Après avoir lu un article passionnant sur le rôle du tirage au sort en politique, je me suis jetée sur cet excellent dossier lors de la dernière masse critique. Moins sexy, ce livre a les défauts d'un ouvrage universitaire (chapitre 1) le vocabulaire, chapitre 2) l'historique, chapitre 25) mais au fait, qu'est-ce que ça peut bien avoir comme intérêt de tirer au sort?); il en a aussi toutes les qualités. Parce que, finalement, le pourquoi n'est plus le point essentiel. Une troisième chambre, composée de citoyens, voilà une idée qui, en plein jaunisme, ne manque pas de pertinence. Mais comment composer cette chambre? C'est là qu'on en apprend des choses! Combien de personnes tirer au sort? Un nombre suffisant pour être représentatif, mais assez resserré pour pouvoir travailler. Faut-il tirer au sort parmi toute le la population ou en fonction de certains critères ? Sera-t-il nécessaire de se porter volontaire ? Pourra-t-on se désister ? Doit-on être éliminé du panel après avoir été retenu une première fois? Doit-on rétribuer les heureux (?) élus? Si oui de combien ? Les désistements seront-ils pénalisés ? Devra-t-on former ceux qui seront nos représentants ? Mais quand? Avant le tirage au sort avec le coût afférent ? Après? Au risque de la manipulation ?
Ah, ben, ça change du café du commerce. Toutes les options sont sur la table, chacune d'elle est étudiée dans ses diverses perspectives, et, croyez-moi, ça donne des idées.
Base: la famille, au-dessus de 10 ans. Possibilité de se désister? Nada. Fréquence? épuisement de la base et ça repart. A bas l'aristocratie! A partir de demain, je colle tout le monde devant Heidi: « Au sens littéral, si le peuple doit avoir le premier et le dernier mots en politique quand il le veut, un seul état, la Suisse, est indiscutablement démocratique. » et ensuite, paf, on passe à Zorba le Grec: « Le principe le plus original et le plus central de cette démocratie était l'obligation faite aux citoyens d'exécuter eux-mêmes les décisions. Il était obligatoire de payer de sa personne, de contribuer concrètement à la marche du système politique. »
Non mais.
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Livre reçu par Masse Critique. Petit livre très intéressant sur le tirage au sort. Après avoir rappelé les formes historiques et existantes de la démocratie l'auteur, professeur de théorie politique à Science Po, expose les caractéristiques du tirage au sort comme processus de choix, et les différentes façons de l'appliquer.
Enfin il propose un exemple de ce qui pourrait être fait en réformant nos institutions pour y introduire une dose de tirage au sort.
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La base est la partie d'une population retenue légalement pour le tirage. La base d'un tirage liste toutes les personnes qualifiées parmi une population pour participer à l'opération de tirage. La qualification donne le critère permettant de définir une base légale de personnes participant à un tirage. Le refus d'enregistrement est la possibilité pour un individu de ne pas figurer dans une base ou de s'en retirer avant l'opération de tirage. Le désistement est la possibilité de renoncer à son élection par le sort après le tirage. Il intervient avant la nomination effective pour la fonction. La candidature est l'acte d'inscription volontaire dans une base. L'élu du tirage ou du sort est une personne sélectionnées par l'opération de tirage.
L'impartialité
Cet effet presque mécanique est le premier et le plus spécifique du tirage. Aucun tirage ne donne lieu à une compétition ouverte entre des personnes ou des partis. [...] Seule la fraude matérielle reste une menace. Un tirage sert à neutraliser ou à supprimer toutes les anticipations, calculs et influences.
[...] Personne n'effectue le choix. Seule l'opération est réalisée. Ce choix échappe donc aux conflits d'intérêt.
Une représentation est dite descriptive quand elle reflète fidèlement la composition de la population représentée.
Un miroir ne renvoie pas une image au hasard.
Gil Delannoi : "Les nations démocratiques ne se font pas la guerre entre elles." .