Du déjà vu qui sent très fort le réchauffé
Là encore, on va aller rapidement à l'essentiel. le seul et unique avantage de ce roman, c'est qu'il se lit à vitesse grand V (plus de 500 pages en moins de 24 heures pour moi, effectivement, c'est un record). L'intrigue se déroule sans accroc mais, franchement, on s'ennuie grandement parce qu'on a l'impression d'avoir lu cela cent fois. Entre le parallélisme des destins des deux héroïnes, la réduction du nombre de suspects au minima (en gros, 4 personnes à tout casser) et leur caractère complètement tordu, ben désolé mais ce sont des ficelles (que dis-je, de véritables cordes) un peu usagées qu'emploie ici JP Delaney. Cela ne casse vraiment pas quatre pattes à un canard.
La seule chose que je retiendrai dans ce roman, c'est surtout la psychologie des personnages qui se révèle plutôt bien pensée (même si certains aspects m'ont un peu irrité, on verra cela dans le point suivant).
Emma Matthews est sans doute le personnage le plus travaillé. Mais il faut attendre au moins 300 pages pour le réaliser. La jeune femme malheureuse en couple et à la recherche d'une véritable histoire d'amour révèle, en effet, un visage plus sordide dans la deuxième moitié du roman. Je ne rentrerai pas trop dans les détails pour ne rien spoiler mais vous pouvez déjà vous dire qu'Emma n'est pas celle que vous pensez.
Jane, quant à elle, se bat entre sa quête avortée de maternité et ses questions sur ce qui a bien pu arriver à Emma. Elle nous apparaît, pourtant, fragile une grande partie du roman mais l'intrigue révèle que derrière une femme meurtrie se cache parfois une lionne déterminée.
Quant aux personnages masculins, on a quand même un sacré package de losers. Simon, tout d'abord, est l'image même de l'amoureux transi qui a un peu de mal à comprendre quand une histoire d'amour est terminée. Comme dirait Tatie Danielle, c'est une « moule ». Edward, lui, est un gros malade, obsédé par la perfection et bourré de tocs. N'oublions pas « le harceleur » (là encore un grand malade) que je vous laisse découvrir par vous-même ou Saul, le séducteur de pacotille.
Si vous aimez les personnages un peu tordus, vous devriez y trouver votre compte… mais cela se limitera à cela.
Mes têtes à claques à moi
Pour moi, cette fois, ce seront les personnages d'Emma et de Jane. Ok… L'amour rend aveugle mais là, vraiment, elles le font exprès : ce n'est pas possible. Franchement, elles sont quand même un peu cruchottes. Tout d'abord, leur acceptation entière et totale des règles complètement hallucinantes d'Edward. Qui accepterait un telle chose dans la vie ? On n'est quand même pas à ce point désespéré pour oublier son amour-propre. de même, l'amour sans faille qu'elles vouent à Edward, on en parle ? Ce type est un malade mental enfermé dans un deuil qu'il ne parvient pas à dépasser et ces deux gourdes s'accrochent à lui comme une huître à son rocher. Non mais les filles, y a un truc qui ne tourne pas rond chez vous ? Je m'arrêterai là même si je dois reconnaître que Jane est remontée un peu dans mon estime dans les derniers chapitres mais il en aura fallu du temps.
Au final, un roman idéal pour un week-end à 1000 mais sinon, pour les polardeux purs et durs, je ne suis pas certain qu'ils y trouveront un quelconque intérêt.
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