sans dormir ou à dormir debout?, cette histoire absurde de folie meurtrière engendrée par les éoliennes d'un village de la côte flamande, au style lourd et avec des relents lubriques d'adolescent.

Mais on ne peut qu'éprouver de l'empathie pour ce boucher qui n'arrive plus à dormir, son fils accro au porno, l'épouse top modèle du vétérinaire qui couche avec 'le nègre', la pauvre Saskia enfuie de la ferme, Magda, la femme frustrée du facteur...
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Herman Bracke, le boucher, celui qui a créé le fameux pâté Bracke de Windhoek, Herman ne dort plus ! Son cauchemar ? le bruit ! le bruit ? Quel bruit ? Comment ? Vous êtes sourd ? Comment pouvez-vous ne pas entendre le boucan occasionné par les pales de ces maudites éoliennes ?

Rien ne va plus pour le vétérinaire Jan Lietar : le cabinet périclite depuis que la fille de Pouseele, un fermier du coin, est devenue vétérinaire. Il perd tous ses clients éleveurs. Mais ses ennuis ne s'arrêtent pas là… le gazon de son jardin est sa fierté !
Or, des ombres mouvantes traversent l'herbe telles de monstrueuses limaces avant de disparaître presque aussitôt derrière la clôture. Les pales des éoliennes continuent inlassablement à déchirer l'oeuvre de sa vie. Il sait qu'il est condamné à subir leur diktat jusqu'à la fin de ses jours…

Walter est facteur. Un facteur à l'ancienne. Un facteur qui enfourche son vélo pour effectuer sa tournée pendant que ses collègues ont renoncé à ce moyen de locomotion au profit de vélomoteurs ou de camionnettes. Walter tient la forme. Il est content avec ce qu'il a. A Windhoek, tout le monde se sent rassuré en se disant qu'il y a plus pauvre que soi : il y a Walter le facteur et sa femme.

Saskia, l'insignifiante, la nullissime Saskia Maes, celle qui est plus bas que tout en bas de l'échelle sociale, Saskia l'invisible a reçu un courrier. C'est la première fois qu'on lui écrit. Oh, bien sûr, la teneur de la lettre n'a pas de quoi la pousser à sauter de joie puisque Séverine Baes des RH de la compagnie d'assurances lui écrit qu'elle n'a pas d'emploi pour elle… Néanmoins, elle conserve son CV et si un poste correspond à ses capacités, elle ne manquera pas de la contacter ! « Madame » ! C'est la première fois qu'on lui donne du « Madame » ! Elle ne peut s'empêcher d'éprouver une certaine fierté ! Et, maintenant, elle a un petit « chez-soi » grâce à ce logement social où elle vit avec Zippo, son petit chien. Elle aime Windhoek, ce village, ou plutôt celle longue rue… Mais elle tremble dès qu'elle entend un moteur ! Elle tremble à l'idée de voir se pointer la Mercedes vert sale de son grand-père qui l'obligerait à grimper dedans pour la ramener à la ferme…

Critique :

Je me suis contenté de brosser quelques-uns des portraits des habitants de ce joli et tranquille petit coin de Flandre où les gens vivaient heureux, il y a peu encore ! Soudain, leur vie va être bouleversée. Des éoliennes, dont la venue est fort appréciée, vont chambouler leurs existences, Herman le boucher va complètement disjoncter…

Bram Dehouck démontre de fantastiques qualités d'écrivain, servies dans cette traduction en français par le talent d'Emmanuèle Sandron qu'il convient de saluer. Bram Dehouck donne une telle vie à ses personnages qu'on n'a aucune peine à les imaginer et à ressentir leurs émotions jusque dans ce qu'elles ont de plus naïf ou de plus bas. Pour moi, qui vis en Belgique, il m'est d'autant plus facile de donner corps à ces femmes et à ces hommes, et même de les entendre causer en flamand avec la musicalité propre à cette langue.

Si vous cherchez un village de Windhoek (le coin du vent) sur une carte, vous risquez de vous retrouver en Namibie ! Pourtant, il existe plusieurs lieux-dits du nom de Windhoek. L'auteur a sans doute voulu s'épargner un procès, ou pire encore, en utilisant un nom de village existant, et puis « le Coin du Vent » quel joli nom pour en emplacement d'éoliennes, ne trouvez-vous pas ?
Mais, mon esprit soufflé par des déplacements d'air, m'égare…

Dans ce récit dramatique emprunt d'un humour belge très caustique, un drame va chambouler bien des vies ! Un drame ? Une suite de drames, plus exactement ! L'effet papillon, vous connaissez ?

Plus jamais vous ne regarderez une éolienne de la même manière…
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Voilà un roman noir à la flamande, noir et burlesque à la fois. Tout commence dans une ambiance de kermesse, lors de l'inauguration du parc d'éoliennes de Windhoeck (village bien nommé – « wind » signifie vent, comme en anglais). Cela ne peut apporter que des bonnes choses, cette dizaine de géants d'acier de l'énergie renouvelable. C'est ce que veut croire Herman Bracke, le boucher du village, mais dès le début, il ressent comme une menace voilée en regardant les pales tourner imperturbablement. Et de fait… la nuit venue, le commerçant ne parvient pas à dormir à cause du bruit des éoliennes. Il semble le seul de ce petit bourg d'une centaine d'habitants à être incommodé. A force d'insomnie, le boucher va en plein jour tomber endormi dans sa spécialité, le pâté Bracke dont il est si fier et qui a fait sa réputation. A partir de là, comme un jeu de dominos, les événements vont s'enchaîner inexorablement jusqu'au paroxysme final que personne n'aura vu venir.

Bram Dehouck a orchestré cette tragi-comédie avec art, campant une galerie de personnages pittoresques : du pharmacien hautain à la jeune chômeuse sans aucune confiance en elle en passant par le candidat réfugié au corps de rêve et la femme du facteur à l'affût du moindre potin (et j'en passe). Dans ce contexte, le cocktail voisinage aux aguets, plus chaleur caniculaire, plus pâté avarié va rapidement devenir explosif. Ce n'est pas de la plus grande finesse mais j'ai été tenue en haleine tout au long du roman, me demandant à chaque page ce qui allait encore se passer au fur et à mesure, et je n'ai pas été déçue.

J'avais entendu l'auteur, Bram Dehouck, à la Foire du livre 2019, en conversation avec Sonja Delzongle,sur le thème des polars liés à l'écologie. S'il fallait démontrer par l'absurde que les éoliennes ne sont pas nécessairement la panacée, Bram Dehouck a réussi son coup avec ce récit truculent…
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Un petit village paisible dans les Flandres : son boucher avec femme et fils, son vétérinaire et sa superbe femme, son pharmacien, la femme du facteur et celui-ci, deux logements sociaux qui hébergent un homme noir et imposant et une frêle jeune femme peu sûre d'elle.

La vie s'y écoule doucement, jusqu'à l'implantation d'un parc d'éolienne.

Si le boucher en est ravi le jour de l'inauguration car il vend fortes saucisses, il est très vite gêné par leur bruit en pleine nuit. Cela l'empêche de dormir, et son travail s'en ressent.

Petit à petit la tension monte à mesure que nous tournons les pages de ce court mais efficace roman qui n'épargne ni les grands-pères esclavagistes ni les parvenus-nouveaux-riches bien pensant.

Une lecture que j'ai terminé le sourire aux lèvres, et en ne regardant plus les éoliennes de la même façon. Ni mon boucher, d'ailleurs.

L'image que je retiendrai :

Celle du fameux pâté du boucher qui fait des ravages.
Lien : https://alexmotamots.fr/un-e..
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Dans une petite bourgade belge bien tranquille, l'inauguration du parc d'éoliennes se fait dans la joie et la bonne humeur, pour ceux du moins qui ont soutenu le projet.
D'autant plus que d'après la gazette locale, pratiquement aucune gêne ne devrait être ressentie par la population locale.
C'est ce «pratiquement» qui va cependant poser quelques problèmes à l'origine de ce récit.

Herman, le boucher, roi de la saucisse et du pâté, est le premier à subir les effets pervers de ces éoliennes au point d'en perdre le sommeil. Et un boucher qui dort mal cela peut engendrer quelques inconvénients sur une clientèle appréciant à juste titre son fameux pâté, et plus particulièrement Walter, le facteur qui fait toujours sa tournée à l'ancienne, à vélo.

Et un facteur incommodé peut provoquer des situations totalement imprévues, avec des répercussions incontrôlables, aux conséquences désastreuses et incommensurables sur la quiétude d'une population, jusqu'alors seulement sujette aux petites jalousies et sournoiseries ordinaires.

Petites causes, grandes conséquences dans cette histoire belge, dans laquelle l'auteur nous décrit une cascades d'événements de plus en plus tragiques mais néanmoins burlesques, avec un humour noir particulièrement jubilatoire.

Un bon moment de lecture pour les amateurs d'histoires bien décalées.
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Ah les couverture des éditions Mirobole, une vrai signature à elles seules.
Quand j'ai eu ce bouquin dans les mains, j'ai tout de suite pensé à la canicule qui avait endormi Paris durant l'été. Enfin quand je dis endormi je devrait plus dire énervé Paris. Oui car en ces mois d'été 2018, punaise que les franciliens étaient fatigués de ne pas assez dormir à cause de la chaleur insupportable la nuit.
Et bien c'est un peu cette ambiance que j'ai retrouvé dans ce livre. Et oui la canicule sévis sauf que là nous sommes dans un village de Flandre Occidentale, et de se coté là en Belgique on a pas forcément l'habitude d'avoir si chaud !
Bon et c'est pas tout voilà que sur la commune de Windhoek, on a installé des éoliennes. Et une fois l'euphorie de l'inauguration passé on s'aperçoit que celles-ci ont des petits inconvénients et quelques nuisances directes qui perturbe aussi la population locale.
Et de ces petites pollutions sonores ne vont pas être sans répercutions sur le quotidiens et la vie de notre bourg à l'instar de notre bouché charcutiers qui doit préparer la fête d'inauguration avec ses fameux Paté Bracke de Windhoecke.
Voilà le postulat de départ de notre roman ! Et c'est avec un humour féroce mais aussi avec avec un brun de burlesque que Bram Dehouck nous conte cette histoire d'où jaillissent des personnages incroyables et pourtant bien ordinaires.
Je vous avoue que j'ai adoré cette petite pépite où le surréalisme façon belge donne toute sa saveur à ce petite gâterie acidulée où l'absurde et le cruel font excellent ménage !
Un petit bijou d'humour noir grinçant, poétique et mordant !
Lien : https://collectifpolar.com/
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Purée c'est super dangereux les éoliennes !! lol
ça à beau être un drame, franchement on finit par se marrer quand même. Puis c'est le reflet des mentalités des petites villes, qui n'a pas reconnu une connaissance dans les profils visités dans ce livre?
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Lire un livre traduit pour la première fois en français, c'est toujours quelque chose ! enfin pour moi ! Deuxième roman ici de cet auteur néerlandais ! Et une plongée toujours délicieuse dans les Horizons Noirs de cette maison d'édition que je suis avec un très grand bonheur !
L'installation progressive de cette folie du quotidien au rythme des pales d'éoliennes nous attire progressivement et on en suit toutes les conséquences avec délectation, parfaitement ! Comment un boucher qui ne peut plus dormir à cause de ce bruit va avoir des répercussions sur tout un village et certaines imbrications sont vraiment inattendues....
Merci merci merci aux éditions Mirobole ! J'affine ma chronique et je viens vous la poser là dans la semaine !
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