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Citations sur La grandeur Saint-Simon (9)

Grandeur modeste par son altruisme, ambitieuse par son objectif, audacieuse par l'exposition de soi , avec pour clé de voûte la franchise, la véracité des faits rapportés et l'honnêté morale
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« Ceux dont on dit du bien n'en savent nul gré, la vérité l'exigeait. Ceux, en bien plus grand nombre, dont on ne parle pas de même entrent d'autant plus en furie que ce mal est prouvé par les faits ; et comme au temps où j'ai écrit, surtout vers la fin, tout tournait à la décadence, à la confusion, au chaos, qui depuis n'a fait que croître, et que ces Mémoires ne respirent qu'ordre, règle, vérité, principes certains, et montrent à découvert tout ce qui y est contraire, qui règnent de plus en plus avec le plus ignorant, mais le plus entier empire, la convulsion doit donc être générale contre ce miroir de vérité. »
(Duc de Saint-Simon – Mémoires – conclusion).
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En conclusion du Parallèle des trois premiers Bourbons, il se félicitait que Louis XIII sût "reconnaître les services et le mérite, urltraiter avec chacun avec la distinction qui lui convenait, et sentir par toute sa conduite qu'un monarque n'est grand et en même temps aimable qu'autant ses sujets de toute condition sont heureux jusqu'au plus bas du peuple; et qu'autant que depuis ce bas peuple jusqu'à lui les divers degrés sont bien établis, fixés, distingués, sans confusion et sans mélange."

La verticalité des vertus faisait place au morne progrès des conditions horizontales."
p.129
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Cependant la faillite du Roi découlait d'un crime plus grave encore, réellement inexpiable, et dont témoignait le scandale des bâtards: il s'était voulu le géniteur universel. Il avait décrété que de son propre chef il pouvait accorder à ses enfants naturels la grandeur que seuls rendaient légitime la tradition et la marche du temps. Il avait édicté que ses enfants naturels avaient autant de droits à lui succéder que les fils de France, qui avaient avant d'être les enfants de quiconque, étaient les enfants de la couronne. Il s'était autorisé à poser que la postérité engendrée par sa semence, produite par son corps de chair, d'os, et de sang, valait autant que la postérité véritable, issue de l'ordre de succession régi par la loi salique et totalement indépendant de son pouvoir personnel. Il s'était permis d'accorder à la boue de l'adultère une valeur égale à la sainteté du mariage.Il avait confondu dans un même creuset l'impureté des mélanges et la pureté sacrée des unions légitimes. Il avait oublié que sa semence n'était rien par elle-même, sinon le moyen que l'éternité s'était donné pour la transmission pacifique d'un règne au suivant. Il s'était cru habilité à effacer la loi de Dieu gravée dans la patine des siècles. Il avait osé se placer à l'origine du monde. Il avait prétendu se délivrer des ascendances et abolir le temps. Mais la couronne qui lui ceignait le front appartenait au royaume, et à vouloir évincer le temps d'un coup d'épaule pour s'en affranchir, il avait ruiné son règne et risqué son salut, parce qu'on ne pousse pas le temps dehors."
p.137/138,"
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Une langue écrite par le vieil homme, mais qui était si neuve, si vibrante de passion, si chargée de la grandeur même du règne dont il blâmait les tares.
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A soixante quatre ans (...) Louis de Saint-Simon rompant les amarres, s'élança dans l'océan
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L'auteur évoquant Saint-Simon:

"Mais de ces sentiments intimes, il n'a livré que les noyaux. Il a gardé la pulpe. Mémorialiste, il n'entendait ni se rendre à confesse ni avouer à voix basse ses frissons secrets. Il a confié ce qu'il jugeait profitable à la saisie de son propos et à l'instruction de l'avenir, sans se départir de la réserve que lui imposait la pudeur. Il se voulait discret. Il masquait ses émois. Il n'était pas d'aujourd'hui. Ce qui appartenait à lui, il l'a tu."p.23/24,
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C'est que la grandeur, qui implique un dépassement de soi pour coïncider avec une idée supérieure aux intérêts particuliers, englobe toute la communauté, confère à chacun le sentiment de sa valeur, et par là même, interdit le souci de soi vaniteux, exclusif, exorbitant dont Louis XIV offrit l'exemple lamentable. Le Roi, dictateur assourdi par le bourdonnement des essaims de flatteurs qui lui tournillaient autour, s'est institué au-dessus de ses sujets rassemblés en une foule compacte et indistincte qui n'existait que par lui, engendrée par lui seul en descendant l'échelle qui allait des ministres enchaînés à l'arbitraire de ses grâces, jusqu'aux plus faibles soumis à leur empire. Pour les uns les places acquises au forceps et toujours en suspens, pour les autres la taille, les corvées, les fers et la bâton. Et solitaire tout au sommet, lui, le Roi, astre resplendissant sur la terre dévastée, soleil s'admirant dans la vanité de sa gloire, n'ayant de grand que le nom."p.139
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A partir de quel moment un écrivain, chargé d'un projet longuement fermenté mais qui lui résiste, finit par se lancer et, d'une traite, le réalise ?
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