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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bien que j'aime beaucoup moins les oeuvres de l'auteur qui ne se déroulent pas à l'étranger (qui sont de vraies perles pour qui s'intéresse à la situation géopolitique), j'ai tout de même beaucoup apprécié cette tranche de vie de l'auteur. Les trois étés qu'il a passé à travaillé dans une usine de pâtes et papier de Québec sont représentés avec réalisme et donnent une bonne idée de l'ambiance dans ces usines et des conditions de vie des employés d'usine. Comme toujours, on sent le témoignage honnête, avec une touche d'humour et d'humilité, sans jugement pour ce qui est dépeint.
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Après les chroniques birmanes et les chroniques de Jérusalem, voici venir les chroniques de jeunesse de Guy Delisle. Cette fois-ci, ce n'est pas un carnet de voyage sur une dictature ou un Etat en guerre contre ses voisins mais plutôt un souvenir d'adolescence concentré sur le travail d'été dans une usine de pâte et de papier située à Québec sur l'embouchure de la rivière Saint-Charles. C'est clair que cela sera moins dépaysant !

Cela me renvoie incontestablement à mes propres souvenirs dans les années 80. Pour financer ses études, certains d'entre-nous sommes obligés de travailler à l'usine et mettre la main dans le cambouis. On s'aperçoit alors comme l'auteur que l'on sait pourquoi on fait des études. On reste alors humble.

En effet, je n'envie absolument pas la vie difficile des ouvriers avec des conditions de travail répétitives et parfois dangereuses. Il est vrai qu'à plusieurs reprises, on appréhende l'accident fatal au cours de notre lecture. Ces rouleaux compresseurs peuvent si vite happer tout un corps jusqu'à l'écrabouillement.

Je déplore un peu le manque d'émotion ou d'empathie dans les rapports humains notamment lorsque l'auteur apprend le sort de Jake. Cependant, l'auteur reste certainement fidèle à son vécu. C'est parfois un peu froid également avec son père qui travaille pourtant dans les bureaux de cette usine. Il en explique les raisons et il faut faire preuve de compréhension. En tout cas, il y a une acceptation assez remarquable de sa part. On arrive véritablement à comprendre sa réaction.

C'est dommage d'être resté cantonné pratiquement à cette grise usine dont on saura tout sur le fonctionnement des machines dans les moindres détails. J'aurais aimé en savoir un peu plus sur le parcours de jeunesse de l'auteur même s'il dévoile parfois certains aspects. Tout se concentrera sur les anecdotes de la vie de ce complexe industriel avec une pointe d'humour.

On notera au niveau graphique une petite touche colorée en orange sur le T-shirt de l'auteur notamment. Cela égaye un peu par rapport à cet univers assez triste.

Pour le reste, cette chronique est fort bien réalisée. J'aime de toute façon le style graphique et narratif de cette auteur. On se laisse prendre par le récit malgré un enjeu moindre que dans ses précédentes oeuvres.
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Guy Delisle revient encore une fois sur une partie de sa vie: sa jeunesse.
Il nous décrit ainsi sa transition entre sa vie de scolaire à sa vie d'adulte en décrivant avant tout et surtout son temps passé dans son/ses jobs saisonniers (dans la même entreprise) au sein d'une grosse usine de papier.
On pourrait y voir quelque chose de banal, que tout jeune a plus ou moins connu : le petit boulot d'été pour se faire un peu d'argent entre deux périodes scolaires… Mais le petit plus de Guy Delisle est qu'il rentre dans sa vie un peu plus privée pour nous dévoiler aussi sa relation étrange et distante qu'il a pu avoir avec son père.
Evidemment, son papa travaillait dans l'entreprise en question…

Bref c'est un petit récit intimiste, qui se lit vite, bien loin de ses chroniques birmanes ou de Jérusalem, et encore plus de ses autres ouvrages sauf peut-être le guide du mauvais père… Mais n'allez pas croire que son père était mauvais, non, non.
Le dessin très caricaturé est fidèle à ce que l'on connait de l'auteur : simple, efficace et vifs.
La particularité que j'aime beaucoup : les petites touches de jaune au milieu des nuances de gris monotones et mornes qui s'assimilent parfaitement au milieu industriel.
L'histoire raconte donc une tranche de vie et une expérience dans une usine exceptionnelle, avec tous les déboires et l'humour bien masculin des manutentionnaires, mais aussi avec des façons de faire à l'ancienne et une description d'un parc machine d'un autre âge. C'est une vraie curiosité et un régal à suivre.

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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L'auteur garde un équilibre savant entre précisions techniques sur le fonctionnement de l'usine de pâte et papiers, rencontres humaines, conversations viriles (!) dans la cabine de pause, et détails de la vie de l'adolescent qu'il a été, en particulier de sa relation avec son père, qui apparaît tard dans le récit. Très sobre, en gris et jaune, le dessin précis de Guy Delisle donne à ce récit graphique authenticité et élégance.
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Roman graphique autobiographique, voyage d'adolescent dans une usine de Québec.

Il travaille dans entreprise de papier journal et, par la magie de ses dessins, on l'accompagne dans ses découvertes. Il fait chaud, c'est très bruyant, parfois épuisant ou même dangereux. Comme étudiant, il n'est à l'usine que quelques mois par année, mais il y côtoie des hommes qui vont y faire toute leur carrière.

Le jeune homme a un sens de l'observation aigu, son regard dissèque tant l'architecture des lieux, que les bedaines proéminentes de certains travailleurs…

On aimerait pouvoir ajouter d'autres citations, mais les mots de Guy Delisle sont plutôt des images…
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Quel plaisir de retrouver une B.D de Guy Delisle. Cette fois ci, l'auteur met en bulle son travail dans le milieu des années 80 dans une usine de papier dans la ville de Québec. Travaillant à l'usine, je retrouve bien l'ambiance. La mise en scène est comme toujours avec cet auteur, simple clair et pleine d'humour. Vivement la prochaine
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Guy Delisle nous raconte ses premières expériences professionnelles, alors qu'il était étudiant : des jobs d'été dans la fabrique de papier où son père est ingénieur.

Il met en évidence la séparation entre les 'cols bleus' avec qui il travaille, et les 'cols blancs' comme son père, qu'il ne croise d'ailleurs presque jamais dans l'entreprise.
Il montre la difficulté du travail posté pour un débutant : gestes et rythmes à acquérir, bruit, horaires difficiles.
L'ambiance entre collègues est aussi parfois difficile à supporter, certains étant particulièrement lourds. Les blagues de c** peuvent figurer en tête du palmarès des sujets de discussion - quoi de mieux pour rigoler entre mecs. Guy Delisle ne les snobe cependant pas en masse, trouvant certains d'entre eux intéressants.

Ce témoignage de Guy Delisle m'a rappelé des expériences professionnelles comparables.
Mon premier poste était en fin d'une chaîne de démoulage de futurs fromages (Brie) que je devais empiler sur des claies. Pendant quelques jours je fus incapable de suivre la cadence, et le produit se retrouvait régulièrement au sol (donc à la poubelle), sauf quand j'arrêtais la chaîne, mettant en pause la demi-douzaine d'ouvriers qui travaillaient en amont (ils n'appréciaient pas, et j'ai finalement été envoyé dans les chambres froides au retournement des fromages en cours d'affinage…). Comme Guy Delisle, j'ai vite été effrayé par la perspective de faire ce genre de travail pendant des années ; de telles expériences sont motivantes pour se chercher un autre avenir.
Hormis les fromages, j'ai donné dans les brochettes de viande. Guy Delisle s'est fait engueuler parce qu'il avait mal accroché un gros rouleau de papier en hauteur, risquant d'occasionner sa chute sur un passant. Moi ce fut parce que j'avais posé un couteau de boucher avec le côté tranchant vers le haut, faute d'instructions préalables également.
J'ai aussi eu le 'bonheur' de travailler sur des roues de poussettes : je devais les sortir de cartons portant l'inscription 'made in Taiwan' et les replacer dans d'autres cartons avec la mention 'made in France' (COCORICO !).

Ce récit autobiographique est intéressant. Guy Delisle a eu la chance de percer dans la voie qu'il s'était choisie (avec le talent), et c'est tant mieux pour ses lecteurs.
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Guy Delisle a passé trois étés à se faire un peu d'argent dans l'énorme usine à pâte à papier et à papier de Québec.
Certes, une usine c'est moins exotique que Pyongyang ou que la Birmanie. Mais c'est tout de même bien dépaysant et très instructif ; personnellement je n'ai jamais mis les pieds dans une usine. Comme d'habitude avec Guy Delisle, c'est clair, précis, bourré des petits détails qui font le charme, sans prétentions, extrêmement sensible et humain. La bichromie grise et jaune est bien agréable à l'oeil.
Le côté émouvant, cette fois, ce n'est pas la situation de l'auteur en papa poule, mais au contraire sa situation en tant que fiston adolescent, tout aussi pudique et malhabile dans les relations sociales que son père. Car on comprend que cet ouvrage est un hommage à son père, qui a travaillé toute sa vie dans cette usine.
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Guy Delisle a passé quelques étés dans la papeterie où son père était employé. Leurs relations étaient assez limités depuis la séparation quand Guy était jeune. Donc ici il nous raconte les contraintes, les amitiés, la dureté du travail. Durant 3 étés, il a été employé tandis qu'il commençait des études aux beaux arts afin de devenir bdaste ou dessinateur dans l'animation.
C'est une chronique sociale des années 80, c'est bien vu, bien fait. Cela nous en apprend un peu plus sur l'auteur. Mais ce n'est pas aussi intéressant que ces chroniques à Jerusalem ou en Birmanie; ni ses gags de papa débordé.
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« Quand je pense qu'ils [passent] tout l'année à travailler ici, dans le bruit et la chaleur, et qu'ils vont probablement continuer comme ça jusqu'à la retraite... J'imagine que le bénéfice de travailler à l'usine quand on a moins de 20 ans, c'est qu'on voit de façon concrète à quoi serviront nos études. »

Même constat à 19 ans quand j'ai eu un job d'été sur une plateforme de commandes.

Lorsqu'il était lycéen, puis étudiant, Guy Delisle a travaillé plusieurs étés dans une usine de 'pâte et papier' à Québec. Excellent choix lorsqu'on se destine au dessin, même si le jeune homme est plutôt entré par piston.
Le boulot est rude, physique ! Il faut se familiariser avec les machines, supporter le bruit, la chaleur, le travail de nuit, le rythme (12 heures d'affilée), la fatigue. S'imposer ou être suffisamment discret et cool pour ne pas être trop rudoyé par les collègues d'atelier, d'autant que son père est cadre dans la boîte.
Bref, le jeune homme découvre un autre monde : d'adultes et d'ouvriers, exclusivement des hommes avec les comportements grivois qui peuvent aller avec, et leur surprise teintée de moquerie lorsque, à leur demande, l'adolescent parle de ses études :
« Je fais des études en arts plastiques.
- En quoi ?
- En arts plastiques !
- Mais qu'est-ce que tu vas faire avec ça ? [ à un collègue qui arrive, hilare ] Hé ! Tu devineras jamais en quoi il étudie ! »

Bien qu'un peu trop répétitif (comme le quotidien en usine, cela dit) et factuel, cet album est intéressant, pour l'aspect technique du métier, et pour le témoignage.
J'ai préféré l'exotisme géopolitique des premières chroniques de l'auteur (Birmanie, Pyongyang, Shenzen).
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