Comme si cela ne suffisait pas, comme si l'humiliation d'avoir rendu -- à son âge et dans sa position! -- n'était pas assez avilissante, il sentit couler sur l'arrière de ses cuisses une matière fécale qu'il n'avait pas eu le temps de garder emprisonnée en lui. Aussitôt, une odeur infâme envahit la chambre.
Il mangeait et il buvait tout son soûl. Il mangeait, surtout. Par rage ou par vengeance, il n'en savait rien. Mais il mangeait. Il était quelqu'un. Il faisait craquer ses pantalons par derrière et sauter ses boutons de chemise par l'avant. Il s'embourgeoisait délicieusement.
La question est celle-ci : d’où vient l’homme ? Où va l’homme ? Je la résous triomphalement en disant : l’homme va et vient dans la nuit. Émile Zola
Sous couvert de fiction, il avait repris les grandes lignes de l'affaire Dreyfus. Il disait ses vérités. Comme le grand Voltaire avec Calas. Ou Hugo avec son Napoléon III d'opérette.
Il allait plonger dans la petite mort du sommeil. Si la magie opérait, il se réveillerait le lendemain matin.
Dans la seconde, il comprit qu'il ne pourrait rien contre son corps, contre ses intestins qui lui électrisaient le ventre. Montant de son estomac, en vagues puissantes, un mélange de bile amère et d'aliments réduits en bouillie par les sucs gastriques gicla de sa bouche. Il vomit, comme il ne l'avait jamais fait. Des hoquets longs et douloureux, qui semblaient ne plus vouloir s'interrompre.
Dès que cela leur était possible, tous les cinq écumaient les campagnes environnantes. Pour y faire quoi? Mais rien, parbleu. Juste marcher à l'aventure, se sentir libre, délicieusement libre.
La première histoire d'amour d'un homme ne se vivait jamais avec une femme.
Sans connaître leurs noms, il aimait jusqu'à la déraison les micocouliers et les figuiers qui poussaient dans le jardin, les clématites plus sèches que les doigts de sorcières et les lourds massifs odoriférants des lauriers roses.
L'énormité d'un propos disparaît sous la conviction que l'orateur peut mettre à la proférer.